Éco-Business

Immobilier : L’après-Aïd plombe l’activité

Comme à l’accoutumée, un coup d’arrêt de plusieurs semaines est attendu dans les chantiers immobiliers et BTP. En cause, les vacances de l’Aïd, qui peuvent parfois durer jusqu’à deux mois chez les ouvriers. Un phénomène qui impacte l’ensemble de l’écosystème.

Le mois de septembre s’annonce difficile pour les professionnels du secteur de l’immobilier et du BTP. Promoteurs, professionnels des matériaux de construction, bureaux d’étude… l’activité sera quasiment au point mort. En cause, le congé prolongé des ouvriers à l’occasion de Aïd Al-Adha. Dans ce qui s’apparente à une tradition désormais bien installée, les chantiers immobiliers sont arrêtés pendant une longue période à l’occasion des vacances. Peu, voire pas, de visibilité du côté des professionnels. Certains parlent de 15 jours, d’autres de 3 semaines, certains craignent même des retards qui se chiffrent en mois. «Les retards pris sur les chantiers peuvent s’étendre jusqu’à 2 mois», souligne Iqbal Kettani, directeur général de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI). Pendant cette période, les promoteurs naviguent à vue, ne sachant quand l’activité pourra reprendre. «Il faut préciser que cela ne pose souvent pas de problème chez les opérateurs structurés qui disposent souvent de ressources en interne qui assurent la continuité», affirme Kettani.

Timing serré
Certains opérateurs font toutefois preuve d’optimisme et s’attendent à des congés moins longs en raison de la rentrée scolaire et des vacances d’été. «Je ne pense pas que l’on dépassera 15 jours d’arrêt cette année. Non seulement de nombreuses personnes viennent déjà de prendre leurs congés d’été et pensent faire coïncider leur dernière semaine de vacances avec l’aïd, mais il faut aussi dire que l’activité BTP n’est pas au beau fixe et que l’absentéisme de certains peut leur valoir leur place», explique David Toledano, président de la Fédération des matériaux de construction. À noter que le phénomène ne s’arrête pas aux promoteurs, mais qu’il les dépasse pour impacter l’ensemble de l’écosystème. L’effet domino affecte aussi bien les industriels des matériaux de construction que les revendeurs, les constructeurs et les bureaux d’étude… Pour ne rien arranger, le timing de l’Aïd met la pression sur les promoteurs qui doivent boucler leurs chantiers avant l’hiver. «Cette période de vacance coïncide avec l’été, la rentrée scolaire et l’hiver qui imposera des arrêts de chantiers», regrette Kettani.

Impact
Difficile de jauger l’impact que cela peut avoir sur l’activité économique. «L’impact négatif est compensé par les effets d’animation des jours de fête. Il ne faut pas oublier que le monde rural bénéficie grandement de cette période de l’Aïd et que la consommation est globalement en hausse. L’activité économique bénéficie également des transferts d’argent des MRE», affirme Toledano. Ce coup d’arrêt intervient dans un contexte de reprise globale du secteur. Au cours du mois de juillet 2017, le secteur du BTP a enregistré une forte reprise des ventes de ciment qui a concerné l’ensemble des régions du royaume, soit une hausse de 42,2 % comparativement au même mois de l’année précédente, après le fort recul enregistré au cours du mois de juin 2017, coïncidant avec le mois de ramadan (-30,6 %). Cette amélioration serait attribuable à la reprise de l’activité de l’autoconstruction, ainsi que du marché des travaux publics. «La situation des crédits est également rassurante, et nous nous attendons à plus de dynamisme avec l’entrée en scène des banques participatives», affirme Kettani.


Ahmed Bouhaouli
Directeur délégué de l’Association professionnelle des cimentiers (APC)

Les Inspirations ÉCO : Peut-on parler de croissance record en juillet ?   
Ahmed Bouhaouli : Ce n’est nullement un record. Il s’agit en fait d’un rattrapage, puisque le mois de juin 2017 était particulièrement bas (-30%), clôturant un premier semestre 2017 avec un cumul de -9 %.

L’on constate également un repli du cumul des ventes par rapport à 2016…
À noter que l’année 2016 s’est terminée sur une consommation en baisse de 0,7%, baisse constatée tout au long des années 2012 (-1,6%), 2013 (-6,3%) et 2014 (-5,4%). Par rapport à la même période de 2016, le repli du cumul à fin juillet 2017 (-4 %), après avoir atteint -9 %, constitue une embellie toute relative.

Quels sont les principaux chantiers de l’APC?
Pour ce qui est des chantiers et des missions de l’APC, il y a lieu de citer essentiellement la représentation du secteur cimentier auprès des pouvoirs publics, des institutionnels et des groupements professionnels, la valorisation de l’effort accompli par le secteur en matière de qualité, de sécurité, de protection de l’environnement et d’engagement social et la diffusion de données et chiffres consolidés du secteur.


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