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Retard des pluies : Les agriculteurs sont inquiets

La tension monte d’un cran chez les agriculteurs devant l’absence de pluies. La situation des barrages n’est pas non plus pour rassurer. Sauf miracle, les prévisions de croissance pour l’année 2018, déjà peu reluisants, devraient être revus à la baisse. 

Le mois de novembre est presque fini et pas une   goutte de pluie n’est tombée. Quelques légères précipitations ont redonné de l’espoir aux agriculteurs en début octobre, puis…plus rien. Pour ne rien arranger, les barrages s’assèchent presque à vue d’oeil. Au 17 novembre dernier, l’ensemble des barrages affichaient un taux de 35,2%. Une baisse de 10 points par rapport à l’année précédente. «La situation est inquiétante, le retard est important, mais nous restons optimistes. Ce n’est pas la première fois que l’on vit un tel retard. Pas plus loin que la dernière campagne, nous avons démarré presque dans les mêmes conditions ce qui ne nous a pas empêché de réaliser près de 100 millions de quintaux», rassure Ahmed Ouayach, président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader). Même le projet de loi de finances semble réaliser la difficulté en ne prévoyant que 70 millions de quintaux de récoltes céréalières pour la campagne en cours.

Conséquences
Si le retard de pluies se prolonge, l’agriculture céréalière sera la première à subir de plein fouet l’effet d’une sécheresse. Et pour cause, cette culture occupe 75% de la superficie utile. L’élevage commence également à serrer des dents en prévision d’une campagne rude. «Nous sommes en situation d’alerte en raison de la situation des barrages qui demeure inquiétante», souligne Ouayach. La baisse est particulièrement importante dans les barrages de Doukala, Tadla, El Haouz, Moulouya et dans le Souss. Sans compter la tranche dite morte où l’envasement continue à faire des ravages. «Il est de plus en plus clair que nous ne pourrons pas réaliser un record de récolte comme l’année dernière, mais nous devons au moins sauver les meubles», affirme le président de la Comader.

Révision
Ce constat bouscule les prévisions de croissance prévues par les différents organismes chargés des statistiques. Toutes les prévisions tablaient sur une croissance agricole moyenne similaire à celle de 2016-2017. Au vu de la situation actuelle, une révision de ces prévisions est plus que d’actualité. En attendant, le Haut-commissariat au Plan (HCP) prévoit un taux de croissance de 2,9% en 2018. Bank Al Maghrib (BAM) prévoit, pour sa part, une croissance de 3,1%. Selon les prédictions de la Banque centrale, la valeur ajoutée du secteur primaire pourrait diminuer d’un 1 point en 2018 par rapport à l’année en cours. Pendant ce temps, la croissance non-agricole ne devrait pas suffisamment soutenir l’économie, dépassant à peine 2,9% selon le HCP et 3,5% selon BAM.


Les agriculteurs prospectent l’Afrique

La Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader) se greffe à son tour à la dynamique de développement en Afrique. «Nous sommes dans une phase de prospection avec des équipes en déplacement à longueur d’année vers les pays de l’Afrique subsaharienne, avec une priorité mise sur les pays de la CEDEAO en prévision de l’adhésion future du Maroc», explique Ahmed Ouayach, président de la Comader. L’accent est mis sur le soutien à la production agricole, notamment végétale, et l’apport d’expertise. «Nous avons plusieurs investisseurs qui sont intéressés par le marché de certains pays de l’Afrique de l’Ouest», précise Ouayach.


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