IT & Télécoms : la formation, levier d’attractivité des talents
Les entreprises se battent, aujourd’hui, pour attirer et retenir les talents en analyse des données, Intelligence artificielle (IA) ou en cybersécurité. Outre les salaires séduisants, la formation répond à cet enjeu stratégique.
En pleine pandémie et crise de l’emploi, le secteur de l’IT et des télécoms semble tirer son épingle du jeu. Alors que certaines mentalités étaient toujours réticentes à la digitalisation, la crise sanitaire a permis de changer la donne. Des métiers qui, hier encore, étaient relégués au rang de fonctions support, occupent aujourd’hui une place de choix dans la gouvernance des entreprises. Plusieurs études ont, d’ailleurs, relevé l’énorme potentiel économique et humain du marché des télécoms, réseau et informatique. «Le développement de compétences et d’entreprises marocaines dans les technologies de demain deviendra, de plus en plus, un enjeu de souveraineté en particulier dans la maîtrise des données, la cybersécurité, la traçabilité financière…», peut-on relever dans le rapport du Nouveau modèle de développement.
C’est dire l’importance que revêt le sujet. L’IT et les télécoms sont des domaines de compétence qui s’étendent, actuellement, à presque tous les secteurs d’activité (banque/assurance, mécanique, BTP, logistique/transport, audiovisuel…), créant ainsi de nombreux débouchés. Avec le boom des sites d’e-commerce, du taux de pénétration des smartphones, du télétravail … l’on constate une réelle dynamique de l’emploi, engendrée par un besoin constant en termes de nouveautés. Toutefois, il ne suffit plus de recruter une compétence, encore faut-il savoir la retenir. En effet, depuis quelques années, les talents marocains ne cessent de s’expatrier créant une réelle pénurie au Maroc. Ils partent pour bénéficier de conditions de travail plus favorables, mais aussi pour gagner en expérience et faire évoluer leurs salaires. D’autres facteurs entrent également en jeu. Les entreprises à l’international, mieux aguerries quant aux enjeux du digital, proposent à ces talents, en effet, des projets innovants et créatifs tout en les faisant bénéficier, régulièrement, d’actions de formation. Un avantage de taille, pour un domaine tel que celui de l’IT, qui est en constante mutation.
«Les compétences d’aujourd’hui seront certainement obsolètes d’ici deux ans. Aujourd’hui, il faut que l’entreprise crée des talents. Accompagner le collaborateur, lui proposer un projet de carrière et investir dans la formation et certification de ses équipes est primordial», explique Fayçal Ehlali, directeur services managés, Intelcia IT Solutions lors de la conférence sur le thème «Le secteur IT et Télécoms dans 5 à 10 ans : Quels nouveaux métiers, quelles nouvelles compétences ?». Une rencontre organisée, hier mardi, par le Groupe le Matin, en partenariat avec Intelcia IT Solutions, et qui a réuni des experts de différentes entreprises. En effet, en assurant la montée en compétence des collaborateurs, l’entreprise répond aux exigences des clients et permet de fidéliser les collaborateurs. Pour Yahia Sefraoui, directeur de la transformation digitale chez Inwi, il faut accepter la réalité, le Maroc restera sous tension sur ces talents. «Il faut donc renforcer notre machine de création de nouveau talents dans les métiers émergents, à savoir : Data, Intelligence artificielle, Internet des Objets, cybersécurité, mais aussi dans ceux où l’offre est toujours inexistante», précise-t-il. Devenue un élément clé pour renforcer l’attractivité de l’entreprise, la formation s’articule, désormais, avec la stratégie de recrutement et de fidélisation des talents. À cela, s’ajoutent d’autres solutions pour que l’entreprise puisse muscler ses services IT. «Il faut repenser la façon de gérer les compétences. Aujourd’hui, la start-up est l’un des meilleurs véhicules pour packager l’envie de liberté et d’épanouissement des jeunes compétences», préconise Issam El Alaoui, directeur de la transformation du groupe Attijariwafa bank. Selon lui, c’est une solution qui permet de miser sur des compétences marocaines, à même de s’exporter, tout en répondant aux problématiques des différentes organisations.
Tilila El Ghouari / Les Inspirations ÉCO
