Éco-Business

Menace sur la sardine et le maquereau

 
L’augmentation importante du stock de la bécasse de la mer et son abondance a suscité l’inquiétude des professionnels de la pêche. Ils craignent que ce poisson de bien moindre intérêt alimentaire et économique ne remplace des espèces actuellement dominantes dans l’écosystème marin marocain telles que la sardine et le maquereau…
 
Les professionnels de la pêche sont inquiets en raison de l’augmentation importante du stock de la bécasse de mer, communément connue au Maroc sous l’appellation « Rabouze » et reconnue notamment grâce à son bec très caractéristique. 
 
A ce sujet, le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, explique avoir mis en place une série de mesures visant « une meilleure connaissance de la situation de la bécasse de mer et de sa prolifération ainsi que la possible exploitation de son stock en raison de l’abondance croissante de ce poisson ».
 
Selon les données du ministère, le suivi de ce poisson carnivore montre une colonisation progressive de l’écosystème allant des eaux du large vers les fonds côtiers. Ce constat a été fait il y a près de deux ans aussi bien par l’Institut national des recherches halieutiques (INRH) que par les professionnels de la pêche commerciale.
 
« Les populations de ces poissons dont le nom scientifique est «Macroramphosus sp» sont aujourd’hui présentes auprès des côtes marocaines, principalement au niveau de la zone sud de Cap Boujdour et avec des densités moins importantes dans la zone nord entre Boujdour et Agadir », précise le ministère.
 
Pour les professionnels de la pêche, cette espèce de bien moindre intérêt alimentaire et économique risque de remplacer des espèces actuellement dominantes dans l’écosystème marin national. 
 
« Les espèces les plus menacées sont la sardine et le maquereau. Toutefois aucune preuve scientifique n’indique un impact direct de type prédation sur les autres stocks, d’autant que cette espèce est essentiellement planctophage », précise-t-on auprès de l’INRH, qui reste très vigilant par rapport à l’évolution de la situation.
 
Bien entendu, la prolifération de ce phénomène pourrait créer une compétition spatiale et trophique (d’ordre alimentaire) sur les autres stocks.
 
Aussi, pour limiter son impact sur l’écosystème marin marocain et sur le secteur de la pêche, le département de tutelle se penche sur l’option de l’exploitation de ce poisson. L’INRH a ainsi été mandaté par le ministère de la Pêche pour affréter un bateau afin de mener une étude pilote d’exploitation de la bécasse de la mer. En concertation avec les professionnels, et en collaboration avec l’INRH, le ministère a aussi mis en place un dispositif permettant de réglementer la pêche et la transformation industrielle de cette espèce.
 
Selon les premiers tests réalisés sur ledit poisson, «la farine qui résulte de sa transformation contient des taux protéiniques relativement similaires à ceux d’autres espèces et présente donc un intérêt économique évident», note-t-on auprès du ministère de la Pêche.


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