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Parc d’Ahl Loughlam : le modèle à suivre pour relancer les PME

L’inauguration du parc industriel d’Ahl Loughlam marque une étape stratégique dans la redéfinition de l’aménagement économique régional. Fruit de dix années de gestation, ce projet pilote, porté par la région Casablanca-Settat, incarne une nouvelle génération de zones d’activité, accessibles, durables, pensées pour les PME, et intégrées dans leur environnement urbain.

Sous un soleil écrasant, une foule dense d’élus, d’opérateurs économiques et de responsables régionaux et gouvernementaux se presse à l’entrée du tout nouveau parc industriel d’Ahl Loughlam. Les visages sont marqués par l’impatience et la fierté, les conversations se croisent en différentes langues.

L’inauguration, prévue ce jour-là, a l’allure d’un événement attendu de longue date. Dix ans, précisément. C’est le temps qu’il aura fallu pour transformer cette idée, celle d’une zone industrielle propre, principalement dédiée aux petites et moyennes entreprises, accessible et structurante, en une réalité concrète.

Une offre complète
La cérémonie, organisée dans le cadre des festivités du 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI, marque un tournant pour la région Casablanca-Settat. Premier parc d’activité de proximité entièrement porté par la région, Ahl Loughlam se veut le prototype d’une nouvelle génération de zones industrielles, plus inclusives, plus durables et mieux intégrées dans le tissu urbain. Située au nord-est de Casablanca, dans la préfecture de Sidi Bernoussi, cette zone de 10 hectares abrite 50 unités industrielles prêtes à l’exploitation et 40 lots viabilisés à louer.

À l’inverse des modèles classiques fondés sur la vente de foncier, ce parc privilégie la location à tarifs subventionnés mensuels de 37 dirhams/m² pour les bâtiments et de 6 DH/m² pour les terrains à construire, afin d’alléger la charge pour les investisseurs tout en encourageant la création d’emplois.

«Ce projet s’est réalisé dans la douleur. Il est le fruit d’un travail acharné et marque le début d’une stratégie de duplication dans plusieurs zones du territoire régional. Car il s’agit du premier parc d’activité de proximité qui est inaugurée dans la région», lâche avec soulagement Abdellatif Maâzouz, président de la région Casablanca-Settat.

À noter que la région prévoit de déployer 710 hectares de foncier industriel à travers des projets similaires à Zenata, Nouaceur, Settat, El Jadida ou encore Médiouna. Même son de cloche du côté du ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour : «Ahl Loughlam incarne une offre industrielle attendue, sobre en empreinte écologique, et tournée vers le futur. Certes, des soucis de transport persistent, mais l’offre attendue demeure prometteuse».

Pour l’heure, le parc cible en priorité les industries non polluantes du textile et du cuir et, notamment, les petites entreprises, bras armé des grandes industries, mais ambitionne aussi d’élargir son spectre à d’autres filières à fort potentiel. Des bâtiments, permettant d’accueillir des unités industrielles, sont prêts à l’emploi et leur coût de location est de 70 DH/m².

Outre les unités industrielles, le site intègre un écosystème de services et des commodités rarement présents dans les zones similaires, à savoir bureaux administratifs, salle d’exposition, supérette, centre de soins, restaurant, crèche, agence bancaire, et même un centre de tri des déchets. Une approche intégrée, pensée pour les besoins des investisseurs.

Renforcer l’avantage concurrentiel
À travers cette initiative, la région entend non seulement renforcer son attractivité économique, mais aussi corriger les déséquilibres territoriaux souvent dénoncés par les opérateurs.

«Il faut penser au développement en dehors du centre et créer des pôles régionaux capables de soutenir l’industrialisation du Maroc», plaide Mezzour.

D’un investissement total de 250 millions de dirhams, le parc devrait générer environ 4.000 emplois directs à terme. Un pari ambitieux, dans une conjoncture marquée par la concurrence territoriale entre régions, la pression foncière et les défis logistiques persistants.

A noter que la région vient de connaître aussi le coup d’envoi des travaux de la 1re plateforme logistique et industrielle de Zenata sur une superficie de 75 hectares. Une infrastructure destinée à renforcer la compétitivité de l’offre locale.

Le parc industriel Ahl Loughlam n’est pas qu’un projet d’aménagement, il est aussi le symbole d’un volontarisme territorial qui assume de réinventer les règles du jeu économique. Une ambition que la région entend faire fructifier, en multipliant les zones d’activité modernes, structurées et accessibles. Et en posant, à sa manière, les jalons d’une réindustrialisation fortement concurrentielle.

Abdellatif Maâzouz
Président de la région Casablanca-Settat

«Ce projet s’est réalisé dans la douleur. Il est le fruit d’un travail acharné et marque le début d’une stratégie de duplication dans plusieurs zones du territoire régional. Il s’agit en effet du premier parc d’activité de proximité qui est inaugurée dans la région.»

Ryad Mezzour
Ministre du Commerce et de l’Industrie

«Ahl Loughlam incarne une offre industrielle attendue, sobre en empreinte écologique, et tournée vers le futur. Certes, des soucis de transport persistent, mais l’offre attendue demeure prometteuse.»

Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO



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