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La France passe le flambeau au Maroc

La 22e Conférence des parties à la Convention sur les changements climatiques, qui s’est ouverte hier lundi à Marrakech, met en exergue l’application de l’Accord de Paris. Le Maroc a été officiellement désigné président de la COP22 à son ouverture.

«Je déclare ouverte la 22e Conférence des parties à la Convention sur les changements climatiques». C’est par cette entrée en matière que Ségolène Royal, présidente de la COP21, a ouvert les travaux de la plénière de la COP22,  hier à Bab Ighli (Marrakech) devant les délégués de 195 États, qui vont devoir concrétiser du 7 au 18 novembre 2016 les principes décidés par l’Accord de Paris, lequel intervient dans un contexte d’espoir, mais surtout d’urgence climatique. Trois jours après sa mise en vigueur, ledit accord a été ratifié jusqu’à présent par 100 pays. «Sur 50 pays touchés par la problématique du changement climatique au niveau mondial, 36 pays se situent en Afrique subsaharienne. C’est pourquoi, j’appelle les 93 pays restants à ratifier l’Accord de Paris qui vise à limiter les émissions de gaz à effet de serre et contenir le réchauffement au-dessous du seuil de 2 °C», a réitéré Ségolène Royal.

Partant de ce constat, «le statu quo et l’inaction ne sont pas envisageables au vu des coûts inimaginables en termes d’économie et de souffrance», a alerté de son côté Patricia Espinosa, secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique, qui a rempli en un temps record les conditions de son entrée en vigueur. «Le texte de Paris représente certes une avancée inédite, mais nous devons capitaliser sur cette dynamique internationale en vue de mettre en œuvre cet accord et finaliser les mécanismes d’appui en faveur des pays les plus vulnérables», ajoute Salaheddine Mezouar qui a pris par acclamation le flambeau de la présidence de la COP22. Cependant, les trois grands défis auxquels doivent faire face les négociations au niveau de la COP22 à Marrakech sont de clarifier les mécanismes de transparence afférents aux échanges d’informations, mais aussi élaborer les outils qui vont permettre la mise en œuvre de l’Accord de Paris afin de respecter l’engagement de 2°C en plus de la question des financements. En effet, les États signataires ont maintenu dans les annexes de l’accord l’un des rares engagements de 2009 lors du sommet de Copenhague qui visait à mettre sur la table 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 afin d’aider les pays les plus pauvres et les plus menacés à faire face aux changements climatiques. «Les ressources financières sont disponibles, mais elles ne sont pas suffisantes pour pouvoir contribuer à réduire le changement climatique avec ces deux composantes, à savoir l’adaptation et l’atténuation», regrette Patricia Espinosa.

Ce constat qui a été déjà été établi par l’OCDE a évalué à 67 milliards de dollars annuels la part publique de ces flux en 2020. En attendant le chemin pour transformer le consensus de la COP parisienne en actions concrètes, le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement, publié le 3 novembre 2016, a insisté sur l’urgence de prendre des mesures pour réduire de 25% les émissions prévues d’ici à 2030, mais du côté des scientifiques, ils s’accordent à dire selon ledit rapport que limiter l’augmentation de la température mondiale en dessous de 2°C (par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle) permettra de réduire les risques d’orages violents, de longues périodes de sécheresse, de hausse du niveau de la mer et d’autres effets sur le climat. 


Segolène Royal,
Présidente de la COP 21

«J’ai parcouru l’Afrique et j’ai pu constater le développement important en termes de protection de l’environnement et l’exemple nous vient du Maroc. Ce pays produira plus de 50% de ses besoins énergétiques, à partir de 2030, sur la base du solaire».

Salaheddine Mezouar,
Président de la COP 22

«La France mérite toutes nos félicitations pour les efforts déployés lors de la COP21. Nous avons travaillé ensemble, durant toute une année, pour préparer cette COP22, mais le challenge reste pour nous de faire du développement durable une priorité, notamment pour les pays nécessitant le soutien de la communauté internationale».

Patricia Espinosa,
Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique

«C’est, pour moi, la première conférence COP et je puis vous dire que la préparation de cette COP22 a été intense. Je remercie pour cela nos partenaires du Maroc pour la qualité de l’accueil et d’organisation et je me félicite autant que vous des résultats obtenus de la COP21. C’est là une occasion pour rendre hommage à nos partenaires français pour tous les efforts déployés».

Mohamed Larbi Belcaïd ,
Maire de Marrakech

«Marrakech est fière d’abriter  cet évènement planétaire dans un contexte marqué par un dérèglement climatique de plus en plus inquiétant. Marrakech est une ville où la dimension écologique est omniprésente dans l’écosystème environnemental».



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