Groupe OCP. Les conseils de Jettou
Selon Jettou, OCP a besoin de programme d’exploitation par type de projet pour augmenter en efficacité. La Cour des comptes recommande d’améliorer le programme de maintenance du matériel d’exploitation et de renouveler le parc.
C’est un rapport très attendu vu l’importance de l’OCP dans l’économie nationale. Sans oublier le rayonnement continental et mondial de l’office en matière de phosphates et dérivés. Après plusieurs mois d’investigation, ledit rapport a été présenté par Driss Jettou, président de la Cour des comptes mardi devant les membres de la Commission de contrôle des finances publiques relevant de la première Chambre. Vu la taille du groupe, ce premier rapport s’est focalisé sur l’activité minière. Il a fallu donc y aller par pallier car d’autres missions sont programmées par la Cour des comptes sur la transformation chimique et industrielle de l’OCP et une autre sur ses activités commerciales et financières. Cette dernière sera la plus importante pour la commission parlementaire dont la mission essentielle est le contrôle et l’évaluation des finances de l’État, baromètre de toute réforme.
Contacté par les Éco, Driss Sqalli Adoui, président de la Commission de contrôle des finances publiques, a souligné que la programmation de l’OCP figurait dans le programme de la commission établi il y a un an et demi. Il a ajouté que vu l’envergure du groupe OCP en tant que premier producteur mondial de phosphates et dérivés avec 31% de parts de marché, il était normal qu’il figure parmi les institutions publiques sondées et suivies par le Parlement.
En effet, le groupe emploie plus de 20.000 personnes, réalise un chiffre d’affaires de 56 MMDH et participe à raison de 18% aux exportations et de 22% dans les réserves en devises mais tout en étant fiers de ce fleuron national, les députés avaient toujours des questions sur sa gestion et sa politique industrielle, commerciale et financière. C’est donc la première fois que le tabou est levé sur ces interrogations liées à plusieurs sujets dont la gouvernance, l’apport au développement du pays…Durant le débat en commission, les recommandations de Jettou ont porté sur la planification, la programmation des activités et l’exploitation du matériel entre autres.
La Cour des comptes a recommandé par exemple que soit mis en place un programme d’exploitation pour chaque type de projet. Ce qui n’est pas le cas actuellement, est-il expliqué. En effet, le processus de planification de l’activité minière à moyen et long termes mérite d’être mieux encadré et uniformisé entre les différentes mines. Par ailleurs, les études minières nécessitent plus d’affinement pour une meilleure maîtrise des contraintes ultérieures d’exploitation. Le rapport a mis en exergue les faiblesses d’entretien du matériel d’exploitation et émis la recommandation d’établir un plan de renouvellement du parc matériel. S’y ajoute la nécessité d’améliorer l’exploitation des capacités installées dans les laveries et enfin une meilleure gestion des stocks de phosphate au niveau de ces laveries pour prévenir les situations de fonctionnement en flux tendu, qui souvent causent des perturbations dans les programmes de production.
Jettou a également attiré l’attention sur l’impact environnemental des activités du groupe. Ce dernier a d’ores et déjà lancé un programme d’atténuation de l’impact environnemental à travers la modernisation de ses process et l’adoption de technologies de pointe. Il faut rappeler que le groupe minier investit beaucoup : 85 MMDH entre 2016 et 2018 et un programme ambitieux de 100 MMDH prévu entre 2019 et 2027.
