Éco-Business

Le secteur public joue la locomotive dans le Big data

L’étude présentée durant la 15e édition du salon B to B Med-IT, montre une certaine prudence de la part des entreprises concernant le Big data. La Belgique à l’honneur du salon, avec une dizaine d’entreprises présentes accompagnées par l’Agence wallone d’exportation.

La 15e édition du Salon international des technologies de l’information Med-IT se tient les 29 et 30 novembre, à Skhirat. Que de chemin parcouru depuis la première édition en juin 2002 de cet événement one to one, durant lequel les entreprises étoffent leurs carnets de commandes et s’ouvrent sur de nouvelles perspectives. En 15 ans, plus de 1.000 entreprises y ont exposé, plus de 600 conférences et 45.000 rendez-vous d’affaires organisés. Tout au long de sa maturation, le salon a vu naître 35 nouvelles sociétés d’IT au Maroc. Il s’est aussi distingué par la remise des trophées de l’innovation. Plus de 100 exposants nationaux et internationaux ont répondu présent à ce 15e rendez-vous. C’est la Belgique qui est à l’honneur avec une dizaine d’exposants de Wallonie accompagnés par l’Agence wallone d’exportation.

Cette édition se distingue par la présentation des résultats d’une étude fort intéressante sur «la maturité du Big data au Maroc». Elle a été menée auprès de pas moins de 300 entreprises de tailles différentes. Venons-en aux résultats de l’étude. Premier constat, il y a un grand intérêt des entreprises marocaines pour la Big data, mais très peu de concrétisation. Ainsi, 71% des personnes interrogées n’ont pas de projets en cours dans le domaine. Par ailleurs, la gestion de la relation client (CRM) ou l’optimisation des opérations, y compris de la chaîne d’approvisionnement, sont les domaines de prédilection. Autre constat pas très reluisant : l’e-commerce est toujours à la traîne, tranche l’étude. Et bizarrement, le secteur public devance la banque, l’assurance et la distribution. Pour aller un peu plus loin dans le détail, l’étude en est venue à la déduction que la plupart des entreprises affirment être en observation des tendances du marché et de la concurrence.

La prudence est donc de mise dans un secteur de la Big data qui tenait particulièrement à cœur à l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur, qui ne cessait de parler des gisements que le stockage d’information peut apporter à l’évolution des entreprises IT. C’est aussi une aubaine pour l’emploi. Selon une enquête du cabinet américain Gartner, les Big datas devraient créer 4,4 millions d’emplois dans le monde d’ici fin 2015. Le gouvernement français prévoit la création de 10.000 emplois d’ici 2018. Et c’est plutôt bien payé. Un data scientist débutant gagne, en moyenne, entre 50.000 et 60.000 euros par an. Il y a, en effet, une prise de conscience par les entreprises marocaines de l’importance de la datamasse dans la création de valeurs.

Malgré cela, explique l’étude, 45% des sociétés sondées n’envisagent pas, à court terme ou pas du tout, de lancer des projets dans le domaine. Et pourtant, 24% des sociétés, ayant un projet Big data en production, délivrent des résultats encourageants. Ceux qui ont parié sur le Big data l’ont fait sur des domaines pour lesquels il existe un retour d’expérience important au niveau mondial. Prudence est de mise. C’est la raison pour laquelle, la gestion de la relation client (46%) et l’optimisation des opérations (25,5%) arrivent en tête des projets lancés ou en cours de lancement. Hélas, l’e-commerce est le parent pauvre de cette dynamique. Ce secteur reste de l’apanage des startups et des pure-players. Autre élément révélateur de l’approche marocaine de la Big data, l’innovation dans ce secteur reste tirée par le secteur public, démontre l’étude. Par secteur d’activité, les initiatives remontées par l’enquête concernent pour 39% le secteur public, 12% la banque et l’assurance et 7,5% le secteur de la distribution. Dans cette configuration, le secteur public joue le rôle de locomotive en diminuant le risque pour les acteurs privés. Cette configuration reste propre au Maroc, car elle ne reflète pas une tendance mondiale. Ainsi, l’on notera l’absence du secteur des RH qui reste très prépondérant en matière de Big data aux USA et en Europe occidentale.


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