Inflation : une baisse mitigée

L’inflation semble marquer un ralentissement, durant le mois d’octobre, après un pic en août, avec une baisse modeste de 0,3% de l’Indice des prix à la consommation. Toutefois, cette décélération ne signifie pas une véritable baisse des prix, mais plutôt un ralentissement de leur hausse.

Après un pic enregistré durant le mois d’août, une période durant laquelle la consommation atteint son paroxysme, l’indice des prix à la consommation enregistre une baisse de 0,3% de septembre à octobre. Et cette variation est principalement tirée par la baisse des prix des produits alimentaires (-0,5%).

L’indice des produits non alimentaires a quant lui reculé de 0,1%. En glissement annuel, l’indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 0,7% en octobre 2024, conséquence de la hausse de l’indice des produits alimentaires (+0,5%) et de celui des produits non alimentaires (+0,7%).

Amalgame
À la lecture de ces chiffres, il s’avère que le rythme de l’inflation a décéléré sans pour autant que cela implique forcément une baisse des prix. Une nuance sur laquelle les économistes attitrent l’attention. «Il est important de ne pas confondre le niveau des prix et le taux d’inflation, lequel mesure les variations des prix d’une période à l’autre.

En fait, une décélération des prix ne veut pas dire qu’un recul des prix est opéré, d’où la confusion. Le rythme de l’inflation peut baisser mais sans pour autant que les prix baissent. Pour illustrer, je cite l’exemple des prix de la viande rouge qui ont grimpé de 20% en seulement quelques semaines. Si une légère augmentation s’opère dans quelques mois, cela renseigne sur un rythme qui est modéré», relate Faouzi Mourji, professeur en économétrie à l’université Hassan II.

Mourji indique également que l’analyse de ces données nécessite de se référer au panier de la ménagère dont la structure est déterminante. La structure de la consommation est également un élément à prendre en compte.

Tendance à la baisse
Par ailleurs, la note du HCP fait ressortir que les baisses des produits alimentaires observées sur l’année concernent principalement les fruits avec 3,4%, les viandes (-2,7%), les eaux minérales, boissons rafraichissantes, jus de fruits et de légumes (-0,9%), les poissons et fruits de mer (-0,7%) et le Lait, fromage et œufs (-0,2%).

En revanche, les prix ont augmenté de 1,7% pour les légumes, de 1,4% pour les huiles et graisses et de 0,5% pour le café, thé et cacao. Pour les produits non alimentaires, la baisse a concerné principalement les prix des carburants qui ont reculé durant cette période de 3,1%. Pour les produits non alimentaires, les variations vont d’une baisse de 3,6% pour le transport à une hausse de 3,6% pour les logements, eau, électricité, gaz et autres combustibles ainsi que les restaurants et hôtels.

Les articles d’habillement et chaussures ont également suivi une tendance haussière avec +2%. Quant à l’enseignement, il a grimpé de 2,3%. Les meubles, articles de ménages et entretien courant du foyer ont vu leur prix prendre +0,4%.

En parallèle, la santé a reculé de 1,4%. Cependant, sur le mois d’octobre 2024, une quasi-stagnation des prix a été constatée au niveau de bon nombre de produits, aussi bien alimentaires, que non alimentaires. Au niveau de la répartition régionale, les baisses les plus importantes de l’IPC ont été enregistrées à Al-hoceima avec 1,8%, Oujda et Beni-Mellal (-1%), Safi (-0,8%), Marrakech (-0,7%), Guelmim (-0,6%), Tétouan (-0,5%), Agadir (-0,3%), Fès, Kénitra, Meknès, Tanger, Laâyoune et Settat (-0,2%) et Rabat avec (-0,1%). En revanche, une hausse a été enregistrée à Errachidia avec +0,2%.

Dans ces conditions, l’indicateur d’inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatils et les produits à tarifs publics, aurait connu au cours du mois d’octobre une hausse de 0,3% par rapport au mois de septembre et de 2,4% par rapport au mois d’octobre 2023.

Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO