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«Le Maroc est dans une position de neutralité bienveillante»

Aziz Mekouar : Ambassadeur pour la négociation multilatérale de la COP22

Les négociations, lors de la COP22, ne seront pas de tout repos. Focus sur les principaux défis avec l’ambassadeur de la négociation multilatérale, Aziz Mekouar.

Les Inspirations ÉCO : Quelles sont les priorités des négociations pour la COP22 ?
Aziz Mekouar: Sur le volet des négociations, plusieurs points sont inscrits sur l’agenda. On peut citer, entre autres, la feuille de route pour les 100 milliards de dollars, les mesures de mise en œuvre des INDCS, la revue des mécanismes de Varsovie sur les pertes et les dommages. Il s’agit de tout un agenda des organes subsidiaires sur plusieurs thèmes sur lesquels on doit avancer.

Pensez-vous que les négociations sur le volet des financements seront difficiles ?
Sur le volet des financements, le GCF (le Fond climatique vert) est en train de travailler afin de mobiliser les fonds dont il dispose. Le standing Committee and Financial doit avancer. Mais, des initiatives de financement sont en train d’être prises en dehors des négociations. Par exemple, on peut citer l’initiative NDCS partnership, mise en place par l’Allemagne et d’autres pays ayant pour objectif d’aider les pays à développer leurs NDCS et les mettre en œuvre.

Le grand défi est d’allier projets et financement. Comment peut-on le relever?
Justement, il s’agit d’un grand défi consistant à construire les projets de manière à ce qu’ils puissent être financés. Beaucoup de ressources financières sont disponibles dans le monde provenant des pays, des agences de développement, du secteur privé…Il faut créer des mécanismes pour aider les pays à développer leurs projets et les construire de manière à leur trouver des financements. Pour pouvoir aller de l’avant, deux conditions sont nécessaires : le financement des projets et le renforcement des capacités.

Un autre défi est de taille, celui d’atteindre l’équilibre entre atténuation et adaptation. À votre avis, comment peut-on y arriver ?
Au sein du GCF, il a été décidé que 50% des fonds seraient destinés à l’adaptation. On est en train de travailler sur ce volet-là. Actuellement, tout le monde est conscient que l’adaptation est importante aussi bien pour les pays en développement que ceux développés. Cette partie est compliquée à mettre en place et plus difficile. Il s’agit d’investissements à long terme. Au niveau de l’atténuation, les énergies renouvelables s’inscrivent dans ce volet. Il s’agit aussi de projets qui permettent de faire face à des problèmes d’eau pour éviter les sécheresses. Les changements climatiques ont un impact très grave sur certains pays. Le lac Tchad, à titre d’exemple, est en train de devenir un mouchoir de poche alors que c’était une mer. Le Sahel souffre du manque d’eau. La population est ainsi obligée de migrer. Pour faire face aux défis, il faut déployer un effort et mettre en place des investissements à long terme. Il faut trouver les moyens pour non seulement attirer les fonds publics pour faire face aux changements climatiques, mais aussi les fonds privés.

Quel regard portez-vous sur le positionnement des pays africains et des pays en développement sur le volet des négociations ?
Les pays africains sont extrêmement actifs. Il existe des négociateurs de premier ordre qui sont conscients des différents problèmes et qui négocient depuis plusieurs années. Ils portent la voix de l’Afrique et des pays vulnérables. Le rôle des négociateurs africains est incontournable. Le Maroc fait partie des négociateurs africains. Le royaume en tant que négociateur multilatéral est dans une position de neutralité. Mais, il s’agit d’une neutralité bienveillante. Notre rôle est de faire avancer les choses.

Quels sont les défis à relever sur le volet des négociations ?
Il s’agit d’avancer rapidement sur la mise en œuvre des décisions de l’Accord de Paris et de sortir avec des initiatives qui montrent que des mesures sont faites sur le terrain. C’est un grand défi. Après l’Accord de Paris qui était très difficile, aujourd’hui le seul défi est de maintenir l’esprit de cet accord. Tout le monde doit aller dans le même sens et avancer.  


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