Éco-Business

L’OCP et l’ONEE reçoivent les premiers chèques

Benchaâboun n’a pas tardé à marquer le territoire des finances de son empreinte. Aussitôt dit, aussitôt fait : voilà ce qu’il en est de son engagement à mettre sur le marché 40 MMDH de crédit TVA. Une bonne nouvelle pour toute l’économie nationale.

Quand il a annoncé devant un parterre de patrons, il y a deux semaines, que le gouvernement prenait l’engagement de rembourser tout le passif constitué de crédit TVA à ce jour -y compris au profit des entreprises privées et des établissements publics- il a eu droit à une standing ovation. Mais d’aucuns, y compris nous, médias, attendaient de voir si le tout nouveau ministre de l’Économie et des finances, Mohamed Benchaâboun, allait honorer son engagement ou s’il était seulement porté par l’enthousiasme inhérent à sa nouvelle mission. Il remporte aujourd’hui le premier round, en attendant le grand combat des délais de paiement.

OCP, une sésame à 20 MMDH
Cela faisait plusieurs années que le premier groupe industriel du Maroc, l’OCP, cumulait le crédit TVA sans avoir aucune visibilité sur le planning de remboursement. Le crédit OCP a atteint 20 MMDH, une manne cruciale qui pouvait relancer tout l’écosystème d’OCP SA. Car, contrairement aux allégations, il ne s’agit pas d’une préférence témoignée à un puissant établissement public, mais de tout un écosystème, de clients, partenaires et prestataires. D’ailleurs, selon nos sources, la priorité a été donnée aux établissements publics qui s’entourent du plus grand nombre de prestataires marocains. L’idée est de susciter une émulation et d’en multiplier les bénéficiaires. Par ailleurs, OCP fait figurer sur son tableau de bord la relance d’un programme d’investissement ambitieux à même de créer de la richesse et, surtout, de créer de l’emploi. Concrètement, ce sont plusieurs projets au Maroc et en Afrique qui seront boostés. Les retombées devraient se faire sentir dès 2019.

ONEE, une bouffée d’oxygène
L’ONEE, qui connaît depuis quelques mois une véritable dynamique, avait besoin d’une bouffée d’oxygène et il l’a eue. Les remboursements du crédit TVA reçus ces derniers jours permettront à l’office d’améliorer sa solvabilité vis-à-vis de dizaines voire de centaines d’entreprises qui constituent l’écosystème ONEE. C’est dire que le secteur privé, les PME en premier lieu, est indirectement concerné par cette manne qui dope le circuit économique. L’ONEE était, en effet, un mauvais exemple de solvabilité, catalogué «mauvais payeur»; il pourrait améliorer son scoring, aidé par cette manne et par une nouvelle approche de gouvernance. Il faut rappeler qu’en 2015, l’État, à court de fonds, avait autorisé l’ONEE à lever sur le marché des prêts à hauteur des crédits TVA cumulés sur la période 2004-2013, soit presque 2 MMDH. C’était d’ailleurs le cas pour l’ONCF, à hauteur de 1,78 MMDH.

Le privé n’est pas en reste
Les échos recueillis par les Inspirations ÉCO mettent le secteur privé au centre de cette dynamique. L’on parle d’une corrélation entre le remboursement du crédit TVA et l’amélioration des délais de paiement. En effet, plusieurs milliards de dirhams reviendront aux PME, qui attendaient des remboursements de créances, de la part des gros donneurs d’ordre, depuis des mois, et dans certains cas depuis des années. Une situation, rappelons-le, qui a instauré un climat de morosité, de méfiance et laissé planer l’ombre d’une véritable crise. C’est donc une action qui redonne de l’espoir et qui devrait mettre l’économie nationale en orbite. Un fait de conjoncture à prendre en considération en vue des prévisions pour 2019. 


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