Réglementation de change : La nouvelle instruction générale fin prête
Flexibilité : Saad Eddine El Othmani : «Nous ne sommes pas pressés»
La décision de migrer vers la flexibilité du dirham incombe au gouvernement et sera actée via un arrêté signé par le ministre des Finances. Dans sa dernière sortie médiatique, le chef de gouvernement a fait le point sur la question…
Le flou commence à se dissiper sur les raisons qui auraient poussé au report de la mise en œuvre de la flexibilité du dirham après l’annulation de la conférence de presse conjointe du wali de Bank Al-Maghrib et du ministre des Finances, jeudi 29 juin. Après que Bank Al-Maghrib ait évoqué un report de quelques jours et au moment où El Khalfi, à l’issue du dernier Conseil de gouvernement, justifiait ce report par la nécessité de quelques petits réglages manquants, le chef de gouvernement, interpellé à ce sujet lors de l’émission spéciale diffusée samedi soir sur Al Oula et 2M, a jeté un pavé dans la mare en suspendant la mise en œuvre de la flexibilité aux résultats d’études d’impact complémentaires. «Nous ne sommes pas pressés», dit-il, même si le wali de BAM, Abdellatif Jouahri, avait pris l’engagement de passer à l’acte avant fin juin. Le chef de gouvernement réfute au passage toute mainmise du FMI dont la contribution ne dépasse guère le cadre consultatif.
Le FMI, pour rappel, a apporté au Maroc une assistance technique notamment sur la gestion du nouveau régime ainsi que le mode d’intervention de BAM. El Othmani a tenu également à délimiter les frontières des responsabilités entre le gouvernement et l’institut d’émission. En effet, la décision de migrer vers le nouveau régime, insiste-t-il, incombe au gouvernement et sera acté via un arrêté signé par le ministre des Finances. À charge pour BAM, ajoute-t-il, de prendre les précautions et les mesures nécessaires pour la régulation de la cotation du dirham au sein de la nouvelle bande de fluctuation.
El Othmani est allé jusqu’à dévoiler la largeur de cette bande, en révélant la «proposition» d’une variation de 2,5% à la hausse comme à la baisse, soit un total de 5%, contre seulement 0,6% dans la configuration du régime fixe actuel. Pour l’heure, aucune nouvelle date n’est fixée pour la mise en place de nouveau mode de cotation. Tout en rappelant que le ministère des Finances et la Banque centrale étaient favorables à ce passage, El Othmani a tenu à rassurer que la décision ne sera prise qu’une fois est atteint le consensus de l’ensemble des intervenants autour des impacts probables sur le pouvoir d’achat des citoyens et sur l’économie nationale de manière générale ! En attendant, Bank Al-Maghrib a déjà lancé sa campagne de communication. Deux vidéos de sensibilisation aux caractéristiques du nouveau régime ont commencé à faire le tour des réseaux sociaux. Elles sont disponibles sur le compte YouTube de BAM.