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Importations de blé : La baisse se confirme

Les importations marocaines de blé baisseront de 500.000 tonnes au cours de la campagne 2017-2018. La même baisse est prévue pour la campagne céréalière prochaine. Parallèlement, la production connaîtra une hausse fulgurante au cours de la campagne 2017-2018. 

C’est une équation très simple que la note du Service extérieur d’agriculture, relevant du département américain d’Agriculture (USDA), expose. Les importations marocaines de blé baisseront au cours de la campagne 2017-2018, eu égard à l’augmentation de la production, tirée par une bonne pluviométrie. Ces importations connaîtront une baisse de 500.000 tonnes, pour s’établir à 3 millions de tonnes au cours de la même campagne. Le royaume fait ainsi partie des pays, à l’instar de l’Inde et du Brésil, qui «ralentiront» le commerce mondial de blé sans pour autant trop impacter la production mondiale, amenée à enregistrer le niveau record atteint au cours de la campagne précédente. L’Inde connaîtra pratiquement la même baisse que le Maroc (500.000 tonnes), tandis que les importations brésiliennes baisseront de 300.00 tonnes. Les importations des deux pays se situeront, en 2017-2018, à seulement 1,5 et 7 millions de tonnes respectivement. Un niveau qui en dit long sur la production des deux pays. À l’échelle régionale, l’Algérie connaît le même phénomène de baisse concernant les deux dernières campagnes céréalières, les importations de notre voisin de l’Est étant passées de 8,4 millions de tonnes en 2016-2017 à 8 millions de tonnes en 2017-2018. De plus, elles sont amenées, selon les données fournies par l’USDA, à dégringoler à 7,5 millions de tonnes au terme de la campagne prochaine. Néanmoins, cette baisse ne fait que renforcer les deux limites entre lesquelles oscillent les importations algériennes de blé depuis la campagne 2013-2014. Celles-ci ont en effet vacillé entre 7,5 et 8,5 millions de tonnes, bien au-dessus du niveau le plus élevé enregistré par le Maroc depuis cinq ans, à savoir 5 millions de tonnes en 2016-2017. Avec ces 12,5 millions d’importations prévues en 2018-2019, l’Égypte surpasse de loin les deux pays maghrébins. Depuis 2013-2014, les importations de blé au pays des pharaons n’ont cessé d’augmenter, étant passées de 10 à 12 millions en cinq ans. Pour le Turquie, hormis 2016-2017, où les importations ont franchi la barrière de 6 millions, leur niveau a toujours avoisiné les 4,5 millions, ce qui devrait être le cas l’année prochaine.

Production: mise en contexte régionale et mondiale
Le Maroc renoue ainsi, pour la deuxième année consécutive, avec cette tendance baissière qui se confirme en matière d’importations. Parallèlement, la production de blé connaîtra une hausse fulgurante au cours de la campagne 2017-2018 (plus de 7 millions de tonnes), après une campagne 2016-1017 désastreuse (moins de 3 millions de tonnes). Mieux encore, la production est amenée à réaliser, selon les prévisions du ministère américain, une augmentation de plus d’un million de tonnes pour se situer à 8,2 millions de tonnes. Ce chiffre, un record depuis 2013, place pratiquement le Maroc au même niveau que l’Égypte, dont la production avoisine les 8 millions de tonnes depuis plusieurs années. Idem pour les deux autres pays d’Afrique du Nord que sont l’Algérie (voir tableaux) et la Tunisie. Les trois pays maghrébins ont en effet bénéficié d’une pluviométrie très favorable. Hors Afrique, des pays comme l’Argentine, la Turquie ou l’Iran sont largement au-dessus du royaume. Ces pays, pour ne tenir que la campagne 2017-2018 comme exemple, devraient respectivement produire 18, 21 et 14 millions de tonnes. Contrairement à la Turquie, qui devrait connaître une baisse de production d’un million de tonnes la campagne prochaine, l’Iran et l’Argentine devraient réaliser une augmentation de 500.000 tonnes.

La consommation, un indicateur tout aussi important
C’est une constante mondiale (voir encadré): la consommation globale au sein du pays augmente d’année en année. Sur une période de cinq ans, cet indicateur passera de 9 millions de tonnes en 2013-2014 à 10,5 millions de tonnes en 2018-2019. La consommation chez le voisin algérien se situera à environ 10,6 millions. En ce qui concerne l’Égypte, elle dépasse 20 millions de tonnes, la population égyptienne étant plus de deux fois plus importante que celle des deux pays maghrébins. En Turquie, la consommation se situe à 18 millions de tonnes. 


Production, consommation et stocks mondiaux

La production mondiale de blé devrait chuter, comparée au record de production enregistré en 2017-2018 (748 million de tonnes). La baisse de la production en Russie, dans les pays de l’Union européenne et en Inde ne sera que partiellement compensée par les grandes quantités produites aux États-Unis, en Australie et au Canada. En ce qui concerne la consommation mondiale, elle est amenée à augmenter compte tenu d’une utilisation alimentaire en hausse, malgré une utilisation fourragère légèrement plus faible. Le commerce mondial devant atteindre un niveau record en raison de la forte demande d’importation provenant d’Asie et d’Afrique. Cette situation devrait profiter à la Russie qui confirmera sans aucun doute sa position de plus grand exportateur de blé de la planète. Enfin, les prévisions indiquent une baisse future des stocks mondiaux, quoique la Chine maintienne un certain équilibre. Les prévisions indiquent un niveau supérieur à la moyenne mondiale.



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