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Irrigation localisée : Le Plan Maroc vert triple les superficies

Les superficies équipées en irrigation localisée sont passées de 160.000 ha à près de 500.000 ha pour la fin de cette année, dont 90.000 ha dans la région Souss-Massa. De même, la modernisation intégrale des réseaux collectifs d’irrigation à l’échelle nationale est achevée sur près de 65.000 ha.

Neuf ans après le lancement des programmes d’irrigation dans le cadre du Plan Maroc vert, l’heure est désormais au bilan dans le cadre de la conférence labellisée COP 22, tenue ce jeudi à Agadir, à propos de la valorisation de l’eau d’irrigation pour une meilleure adaptation aux changements climatiques. Selon le ministre de l’Agriculture et de la pêche, Aziz Akhannouch, «les superficies équipées en irrigation localisée ont plus que triplé, passant de 160.000 ha à près de 500.000 ha pour la fin de cette année, dont 90.000 ha dans la région Souss-Massa».

Par conséquent, ces chiffres font de cette région, qui couvre 228.500 ha de superficie agricole utile (SAU), le premier périmètre en équipement d’économie d’eau. De même, la modernisation intégrale des réseaux collectifs d’irrigation à l’échelle nationale est achevée sur près de 65.000 ha, alors qu’une superficie additionnelle de 55.000 ha est en chantier de modernisation et une autre, de 80.000 ha, en chantier d’extension de l’irrigation.

Au-delà du recours à plusieurs alternatives dans la région Souss-Massa, notamment l’installation de barrages, l’arrêt de la superficie agricole ou encore la conversion des exploitations agricoles à l’irrigation en goutte à goutte, ce territoire, qui représente 85% de la filière des fruits et légumes au Maroc, a recouru au dessalement de l’eau de mer à des fins agricoles pour l’irrigation d’une superficie de 15.000 ha dans la région de Chtouka grâce audit procédé. En attendant l’adjudicataire de l’appel à manifestation d’intérêt lancé l’année dernière, «ce projet sera combiné à un contrat de nappe pour contrôler les prélèvements de la nappe en vue de lui permettre de retrouver son équilibre», ajoute Aziz Akhannouch. Le dessalement de l’eau sera également utilisé pour l’irrigation d’un périmètre de 5.000 ha dans la région de Dakhla.

La mise en disponibilité de cette ressource, première victime du changement climatique, permettra de donner un nouveau souffle au développement d’une agriculture performante et durable dans la région. D’autres expériences ont été initiées dans le Sud, notamment dans le périmètre de Sebt El Guerdane à Taroudant, principal fournisseur d’agrumes au Maroc. Un partenariat public-privé a déjà été lancé dans cette zone agrumicole dans une optique d’optimisation du modèle de gestion de l’eau. Selon l’Office régional de mise en valeur agricole Souss-Massa, le projet, qui représente un investissement global de 987 MDH, a permis de sauvegarder 10.000 ha à travers une dotation de 45 millions de m³/an à partir du barrage Aoulouz.

Depuis juillet 2009, le projet a apporté une solution efficiente à la problématique de l’eau et à la baisse du niveau de la nappe phréatique dans cette zone à travers l’obligation d’installation du goutte à goutte et la mise en place d’une conduite d’eau en PRV au niveau du barrage d’Aoulouz, d’un canal et d’autres ouvrages hydrauliques sur un linéaire de 90 km et un réseau de distribution de plus de 300 km pour desservir les agriculteurs de la zone. Sur le plan technique, le projet a permis d’augmenter la production et les exportations d’agrumes de, respectivement, 22% et 35%, et une économie de 76 millions de m³/an à travers la réduction des charges de pompage des agriculteurs de 50%. Par ailleurs, le ministre n’a pas manqué de présenter l’initiative «triple A» qui a inscrit l’Adaptation, l’Afrique et l’Agriculture parmi les priorités à l’agenda de la COP22. L’initiative triple A comporte deux volets.

Le premier, lié à la négociation, lors de la COP 22, vise à inclure dans les textes de cette COP un objectif clair et ambitieux de financement de l’Adaptation de l’Agriculture Africaine. Le second, ayant pour but l’inscription de programmes à l’agenda des solutions du cadre Global Climate Action Agenda en mettant en avant des projets et bonnes pratiques africaines dans les domaines de la gestion des sols, de la maîtrise de l’eau agricole, de la gestion des risques climatiques et du financement de l’agriculture familiale. «Le passage à l’action et les résultats probants du Plan Maroc vert en matière d’amélioration de la productivité de l’eau et de valorisation de l’eau dans notre pays est certainement la meilleure manière de défendre la cause de l’agriculture irriguée auprès des instances internationales et susciter leur intérêt pour le secteur» conclut Akhannouch, qui a reçu, de même que Brahim Hafidi, président de la région, et Charafat Afilal, ministre chargée de l’Eau, un passeport bleu de la part du Réseau international des organismes de bassin (RIOB).   


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