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Les régions en attente de transfert de prérogatives

Les régions attendent toujours un transfert concret des prérogatives pour pouvoir exercer leurs nouvelles missions conformément au nouveau cadre législatif. Les défis sont de taille, notamment en ce qui concerne la croissance durable des territoires. Le renforcement des synergies entre les différents acteurs (État, régions, communes) s’avère un élément-clé.

Un an et demi après les élections régionales, les conseils régionaux n’ont visiblement pas encore pu exercer leurs nouvelles prérogatives (formation professionnelle, emploi…). Le président de la Région de Rabat-Salé-Kénitra, Abdessamad Sekkal, estime qu’il est nécessaire de travailler sur le transfert réel des prérogatives aux régions pour construire concrètement la régionalisation.

La concrétisation de cet objectif passe par l’élaboration d’une feuille de route claire entre le gouvernement et les régions, comme le souligne Sekkal lors d’un colloque international organisé, mardi à Rabat, par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) en collaboration avec la Banque mondiale sur la croissance durable des territoires et le renforcement des synergies entre villes et régions au Maroc. Aujourd’hui, il apparaît clairement que les régions tâtonnent encore, bien qu’elles essaient, chacune à sa manière, de mettre en place un modèle inclusif dans le cadre des programmes de développement régionaux (PDR). La redéfinition des rôles entre le gouvernement, les établissements publics et les régions s’impose. Même le rôle économique des régions reste à définir.

Les conseils régionaux sont appelés à travailler sur plusieurs fronts en collaboration avec bon nombre d’acteurs dont les communes. Se pose alors entre autres la question du développement des villes. Quelle est la partie qui est responsable d’assurer une croissance intégrée et durable de ces territoires ?

La coordination des actions est primordiale
Les avis sont encore mitigés. Au sein même d’une région, il existe des villes et centres urbains différents les uns des autres en termes de taille, de besoins et d’aspirations. Le président de la région de Rabat-Salé-Kénitra précise que l’échelle régionale demeure la plus appropriée pour développer une approche de développement durable des territoires. «La relation entre les villes et la région doit être complémentaire. Il ne s’agit pas de déconcentration mais plutôt de partage des pouvoirs entre l’État, les régions et les villes», relève-t-il. Les communes, elles, aspirent à jouer un rôle central dans le développement urbain. Elles plaident pour le renforcement de leurs moyens financiers et humains pour qu’elles puissent s’acquitter au mieux de leurs missions en matière de développement.

Les communes appellent à porter leur budget à 20% du budget général de l’État alors qu’actuellement, il ne dépasse pas 10%. Elles réclament aussi de bénéficier d’une fiscalité juste. «Pour qu’une ville ou une agglomération soit compétitive et jouisse d’un développement durable, elle doit bénéficier d’un financement durable», souligne Mohamed Yassine Daoudi, vice-président de l’Association marocaine des présidents des conseils communaux (AMCC). La clarification des rôles de chaque acteur s’impose. À cet égard, la coordination est un élément-clé. Il est impératif que les communes et la région coordonnent leurs actions afin d’assurer un développement durable et harmonieux des villes et agglomérations.

À ce titre, les régions sont appelées à prendre en considération les besoins exprimés par les communes lors de l’élaboration des PDR. Par ailleurs, tous les acteurs économiques, sociaux et environnementaux doivent adhérer au plan d’action des communes. «Si la région se définit comme l’acteur principal de l’aménagement territorial et du développement économique, les villes sont avant tout en charge de fournir des services publics de base aux populations à travers des actions autonomes et d’autres qu’elles partagent avec l’État», d’après le président du CESE Nizar Baraka. Des approches inclusives sont à mettre en place pour pouvoir maîtriser l’urbanisation au Maroc.

Jusque-là, cette urbanisation est «diffuse et mal maîtrisée», comme le précise Laila Hammouchi, gouverneur directeur de la planification et de l’équipement au ministère de l’Intérieur. Elle estime qu’il faut privilégier la contractualisation entre l’État et les collectivités territoriales et prévenir l’exode rural en développant des stratégies adaptées au milieu rural.


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