Éco-Business

Mines durables : immersion à Mzinda, futur méga- complexe industriel du groupe OCP

Niché à 61 km de Benguerir et à 90 km de Safi, le futur complexe chimique et minier du groupe OCP permettra au leader mondial des engrais phosphatés d’augmenter ses capacités de production de 9 millions de tonnes d’ici 2028 et de renforcer sa neutralité carbone à l’horizon 2040. Visite guidée.

Des routes sinueuses enveloppées par des carrières à perte de vue. Un silence brisé de temps à autre par les bruits diffusés par de gros engins éparpillés çà et là. Des grues aux rotations incessantes. Une vague de poussière qui pollue l’atmosphère et titille les narines. Un chantier à ciel ouvert. Bienvenue à Mzinda Phosphate Hub (MPH), futur complexe chimique et minier du groupe OCP.

Niché à 61 km de Benguerir et à 90 km de Safi, cette méga-infrastructure, bâtie sur une superficie de 460 ha, dont la construction est pilotée par OCP Nutricrops, permettra au leader mondial des engrais phosphatés d’accroître significativement ses capacités de production d’engrais au cours des trois prochaines années.

Production de 3 millions de tonnes d’acide phosphorique d’ici 2028
Pour relever ce challenge, toute une chaîne logistique intégrée sera mise en place. Dans un premier temps, d’importantes quantités de phosphates en provenance des mines de Benguerir, de Youssoufia et de Louta seront acheminées à Mzinda, avant d’être transformées en acide phosphorique. Le complexe produira 1,5 million de tonnes en 2026, avant de passer à 3 millions de tonnes d’ici 2028.

«La production d’acide phosphorique passe par plusieurs étapes. D’abord, le broyage du phosphate pour améliorer son rendement. Ensuite, le mélange de l’acide phosphorique et le phosphate sur un réacteur cylindrique pour obtenir de l’acide phosphorique (liquide) d’une concentration de 28% et le phosphogypse (solide)», nous explique Abdelaziz Ben El Bou, directeur du MPH.

«Enfin, l’étape de la filtration qui consiste en la séparation de ces deux composants, pour obtenir une concentration minimale d’acide phosphorique de 52,5%», ajoute-t-il.

Cet intrant concentré sera transporté par le biais d’un corridor, jusqu’à l’usine de Safi, où il sera granulé pour produire 4,5 millions de tonnes d’engrais en 2026, puis 9 millions de tonnes d’ici 2028, qui seront expédiées vers les grands marchés de l’OCP, en l’occurrence le Brésil, l’Inde, l’Europe et l’Afrique subsaharienne, via le futur port de Safi qui disposera de six à huit quais.

De l’eau dessalée et des énergies renouvelables pour alimenter le site
L’une des particularités du futur complexe industriel de Mzinda, c’est sa dimension écologique. Les volumes d’eau qui serviront à produire de l’acide phosphorique proviendront des usines de dessalement de Safi et des stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) qui sera utilisée à Benguerir, Marrakech et Youssoufia.

«Tous les rejets effectués seront également transformés sur place», affirme Ahmed Mssali, directeur du volet manufacturing du programme stratégique Mzinda-Meskala (SP2M).

«Le phosphogypse est acheminé dans une zone de stockage située à 3 km du complexe de Mzinda, avant d’être transformé pour y extraire notamment du soufre», renchérit Abdelaziz Ben El Bou.

Le site sera aussi entièrement alimenté par l’énergie solaire et éolienne issue des centrales du groupe OCP, notamment celle de Benguerir.

En outre, ce complexe combinera des technologies avancées de l’industrie 5.0, l’intelligence artificielle et l’automatisation de processus de production Dans ce chantier à ciel ouvert, les travaux, lancés depuis juin 2024, avancent à un bon rythme.

«Les travaux de génie civil ont atteint un taux de 30%. Les équipements ont été déjà commandés et seront installés en juin 2026, pour un démarrage effectif de la production», annonce Ahmed Mssali.

Programme stratégique

La construction de Mzinda Phosphate Hub (MHP) entre dans le cadre du programme stratégique de Mzinda-Meskala (SP2M) du groupe OCP, qui prévoit d’ériger ces deux pôles miniers et industriels non loin de Youssoufia (Mzinda) et à Essaouira.

Des projets font partie du plan d’investissement de 130 milliards de dirhams (MMDH) du géant mondial des phosphates pour la période 2023-2027, qui vise à accroître considérablement les capacités d’extraction minière et de production d’engrais du géant mondial des phosphates, afin de satisfaire les besoins de ses clients sur le marché international.

Elimane Sembène / Les Inspirations ÉCO



Droits de douane américains : malaise ambiant chez les exportateurs marocains


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page