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Investissement territorial : le gouvernement ne lésine pas sur les moyens

Le gouvernement annonce une enveloppe d’investissement ambitieuse pour 2025, avec un accent sur des secteurs vitaux comme l’éducation, la santé et l’habitat à l’échelle régionale. Conscient que les disparités régionales demeurent profondes, il entend impulser un développement inclusif et équitable, tout en maintenant une diversité sectorielle adaptée aux besoins spécifiques de chaque région. 

Poursuivre l’élan donné à l’investissement, tel est l’objectif du gouvernement pour 2025. Ainsi, les efforts budgétaires seront axés sur le renforcement des prouesses réalisées entre 2021 et 2024. En effet, l’enveloppe allouée à l’investissement public au titre du Projet de Loi de Finances 2025 devrait atteindre 340 milliards de dirhams, ce qui représente une évolution de 1,5% par rapport à l’année précédente.

Une enveloppe répartie entre le budget de l’État (120,5 MMDH), les établissements et les entreprises publics (138 MMDH), le Fonds Mohammed VI pour l’investissement (45 MMDH), les collectivités territoriales (21,5 MMDH) et le Fonds spécial pour la gestion des effets du tremblement de terre (15 MMDH).

Disparités régionales
Dans ses prévisions, le gouvernement compte renforcer la dynamique de croissance en faveur d’une convergence régionale, car en dépit d’avancées louables, les inégalités régionales persistent et continuent d’impacter la structure de l’activité économique. Preuve en est l’analyse de la structure régionale du PIB nominal, montrant que les régions de Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima totalisent à elles seules 58,6% du PIB national sur la période 2014-2022. D’où la nécessité de consolider les efforts pour assurer une équité territoriale.

Parmi les priorités du programme d’investissement pour l’année 2025 figure l’éducation. Il est ainsi prévu de généraliser et de développer le préscolaire de qualité à travers l’intensification des efforts pour un taux de scolarisation supérieur à 80% en 2025, notamment avec la construction et l’équipement de 3.200 salles de classe et la réhabilitation et l’équipement de 640 salles existantes. La construction de nouveaux établissements scolaires n’est pas en reste.

En effet, pour satisfaire la demande croissante en matière d’éducation, 181 nouveaux établissements scolaires et 2.094 salles de classe sortiront de terre dans le cadre de l’extension des établissements existants, selon une répartition régionale bien définie pour une enveloppe budgétaire de l’ordre de 2,3 MMDH. Dans le même sillage, l’offre éducative sera renforcée par la construction de 15 nouveaux internats et la transformation de 40 écoles satellites en écoles communautaires accueillants déjà plus de 300 élèves.

Diversité sectorielle
Le même élan s’étend à l’enseignement supérieur pour lequel le gouvernement prévoit, entre autres, la création de nouveaux modèles d’établissements universitaires à accès ouvert ciblant des domaines de formation spécifiques. Toutefois, l’année 2025 sera marquée par le lancement d’un plan d’investissement ambitieux visant à doter le Maroc de nouvelles infrastructures universitaires à l’échelle régionale pour 156 MDH. En termes de services sociaux au profit des étudiants et notamment les plus démunis, le département de l’enseignement supérieur poursuivra les travaux de construction et d’équipement des cités universitaires nécessitant un coût global de l’ordre de 220 MDH.

En matière de formation professionnelle, le rapport sur la répartition régionale des investissements, au titre du PLF 2025, souligne que l’engagement demeurera fort durant cette année de par l’ambition de poursuivre la concrétisation d’une série d’établissements de formation, en collaboration avec la CGEM, la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutiques et les Conseils de régions concernées.

En outre, la dynamique initiée pour la concrétisation du programme des Cités des métiers et des compétences (CMC) se poursuivra suivant le calendrier prédéfini, tout comme les chantiers au niveau de la santé et la protection sociale. Le PLF 2025 prévoit la création des CHU dans chaque région pour le renforcement du maillage hospitalier universitaire.

Dans le milieu rural, les travaux se poursuivront pour la mise en œuvre du programme de réhabilitation de près de 1.400 établissements de soins de santé primaire au niveau des douze régions. A noter qu’à ce jour, le gouvernement a réussi à réhabiliter 872 centres de santé, auxquels s’ajoutent 524 centres dont l’achèvement est prévu avant fin avril 2025.

Cependant, le volet culturel n’est pas à écarter. Le PLF 2025 met l’accent sur le lancement de nouveaux projets culturels, de même qu’il prévoit de poursuivre la réalisation des projets en cours. L’engagement du gouvernement concerne aussi la jeunesse à travers la mise en œuvre de la stratégie y afférente.

Par rapport au lancement de la 4e phase de l’INDH, le programme de rattrapage des déficits en infrastructures et services sociaux de base dans les territoires sous-équipés, sera doté d’un budget prévisionnel de 51 MDH au profit de 71 préfectures et provinces, ciblant prioritairement trois secteurs d’intervention, à savoir la réalisation des pistes et des routes rurales, la desserte en eau potable et le raccordement en électricité par des kits photovoltaïques.

S’agissant des investissements pour l’habitat, les efforts seront concentrés durant la période 2025-2027, sur la résorption des bidonvilles ainsi que vers le traitement des habitats menaçant ruine. De plus, d’autres projets pour élargir les réseaux portuaires et routiers sont prévus au niveau des différentes régions.

Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO



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