Le projet d’interconnexion électrique se précise
Le projet d’une ligne d’interconnexion électrique entre le Maroc et le Portugal permettant l’échange de l’énergie entre les deux pays semble sur de bons rails. L’étude de faisabilité s’annonce d’ailleurs encourageante.
Le projet d’édification d’une ligne d’interconnexion électrique entre le Maroc et le Portugal permettant l’échange d’énergie entre les deux pays avance sereinement. C’est en effet ce qui ressort de la réunion, tenue avant-hier à Lisbonne entre le secrétaire d’Etat portugais à l’Énergie, Jorge Seguro Sanches et son homologue marocain Abderrahim El Hafidi, secrétaire sénéral du ministre de l’Énergie, des mines et du développement durable, en présence du consultant chargé de l’étude du projet.
A l’issue de la rencontre, El Hafidi a notamment déclaré que «les résultats de l’étude technico-économique de ce projet d’une capacité de 1000 MW seront connus d’ici deux à trois mois», ajoutant qu’en matière de faisabilités technique et économique, le projet ne pose aucun problème. En effet, il très sera intéressant pour les deux partenaires de disposer d’une interconnexion qui va renforcer leur position dans la prochaine mise en place de ce qu’on appelle le «marché électrique régional» qui englobera le Maroc, le Portugal, l’Espagne et peut-être la France et l’Allemagne, a signalé El Hafidi. «Nous avons pu avoir les premiers éléments sur le coût de cet ouvrage, estimé à un peu plus de 700 millions d’euros, ainsi que sur le tracé par lequel la ligne d’interconnexion va passer», a-t-il fait savoir, précisant que «compte tenu des difficultés maritimes et du relief sous-marin, le consultant est en train d’examiner trois scénarii qui intègrent tous la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique des deux pays». Pour El Hafidi, «c’est un projet d’une grande importance aussi bien pour le Maroc que pour le Portugal, étant donné qu’on est à la recherche d’un renforcement des interconnexions entre le Maroc et l’Europe d’une manière générale, et particulièrement avec le Portugal». «Nous sommes en train de travailler pour bâtir une sort de marché électrique régional», a-t-il dit, rappelant que le Royaume a lancé une grande initiative à l’occasion de la COP22 à Marrakech avec la signature d’une déclaration entre le Maroc, le Portugal, l’Espagne, la France et l’Allemagne pour le renforcement et la promotion des échanges d’énergies renouvelables. «Tout cela avance d’une manière parallèle», a-t-il assuré. «Nous sommes dans une étape importante de finalisation des résultats de l’étude de faisabilité qui est sur le point d’être conclue», a déclaré le secrétaire d’Etat portugais à l’Energie. Evoquant l’impact économique de cette interconnexion, le responsable portugais a affirmé qu’avec ce projet, les deux pays partenaires pourraient vendre de l’énergie à d’autres pays et disposer aussi d’une énergie moins chère, notant que l’interconnexion n’exigera pas une contribution des consommateurs encore moins des gouvernements. «Elle sera soutenue par elle-même à travers l’énergie qu’elle va générer et on n’aura pas besoin d’engager des fonds publics», a-t-il insisté. Jorge Seguro Sanches a, par ailleurs, indiqué avoir rencontré récemment des entrepreneurs portugais qui sont déjà présents au Maroc dans des secteurs autres que l’énergie, et qui ont exprimé une grande volonté d’investir au Maroc dans les énergies renouvelables en tirant parti de cette interconnexion.
Le secrétaire d’Etat portugais à l’Energie a, en outre, affirmé que Lisbonne est en train de faire des progrès au sein de l’UE pour exiger le caractère contraignant des objectifs d’interconnexion dans l’Union, estimant qu’il s’agit d’une stratégie aussi bien bénéfique pour le Portugal que pour le Maroc lorsque l’interconnexion sera mise en place, car elle permettra d’accéder aux pays du centre de l’Europe, sachant que les deux Etats voisins sont dotés d’un fort potentiel en termes d’énergies renouvelables. «Le Maroc et le Portugal sont deux pays très proches. Nous avons un grand potentiel mais aussi une grande obligation de travailler encore plus ensemble», a-t-il conclu.