Médicaments génériques : La filière progresse lentement
La filière enregistre un taux de pénétration dépassant à peine 31% au niveau du privé. Le volet export se cantonne, lui, à un taux très marginal.
«Nous sommes globalement satisfait de la dynamique qui se développe actuellement. Cela dit il beaucoup reste à faire». C’est en ces termes que Mohamed Houbachi, président de l’Association marocaine du médicament générique (AMMG) a résumé la situation qui a prévalu dans sa filière en 2016. Un avis que le président fonde, côté bonnes nouvelles, sur les performances réalisées au niveau du secteur public. «Nous avons vendu environs 320 millions de boîtes et réalisé un taux de pénétration au niveau du secteur public de 85%..», se réjouit Houbachi. Des résultats qu’il attribue, avant tout, aux récentes réformes du gouvernement visant, entre autres, à renforcer la clarté concernant les modalités d’octroi de l’AMM et celles de la fixation des prix, et prévoyant diverses incitations au profit des fabricants.
Toutefois au niveau du privé, le président déplore une stagnation des ventes par rapport à l’année dernière : «notre taux de pénétration sur ce segment n’a progressé que d’un point passant de 30 à 31 %». Une situation qui pour Houbachi n’a rien à voir avec le prix des médicaments génériques. «Nous avons déjà baissé le prix de plus de 2000 médicaments et cela n’a pratiquement eu aucun effet sur ce taux», rappelle-t-il. Autre chiffre qui tarde à croître, celui des exportations. « L’export ne représente que 8% de notre chiffre d’affaires», déplore le président.
Pour faire face à ces faiblesses, l’AMMG est plus que jamais décidé à jouer son rôle de force de propositions auprès de ses partenaires. «Nous plaidons pour un élargissement de la couverture médicale afin de renforcer l’accessibilité pour le secteur privé», poursuit Houbachi. Toujours à ce sujet l’association plaide pour une accélération de l’enregistrement des molécules qui tombent dans le domaine public. «Cela permettra d’introduire ces nouveaux produits au Maroc donc d’améliorer leur accessibilité au niveau national tout en donnant l’occasion aux exportateurs marocains d’être les premiers sur le marché africain», est-il précisé. En termes d’objectifs, l’AMMG s’est fixé le chiffre de 50% comme taux de pénétration dans le domaine privé et 5% comme taux de croissance pour toute la filière à fin 2017. Des objectifs qui, selon Houbachi, nécessitent la mobilisation de tous les acteurs du système de santé ainsi qu’une meilleure sensibilisation de la population.
