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Smart City Casablanca: la transformation digitale est clé de la réussite (VIDEO)

Si, jusqu’ici, le Maroc a globalement montré une certaine résilience, la crise de la Covid-19 a révélé plusieurs fragilités de son système urbain, a relevé Nouzha Bouchareb, ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, à l’ouverture de Smart City Casablanca Symposium, qui se tient depuis hier.

Le Smart City Casablanca Symposium a démarré hier, dans un palace de la capitale économique, sous la présidence de Nouzha Bouchareb, ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville. L’événement a été également marqué par la présence de Said Ahmidouch, wali de la région Casablanca-Settat, Khalid Safir, directeur général des collectivités territoriales au sein du ministère de l’Intérieur, Nawal Berbiche, qui a représenté Saaid Amzazi, ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Abdelaziz El Omari, maire de Casablanca, ainsi que les organisateurs et les membres du Comité scientifique.

Un thème pertinent
Dans son mot d’ouverture, lu à distance, Nouzha Bouchareb a campé le décor en déclarant que «le thème choisi – Smart city au service de la résilience et de la régénération des territoires – et la portée de ces deux jours de symposium sont fondamentaux, dans la mesure où l’objectif est de mettre en relief le potentiel incontestable de la transformation digitale en matière de résilience territoriale, d’amélioration de la qualité des services urbains et de la qualité de vie des citoyens dans l’ensemble».

Rappelant le contexte de la pandémie dans lequel ce symposium se tient cette année, elle a notamment souligné que «cette crise a ouvert une nouvelle ère de repenser nos villes pour les doter de capacités d’adaptation, de résilience, de connectivité, d’innovation et surtout de continuité de la vie urbaine». Poursuivant son propos, la ministre a ajouté que «la crise a également mis en lumière beaucoup de fragilités du système urbain, des modes de gestion et d’aménagement urbains».

En effet, la propagation du virus a mis à rude épreuve le système urbain, interpellant ainsi ces gestionnaires, notamment ceux des grandes métropoles qui concentrent aujourd’hui un nombre important d’habitants et génèrent l’essentiel de l’investissement et de la productivité. À juste titre, rappelons que plus de 80% des cas de Covid-19 au Maroc étaient concentrés dans cinq villes, qui représentent 70% de la population du pays et 75% du PIB national, avec une propagation différenciée par taille d’agglomération.

En effet, 63% de la propagation du virus se faisait dans les grandes villes, 26% dans les villes intermédiaires et 11% dans les petites villes. «Il est donc nécessaire aujourd’hui d’analyser les différents chocs auxquels nos villes ont dû faire face et d’évaluer leur degré d’adaptation et de résilience afin d’assurer la continuité de fonctionnement de leurs systèmes urbains», a conclu la ministre, souhaitant de bons travaux aux participants.

Un cadre rénové pour la digitalisation
Abondant dans le même sens, le wali de Casablanca-Settat a d’abord souhaité la bienvenue aux participants avant de déclarer que «la réflexion autour de la smart city à Casablanca a déjà franchi plusieurs étapes dans la ville, avec l’aide d’éminents spécialistes du Maroc et d’autres pays». Ahmidouch voulait notamment rappeler que cette rencontre se tient dans le prolongement de quatre éditions de Smart City Africa, que la ville a abritées depuis 2016 sur des thèmes variés, à savoir «Villes ouvertes, inclusives et innovantes» (2016), «Des villes par et pour tous» (2017), «Villes à vivre et innovation citoyenne» (2018) et «L’intelligence artificielle au service du citoyen» (2019). L’édition de 2020 n’ayant pas eu lieu à cause de la crise sanitaire.

«Suite à la pandémie de la Covid-19, qui a entraîné plusieurs changements de fond dans la pratique des villes, lesquels changements auront des impacts économiques et sociaux à long terme, il était normal d’aller vers le choix du thème de ce symposium qui vise à repenser la manière dont les territoires fonctionnent et se développent», a poursuivi le gouverneur, estimant qu’«il est aujourd’hui nécessaire d’engager cette réflexion qui permettra de mettre rapidement en œuvre des stratégies de régénération innovantes et inclusives de nos villes».

Évoquant l’aspect digitalisation, Ahmidouch a déclaré que la ville de Casablanca s’est déjà engagée dans un développement urbain intelligent et durable, facilité par un cadre réglementaire et juridique rénové, en l’occurrence la loi 55-19 relative à la simplification des procédures et des formalités administratives, visant à instaurer un climat de confiance entre l’administration et ses usagers.

De nombreux défis
Une loi entrée en vigueur en 2019 sur laquelle Abdelaziz El Omari, président du Conseil de la ville de Casablanca est longuement revenu, pour dire que Casablanca est la ville la plus connectée du Maroc. Elle a été la première à se doter d’un schéma directeur de transformation numérique. C’est ainsi que la plupart des plateformes numériques de l’administration comme «Rokhas», «Chikaya», etc. initiées dans le cadre de la loi 55-19, et qu’expérimentent actuellement d’autres villes, sont opérationnelles depuis longtemps dans la capitale économique. «D’ailleurs, toujours dans le souci d’aller de l’avant, nous nous sommes fixés trois défis. Le premier, c’est d’installer partout du haut débit dont tout le monde a besoin.

Le second, c’est d’accélérer la cadence dans la dématérialisation de nos services. Et le troisième, sans doute le plus dur, c’est de mettre en place des plateformes humaines». Par interfaces humaines, le maire de Casablanca veut dire un site web que les automobilistes peuvent, par exemple, consulter pour voir en temps réel quelles sont les voies les plus dégagées dans la ville pour leur permettre d’aller à destination sans embouteillage ou longue attente. S’adressant aux experts, qui vont plancher sur trois plénières lors des deux jours du symposium, El Omari les a invités à réfléchir sur trois sujets. Un : comment démocratiser les services en ligne ? Deux: Que faut-il faire pour éviter la fracture numérique entre territoires? Et trois : comment changer la culture pour amener plus de citoyens à développer le réflexe requis par le monde digital et augmenter l’usage des services digitaux ? 

Aziz Diouf / Les Inspirations Éco



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