Éco-Business

Sidérurgie : comment se porte l’activité ?

L’observatoire du secteur vient de livrer ses premières données. Ces data se rap- portent notamment aux productions de ronds à béton, fils machine et aciers plats ainsi qu’aux investissements, emplois et chiffres d’affaires des années 2018, 2019 et 2020. On y relève, tout de suite, que la crise sanitaire n’a pas non plus épargné le secteur de la sidérurgie.

Le secteur de la sidérurgie a franchi un nouveau pas vers la transparence et l’amélioration de son image. Son observatoire, dont la création a été annoncée et validée lors du dernier conseil d’administration de l’Association marocaine des sidérurgistes (ASM), tenue en octobre 2020, vient de publier ses toutes premières données consolidées. Celles-ci se rapportent aux productions de ronds à béton, fils machine et aciers plats ainsi qu’aux investissements, emplois et chiffres d’affaires des années 2018, 2019 et 2020. On y relève, tout de suite, que la crise sanitaire n’a pas non plus épargné le secteur de la sidérurgie. Celui-ci a, en effet, vu son chiffre d’affaires reculer de plus d’un milliard de DH, par rapport à son niveau de l’année d’avant, suite à la baisse de sa production induite par la forte contraction des activités du secteur du BTP, son principal client. Partant, même si les opérateurs ont pu continuer à investir, 507 MDH en 2020 contre 791 MDH en 2019, cela n’a pas apparemment suffi pour empêcher des pertes d’emploi qui se sont chiffrées à 284 personnes venues grossir les rangs des chômeurs occasionnés par la crise sans précédent dont le Maroc et la planète toute en- tière ne sont pas encore sortis.

Trois objectifs assignés à l’observatoire
Ceci étant, interrogé sur l’utilité de cet observatoire, Mohamed Taïb, directeur général de l’ASM, explique que « cet outil a été mis en place pour trois principales raisons. La première, c’est que comme tout secteur, nous avons besoin de data pour mieux savoir ce que nous faisons et surtout où nous allons. Ensuite, la seconde raison c’est que nous devons nous mettre en conformité avec les autres secteurs industriels qui opèrent dans les matériaux de construction, en échangeant nos données et en nous inscrivant dans la même dynamique de construction de l’industrie marocaine. Enfin , la troisième et dernière raison visée à travers le lancement de cet observatoire, c’est de faire connaître aux autorités ce qui passe dans le secteur de la sidérurgie ». Un secteur qui, rappelons-le, est stratégique pour l’économie nationale. C’est un fournisseur de plusieurs secteurs stratégiques, dont principalement le BTP, avec une capacité de production installée de 5,5 millions de tonnes en laminage et 2,8 millions de tonnes en aciérie dans les neuf sites de production que compte le royaume. C’est un pourvoyeur d’emplois avec plus de 3 000 emplois directs et 12 000 emplois indirects. C’est un secteur générateur de richesse puisqu’il dégage un chiffre d’affaires de plus de 10 milliards de DH dont 1 milliard de DH de valeur ajoutée. La sidérurgie est également un secteur investisseur de premier plan qui a déjà injecté plus de 15 milliards de DH dans l’économie nationale. Bref, son poids dans l’économie marocaine n’est plus à démontrer. C’est pourquoi, ses acteurs ont décidé de jouer la transparence à travers leur corporation, notamment pour contrer la concurrence déloyale de certains importateurs qui sapent leurs activités. « L’observatoire sert également à montrer aux autorités qu’ils doivent mettre en place des dispositions réglementaires idoines pour protéger le secteur », est-il également expliqué.

Un rendez-vous annuel, pour commencer
Concernant la régularité et la périodicité des données de l’observatoire, Taïbi révèle que « pour commencer, nous allons publier des données annuelles. Autre- ment dit, nos rendez-vous avec l’opinion publique seront d’abord annuels, mais notre objectif est d’arriver rapidement à une périodicité trimestrielle ». Il faut donc comprendre que les prochains chiffres de l’observatoire, relatifs à l’année 2021 en cours, seront publiées entre fin mars et fin avril 2022. Et pourquoi ce long délai ? Taïbi répond que « les données que nous publions proviennent de plusieurs opérateurs. Comme nous, au sein de l’ASM, nous n’avons pas vocation à avoir ces données brutes, nous avons mandaté un maître notaire pour se charger de récupérer ces data, de les consolider avant de nous les transmettre pour publication. Et selon nos premières informations, le recueil des informations est très fastidieux ». En tous cas, c’est le lieu de saluer cette initiative. En effet, l’observatoire de la sidérurgie est mise en place pour jouer un rôle d’agrégateur de toutes les données remontées par les membres de l’ASM, dans un souci de respect des codes de la charte déontologique de l’ASM et pour garantir les fondamentaux d’une concurrence saine et bénéfique à la dynamique de l’économie nationale.

Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO


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