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Placement : l’or flambe, l’argent brille

Alors que certaines matières premières stagnent ou déclinent, l’or tire son épingle du jeu, s’imposant comme un actif refuge en cette période d’incertitude économique. La forte progression enregistrée l’an passé se confirme en 2025. Les indicateurs affichent des perspectives optimistes pour l’or, mais celles-ci sont encore plus prometteuses pour son «acolyte», l’argent. Toutefois, un contraste est constaté au niveau des métaux industriels alors que les matières premières agricoles, quant à elles, sont en déclin.

Si l’évolution des cours de certaines matières premières demeure morne depuis l’an dernier, celle de l’or s’inscrit en faux. Ainsi, il a atteint des sommets au point d’enregistrer un record historique en se hissant à 2.800 dollars l’once. Une évolution principalement portée par la baisse des taux d’intérêt américains et par la demande des banques centrales dans un contexte économique incertain.

En parallèle, les difficultés économiques en Chine ont poussé les investisseurs individuels à se tourner vers l’or. S’ajoutent à cela les tensions géopolitiques persistantes, poussant les opérateurs économiques à investir dans le métal jaune plutôt qu’en bourse. Les tensions mondiales et les bouleversements économiques les ont en effet incités à rechercher des actifs sûrs. Les inquiétudes liées à l’augmentation de la dette mondiale, en particulier aux États-Unis, encouragent beaucoup d’opérateurs à avoir recours aux métaux précieux pour se prémunir contre une éventuelle instabilité économique. Cette hausse est estimée à plus de 21% depuis le début de l’année 2024.

Perspectives du marché
Et l’attrait pour cette valeur refuge est bien parti pour durer. À en croire les analystes, des perspectives optimistes sont en effet attendues pour le précieux métal. Par ricochet, l’argent, son «acolyte», devrait suivre, voire faire mieux.

«Avec l’arrivée de Donald Trump, les pronostics prévoient une accélération de la hausse de l’or. Comme le président américain prône la baisse du coût de la ressource pour renforcer l’investissement, il incite d’une certaine manière la Banque centrale à baisser le taux directeur, alors que le consensus table sur un statu quo», analyse un opérateur de la place.

Et d’ajouter : «Il veut en fait forcer la main pour améliorer le coût de financement. Dans ce cas de figure, le cours du métal jaune repartira à la hausse.» Idem pour l’argent.

«La demande pour ce métal se limite à des fonds spéculatifs, contrairement à l’or. Certes, l’argent n’est pas une valeur refuge, mais il en profite. Ainsi, il faut s’attendre à une hausse des prix des bijoux», estime un autre analyste.

La décision de la Réserve fédérale américaine, prévue vers la fin du mois, permettra d’avoir davantage de visibilité sur les tendances du marché. Cependant, les observateurs tablent d’ores et déjà sur une hausse, le prix de l’or pouvant avoisiner 2.900 dollars l’once cette année. Ceci représenterait une augmentation de 7% par rapport aux niveaux actuels. Le potentiel de l’argent est encore plus fort. Son cours devrait bondir de près de 30%, en raison de son double rôle de métal monétaire et industriel. En 2024, l’argent a connu une véritable tension sur les marchés, en raison d’une demande industrielle en forte croissance.

L’électronique et les énergies renouvelables, notamment les technologies photovoltaïques, se sont imposées comme des moteurs essentiels de cette évolution. Les perspectives pour 2025 ne laissent guère entrevoir un quelconque apaisement.

La demande industrielle, toujours soutenue, pourrait maintenir ce déséquilibre entre l’offre et la demande. Le déficit pourrait même s’aggraver avec une augmentation des investissements financiers, via les fonds négociés en bourse, alimentant la demande dite «papier». Dans ce contexte, l’argent continuera donc de briller face à l’or.

Les produits agricoles en déclin
Quant aux minerais de transition, liés à l’industrie, une volatilité de leurs prix est observée sur le marché mondial. Selon l’analyste financier, des métaux tels que le cobalt devraient connaître une tendance à la baisse, en raison d’une demande qui ne suit pas l’évolution du marché, notamment dans le secteur automobile.

Le secteur s’est effondré après la suspension en Europe des incitations à l’achat de voitures électriques. Toujours en matière de métaux industriels – plus particulièrement liés à la transition énergétique (en particulier le cuivre et l’aluminium) – la demande est stimulée par les investissements dans des installations d’énergie renouvelable.

S’agissant des matières premières agricoles, le spécialiste indique que le trend est baissier. Il concerne essentiellement certaines céréales et oléagineuses, les productions s’annonçant plus abondantes que prévu. Ceci dit, certains produits, tels que le cacao ou le café, continuent d’enregistrer des hausses
vertigineuses.

Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO



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