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Modèle de développement : les économistes istiqlaliens définissent les urgences

Il est nécessaire de faire des choix courageux dans les décisions sectorielles et territoriales afin de mettre en œuvre les propositions de la Commission spéciale sur le Nouveau modèle de développement, recommande l’Alliance des économistes istiqlaliens. Le think tank met sur la table cinq propositions pour une relance responsable et inclusive, particulièrement au niveau régional.

Beaucoup de choses ont été dites sur les changements retenus par la Commission spéciale sur le Nouveau modèle de développement. À présent, l’heure venue de passer à l’action afin de bénéficier d’une «relance responsable et inclusive, particulièrement au niveau régional», propose l’Alliance des économistes istiqlaliens (AEI) qui met en-avant cinq séries de priorités.

En effet, compte tenu de «la profondeur économique et sociale de la crise actuelle», l’AEI considère qu’il est « nécessaire » de bien définir certaines priorités permettant de sortir notre pays de cette crise, au plus vite, et de lui faire saisir toutes les opportunités offertes par la reconfiguration en cours du tissu productif mondial. Ainsi, pour la première proposition, il s’agit d’assurer les conditions de réussite de la protection sociale généralisée.

Concrètement, expliquent les économistes istiqlaliens, « il est question de mettre en place les conditions de réussite du grand chantier royal visant à assurer la protection sociale pour l’ensemble des marocains à l’horizon 2025 ». Convaincus que la couverture médicale ne pourra être efficiente que si des soins de qualité sont accessibles à tous sur l’ensemble du territoire dans le cadre d’une vérité des prix et sans exiger de paiement des soins à l’avance aux familles vulnérables et celles de la classe moyenne, les économistes soulignent que ce chantier exige la mise en place d’une carte sanitaire, d’une politique juste et équilibrée des prix des soins et l’instauration du tiers-payant. Par conséquent, dit-t-on, « cela nécessite également la disponibilité d’établissements de santé équipés et surtout la formation de personnel soignant en nombre suffisant, soit le doublement voire le triplement des capacités nationales de formation des médecins, des infirmiers et des aides-soignants et l’amélioration de leurs conditions de travail». S’agissant du second volet qui concerne la généralisation d’une éducation préscolaire de qualité, l’AEI insiste pour que sa mise en œuvre doit également être portée par les Régions et les collectivités territoriales.

Pour ce faire, « elle doit bénéficier à tous les enfants durant les 2 années précédant le cycle primaire», indique l’alliance pour qui la généralisation d’un préscolaire de qualité préparera les futurs citoyens de 2035 à acquérir les compétences et les habiletés nécessaires à leur insertion sociale et leur épanouissement dans le Maroc émergent.

Pour ce qui est du troisième point, le think tank à caractère économique considérée comme une force de proposition relevant du parti de l’Istiqlal, suggère de rentabiliser les efforts réalisés en infrastructures, stimuler l’entrepreneuriat et d’accélérer le développement du tissu productif en y investissant une partie conséquente de l’investissement public. L’AEI considère que la libération des énergies, et la création massive d’emplois, passent par la réalisation d’un véritable «choc entrepreneurial compétitif» dans notre pays. Ce n’est pas tout, car il faudra aussi «atténuer les inégalités sociales et territoriales et promouvoir la classe moyenne», propose l’organisation qui milite pour une amélioration du revenu des ménages et de la réduction de la pression fiscale sur les revenus bas et intermédiaires.

L’accélération de la généralisation de la protection sociale globale effective ainsi que l’accès au logement sont autant de propriétés selon les économistes istiqlaliens. Last but not least, pour une «gouvernance économique pour replacer le pays sur des sentiers de croissance durable et responsable», l’AEI recommande au gouvernement de s’atteler, au plus vite, à l’évaluation des stratégies sectorielles, lesquelles sont arrivées à échéance, pour la plupart. Pour l’atteinte de cet objectif, il est également recommandé à l’Exécutif de mettre en œuvre des plans d’action, nationaux et régionaux, de relance et de croissance de l’économie pour les toutes prochaines années. «Ces plans doivent être immédiatement accompagnés de programmes de formation sur mesure en termes de métiers et de compétences.

Les entreprises viables, particulièrement les PME, anciennes ou nouvelles, bénéficieront de l’appui public (échéancier fiscal et social, renflouement des capitaux permanents…) à travers des contrats de croissance individuels, suivis par une task-force multisectorielle régionalisée, dédiée à cet effet», souligne le think-tank pour qui cette task-force doit s’appuyer, dans ses démarches, sur le “défenseur de l’entreprise», rattaché au chef de gouvernement, qu’il convient d’actionner au plus vite pour «débloquer d’éventuelles situations liées à des lenteurs ou des abus administratifs causant un préjudice économique significatif». Enfin, et compte tenu des ressources limitées de notre pays pour les prochaines années, conclut l’AEI, «nous n’avons droit ni au saupoudrage, ni à la perte de temps». 

Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco



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