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Investissement direct étranger: le Maroc, attractif malgré la crise

Alors que les flux mondiaux d’investissement direct étranger ont plongé de 35 % en 2020, les IDE vers le royaume sont restés quasiment inchangés à 1,8 milliard de dollars, souligne un rapport sur l’investissement de la Cnuced dans le monde en 2021.

La reprise sera inégale et les perspectives sont très incertaines. Cette note peu optimiste fait partie des enseignements majeurs du rapport sur l’investissement dans le monde 2021 de la CNUCED qui explique que les flux mondiaux d’investissement direct étranger (IDE) ont plongé de 35 % en 2020, passant de 1 500 milliards de dollars en 2019 à 1 000 milliards de dollars. Le document de 279 pages souligne que presque tous les secteurs d’investissement visant les ODD, ont enregistré une baisse à deux chiffres par rapport aux niveaux antérieurs à la COVID-19.

Le choc a exacerbé les baisses dans les secteurs qui étaient déjà faibles avant la pandémie – comme ceux de l’électricité, de l’alimentation et de l’agriculture, et de la santé. «La baisse des investissements étrangers dans les secteurs liés aux ODD peut inverser les progrès réalisés ses dernières années en matière d’investissement dans les ODD, ce qui constitue un risque pour la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et pour une reprise post-pandémie soutenue», a déclaré Isabelle Durant, Secrétaire générale par intérim de la CNUCED. En termes de répartitions régionales, les tendances des IDE en 2020 varient considérablement selon les régions.

Le Maroc tire son épingle du jeu
Les régions en développement et les économies en transition ont été relativement plus touchées par l’impact de la pandémie sur les investissements dans les activités à forte intensité de chaine de valeur mondiale et celles basées sur les ressources naturelles. Mais, un pays, le Maroc, semble se distinguer. En effet, les flux vers le royaume sont restés quasiment inchangés à 1,8 milliard de dollars.

Selon les enquêteurs de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, le profil des IDE du Maroc est relativement diversifié, avec une présence établie de certaines grandes multinationales dans les industries manufacturières, notamment l’automobile, l’aérospatiale et le textile. L’organe subsidiaire de l’Assemblée générale des Nations unies ajoute que l’engagement à long terme de ces entreprises dans le pays, conjugué à un afflux régulier de l’extraction de phosphate font du Maroc presque un cas à part.

Par ailleurs, selon toujours le document, les sorties du Maroc (492 millions de dollars) ont également été importantes, bien qu’ils aient diminué de 45%, respectivement, par rapport à 2019. En comparaison, les flux d’IDE vers l’Europe ont diminué de 80 %, tandis que ceux vers l’Amérique du Nord ont baissé moins fortement (-40 %).

L’Asie cartonne
La chute des flux d’IDE dans les régions en développement a été inégale : la baisse est de 45 % en Amérique latine et dans les Caraïbes, et de 16 % en Afrique. En revanche, les flux vers l’Asie ont augmenté de 4 %, l’Asie de l’Est étant la principale région d’accueil. Elle représente la moitié des IDE globaux en 2020. Les IDE vers les économies en transition ont diminué de 58 %.

La pandémie a aussi détérioré le niveau des IDE dans les économies structurellement faibles et vulnérables. Bien que les flux entrants dans les pays les moins avancés (PMA) soient restés stables, les annonces de projets entièrement nouveaux ont chuté de moitié et les opérations de financement de projets internationaux d’un tiers.

Les flux d’IDE vers les petits États insulaires en développement (PEID) ont chuté de 40 %, et ceux vers les pays en développement sans littoral (PDSL) de 31 %. Les multinationales, acteurs clés de l’IDE mondial, résistent à la tempête.

Malgré la chute des bénéfices en 2020, les 100 premières entreprises multinationales ont vu leurs liquidités augmenter considérablement. C’est une preuve de la résilience des plus grandes entreprises. Le nombre d’entreprises multinationales détenues par un état, soit environ 1 600 entreprises dans le monde, a augmenté de 7 % en 2020 – résultat de prises de participation dans le cadre de programmes de sauvetage pour certaines de ces entreprises.

Des prévisions plus ou moins optimistes
S’agissant de la reprise et des perspectives, le rapport estime qu’elles dépendront, entre autres, du rythme de la reprise économique et d’une éventuelle rechute de la pandémie, de l’impact potentiel des programmes de relance sur les IDE, et des pressions politiques. La reprise relativement modeste des IDE mondiaux, prévue pour 2021, reflète l’incertitude persistante relative à l’accès aux vaccins, l’apparition de mutations du virus et la réouverture des secteurs économiques. «L’augmentation des dépenses en immobilisations et en actifs incorporels ne se traduira pas directement par un rebond rapide des IDE, comme le confirme le contraste marqué entre des prévisions optimistes en matière d’investissements et les annonces de projets de création d’entreprises encore déprimées», a déclaré James Zhan, directeur de l’investissement et des entreprises à la CNUCED. 

Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco


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