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Pourquoi les lauréats de l’OFPPT chôment-ils ?

Le taux de chômage des lauréats de la formation professionnelle a atteint 24,5% en 2017, selon les chiffres du HCP. Le secrétariat d’État en charge de la formation professionnelle lance une enquête nationale auprès des diplômés de l’OFPPT. Objectif : comprendre le phénomène et mieux appréhender la complexité et la dynamique de l’insertion professionnelle au Maroc.

Le HCP dresse ces derniers temps un constat peu rassurant sur la situation des lauréats de l’OFPPT. Signe annonciateur d’une nouvelle configuration du marché de l’emploi, le taux de chômage des diplômés de la formation professionnelle (FP) est quasiment identique à celui des lauréats des facultés (25%). Plus de 23% des détenteurs d’un certificat en spécialisation professionnelle sont au chômage, selon le HCP. C’est à partir de ce constat que l’on peut mesurer l’importance de l’étude que le Secrétariat d’État chargé de la formation professionnelle s’apprête à lancer dans les semaines à venir. Il s’agit d’une enquête nationale sur l’insertion professionnelle des lauréats de l’OFPPT (promotion 2016). Un appel d’offres vient d’être lancé, portant sur la collecte, le traitement et l’apurement des données neuf mois après l’obtention du diplôme. Outre l’évaluation des niveaux d’emploi et de chômage, l’objectif est de déterminer les caractéristiques des fonctions occupées ainsi que les principales causes du chômage.

Ces objectifs seront approchés au travers de plusieurs indicateurs dont les principaux sont le taux d’emploi, le taux d’insertion, le taux de chômage, l’emploi type exercé, la tranche de salaire, l’activité de l’employeur, etc. Les données seront recueillies directement auprès d’un échantillon représentatif des lauréats de la promotion 2016 couvrant l’ensemble des régions du pays. «La mesure de l’efficacité des formations moyennant le suivi des itinéraires professionnels des jeunes lauréats constitue un socle à partir duquel on peut construire des indicateurs destinés à orienter les politiques et les programmes de formation», peut-on lire en préambule du Cahier des prescriptions spéciales (CPS) accompagnant l’appel d’offre dudit Secrétariat d’État. Ce dernier pour compléter le suivi des lauréats de la FP, réalise également des études sur le cheminement professionnel durant les trois années qui suivent l’obtention du diplôme.

Par ailleurs, une enquête directe est régulièrement menée auprès d’un échantillon d’entreprises en vue de mieux appréhender la perception des dirigeants sur la qualité des compétences et leur adéquation avec les besoins de l’entreprise. Mieux encore, pour pouvoir accompagner les évolutions permanentes que connaît le système de la FP, le ministère de tutelle a procédé en 2016, avec l’appui de l’Agence française de développement, à l’amélioration du dispositif d’évaluation du rendement externe du système de la FP pour en faire à la fois un outil d’aide à la prise de décision, voir un dispositif global touchant l’ensemble des modes de formation. Un schéma d’enquête a ainsi été validé sur un cycle de trois ans intégrant deux périodes (9 mois et 36 mois) enrichi par une enquête auprès des entreprises et des études qualitatives ciblées. Tous les moyens sont ainsi mobilisés pour mieux comprendre la complexité et la dynamique des phénomènes de l’insertion professionnelle au Maroc.


La nouvelle configuration du marché de l’emploi

L’étude menée par le HCP sur l’adéquation formation emploi (dont les résultats ont été révélés fin janvier dernier lors de la présentation de la situation économique en 2017) a montré que le rendement externe de la formation professionnelle, en termes de chômage de ses promotions comme en termes d’adéquation de leur formation à l’emploi, est très largement moins favorable à celui des promotions de leurs homologues issus de l’enseignement général. Les lauréats de la formation professionnelle ont plus de difficultés à intégrer le marché du travail que les lauréats de l’enseignement général. Ils enregistrent des taux de chômage respectifs de 24,5% et de 16%. De même, le niveau du chômage s’accroît plus avec le relèvement du niveau des diplômes dans la formation professionnelle que dans celui de l’enseignement général, ajoute le HCP. Dans le premier cas, le taux de chômage de diplômés varie avec le relèvement du niveau de formation de 16% à 23% et dans le second cas, celui de l’enseignement général, de 2% à 10%. Par ailleurs, lorsqu’ils sont en situation d’emploi, 33% des diplômés de la formation professionnelle contre 11% de ceux issus de l’enseignement général, occupent des postes en déclassement par rapport à leur qualification. Enfin 37% des diplômés de l’enseignement général en situation d’emploi accèdent à des surclassements dans les métiers qu’ils occupent, contre 7,9% de leurs homologues issus de la formation professionnelle. 



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