Éco-Business

Les députés évaluent le potentiel dans le rural

C’est aujourd’hui que la commission des infrastructures au sein de la Chambre des représentants planche sur le transport dans le rural ainsi que des mesures programmées pour améliorer l’accessibilité des habitants des zones non urbaines.

Les membres de la commission des infrastructures interrompent leurs vacances pour examiner le sujet formant une partie importante des questions orales et écrites adressées au gouvernement qu’est celui du transport dans le rural. Il s’agit pour les membres de la commission de «dresser un état des lieux sur les programmes déjà en cours, ainsi que d’arrêter une liste de recommandations pour améliorer le taux d’accessibilité et de mobilité du rural», indique un député à propos de cette réunion. Plusieurs indicateurs forment la base de la réunion de la commission et couvrent essentiellement le domaine du renouvellement urbain qui accompagne les routes rurales ainsi que les mesures destinées au transport de voyageurs et de marchandises. «Le Maroc fait face à une urbanisation effrénée ayant atteint un taux de 65% (urbain et périurbain). Ainsi, la population urbaine s’est vue multipliée par six en passant de 3,4 millions d’habitants en 1960 à 20,17 millions d’habitants en 2014. Selon les projections du HCP, les villes marocaines abriteraient en 2050 73,6% des habitants du pays», précisent les données préliminaires qui forment le cadre de référence de la réunion prévue aujourd’hui.

Vers une stratégie globale
Plusieurs indicateurs attestent de l’urgence de la mise en place d’une stratégie globale pour pouvoir affronter plusieurs problématiques concernant successivement la création d’emplois, la mixité sociale, l’accès au logement et la sécurité routière dans le rural. Pourtant le principal souci reste l’emploi engendré par la délivrance des autorisations de transport mixte, accordées prioritairement aux diplômés au chômage ainsi qu’aux exploitants de taxis qui exercent à travers un agrément en location souhaitant remplacer le taxi par un véhicule de transport mixte. Le dernier rapport thématique dont la durée d’élaboration s’est étalée sur 10 mois et a ciblé les politiques publiques destinées au désenclavement des zones montagneuses a recommandé plus de souplesse dans les critères d’éligibilité des petites localités au programme national des routes rurales. En plus de ce constat, les députés ont relevé le non respect de la moyenne annuelle de longueur des routes, fixée à 1.500 km, avec une moyenne de 1.309 comme cadence annuelle de réalisation. Ceci a impacté le taux d’accessibilité (TA) des 52 provinces ciblées avec au final 18 provinces qui sont encore loin des objectifs et 34 autres entités ayant réalisé le taux escompté. La question de l’entretien des routes rurales semble également être prioritaire pour les prochaines années. Selon les données des députés, 44% des réalisations, soit 6.800 km n’ont pas de programmes d’entretien. Pour les prochaines réalisations, les députés exigent que la largeur des routes rurales dépasse 6 m, avec l’application de techniques locales qui correspondent au climat de chaque zone. Le diagnostic des députés montre aussi la faible participation des collectivités territoriales dans l’effort de financement, qui n’a pas dépassé 67% de la part allouée aux régions et aux communes dans la 2e tranche du programme, «ce qui a été l’une des causes qui ont entravé la marche normale des projets», constatent les députés. À l’issue de cette réunion, les députés seront en mesure de tracer les objectifs à atteindre durant cette année 2018, notamment celles destinées à renforcer l’offre de transport sur les axes routiers qui souffrent le plus de l’absence des moyens de transport au sein du rural. 


Permis de conduire : les nouvelles mesures  également au menu

La commission des infrastructures se penchera aussi durant cette réunion sur les conditions posées par un nouveau décret du secrétariat d’État chargé du transport et dont les effets sont actuellement suspendus. Il s’agit de mesurer l’importance de codifier les nouvelles exigences via un projet de loi, au lieu d’un décret afin de permettre aux élus de débattre de la question et d’avoir plus de visibilité sur l’impact attendu des mesures prises par le gouvernement. Le souci des parlementaires se rapporte aussi aux retombées des nouvelles conditions sur la lutte contre la délinquance routière.


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