Éco-Business

Le gouvernement épinglé pour ses objectifs utopiques

L’objectif de créer 1,2 million de postes d’emplois à l’horizon 2021 continue de susciter des critiques acerbes non seulement dans l’opposition mais aussi dans certaines composantes de la majorité. Le sujet vient d’être soulevé par les parlementaires de la Chambre haute qui doutent des chiffres gouvernementaux.

Le gouvernement est appelé à communiquer sur les détails de sa stratégie de mise en œuvre de son nouveau plan d’action pour la promotion de l’emploi. Les objectifs chiffrés fixés pour la promotion de l’emploi sont en effet trop ambitieux et leur concrétisation paraît inaccessible dans le contexte économique actuel. S’agit-il uniquement d’un coup de communication politique qui risque, en fin de mandat, de se transformer en cauchemar pour l’Exécutif et la majorité gouvernementale ? L’optimisme affiché par le ministre du Travail et de l’insertion professionnelle Mohamed Yatim ne convainc visiblement pas les parlementaires du parti de l’Istiqlal qui dégainent et tirent contre le gouvernement accusé de créer de faux espoirs chez les Marocains notamment les jeunes. L’approche de l’Exécutif est pointée du doigt. Il aurait dû, selon les conseillers, s’attaquer en premier lieu à la mise en place d’un nouveau modèle de développement économique pour booster l’emploi. Nombreux sont ceux qui ne croient pas aux chiffres avancés par le gouvernement. Même des membres de la majorité n’hésitent pas à afficher leur scepticisme comme c’est le cas du parlementaire du parti du progrès et du socialisme à la Chambre haute Abdellatif Ouammou, lors de la séance plénière des questions orales de cette semaine. Il craint la reproduction du même scénario que celui des précédents gouvernements qui n’ont pas pu honorer leurs engagements en matière d’emploi. Son collègue au parti, Abdesselam Seddiki, qui n’est autre que l’ancien locataire du département de l’Emploi tourne le couteau dans la plaie en exprimant ses doutes à propos des chiffres de l’actuel Exécutif. Même le secteur privé prend ses distances.

Rappelons que l’ancienne patronne des patrons Miriem Bensalah Chaqroun a laissé entendre lors de la cérémonie de signature de la charte de mise en œuvre du plan national de promotion de l’emploi que la création de 240.000 postes d’emploi par an est difficile à atteindre dans le contexte actuel et qu’il s’agit d’un chiffre jamais réalisé au cours des vingt dernières années.

En dépit du scepticisme affiché de part et d’autre, Mohamed Yatim défend bec et ongles la nouvelle vision gouvernementale. Il explique que l’objectif fixé est basé sur des possibilités existantes dans toutes les stratégies et plans sectoriels. Mieux encore, les objectifs pourraient être revus à la hausse car le gouvernement n’a pas comptabilisé certains secteurs ni le secteur informel qui pourrait créer des opportunités d’emploi qui seront palpables dans les chiffres de la CNSS après le basculement de ses entreprises vers le secteur formel. La création de nouveaux postes d’emplois ne doit pas faire oublier au gouvernement le défi du maintien des postes d’emploi actuels, d’après Yatim. À cela s’ajoute la nécessité d’améliorer les conditions de travail ainsi que le travail décent. Pour y arriver, le gouvernement compte notamment sur les actions territoriales à travers la conclusion de contrats avec les régions pour la mise en œuvre des programmes régionaux. On s’achemine vers la création des centres régionaux de l’emploi. Il est aussi prévu d’évaluer les programmes nationaux dont certains ont montré leurs limites pour qu’ils soient révisés et développés. Le gouvernement El Othmani est très attendu sur ce dossier épineux de l’emploi.Cette mission n’est pas de tout repos dans le contexte actuel d’autant plus que le taux de croissance dont l’impact sur la création de l’emploi au Maroc a baissé considérablement en passant, selon le haut commissariat au plan, de 30.000 postes par point de croissance à 10.500 entre les périodes 2000/2008 et 2009/2017. 


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