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Gestion de l’eau agricole : Le Maroc, un modèle à suivre

Avec les prévisions positives pour la campagne agricole 2016-2017, le Maroc annonce lors de la 9e édition des assisses de l’agriculture l’équipement de 500.000 ha en goutte à goutte contre l’objectif fixé pour 2020 qui est de 550.000 hectares, lequel sera atteint fin 2017.

Près de 15 ministres sont engagés dans la démarche. Autant dire que la question de l’eau avec ses interactions avec la sécurité alimentaire et l’agriculture tient à cœur aux pays africains où la part de la superficie cultivable irriguée n’est que de 5%, alors que le potentiel irrigable est de 25%.

Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts a présidé, hier, en compagnie d’Alpha Condé, président de l’Union africaine et de la Guinée, la 9e édition de l’agriculture à Meknès après son ajournement l’année dernière. «L’Afrique doit définir sa propre voie de développement, mais sans intégration africaine et surtout une dépendance financière, le continent ne peut pas faire face à ces défis pour atteindre les mêmes résultats», annonce d’emblée Alpha Condé, habitué des assises puisqu’il a déjà assisté à l’édition 2014.

C’est dans ce contexte que les États africains ont besoin de modèles de coopération Sud-Sud, notamment le Maroc, arrivant à 1,6 million d’hectares irrigués qui accompagne la Guinée à travers la fourniture en cours d’exécution de 100.000 tonnes d’engrais comportant un don de 20.000 tonnes d’engrais complexes et divers, en plus de l’aménagement hydro-agricole d’une superficie de 200 à 300 hectares et l’agrégation de petits agriculteurs guinéens ainsi que la mise à disposition d’un laboratoire mobile des sols.

Pour le Maroc, à travers le Plan Maroc Vert, trois programmes d’investissements majeurs, le Programme national d’économie d’eau en irrigation (PNEEI), le Programme d’extension de l’irrigation (PEI) et le Programme de partenariat public-privé en irrigation en plus de celui du dessalement de l’eau de mer à Chtouka Ait Baha. «Actuellement, les surfaces équipées en goutte à goutte ont atteint une superficie de 500.000 hectares contre l’objectif fixé pour 2020 qui est de 550.000 hectares, lequel sera atteint fin 2017. Quant à la rentabilité de l’eau, elle a sensiblement augmenté dans l’agro-industrie», explique Aziz Akhannouch.

Partant de ce constat, la mobilisation des ressources en eau a permis une augmentation en termes de productivité de l’ensemble des filières agricoles. Ainsi, sur une superficie avoisinant 60.000 hectares, les travaux de modernisation des réseaux d’irrigation dans les projets de conversion collective à l’irrigation localisée ont été finalisés. Les exploitations agricoles ont également atteint le plafond fixé de 50.000 hectares annuellement équipés en irrigation localisée. À ceci s’ajoute la poursuite des aménagements hydro-agricoles sur une superficie de 40.000 hectares. Ce chantier compte l’un des plus grands projets d’équipement hydroagricole au Maroc, à savoir Dar Khroufa au nord sur une superficie de 21.000 hectares qui permettra de doubler la superficie irriguée dans la plaine du Loukos. Par ailleurs, cette année a connu le lancement des chantiers d’aménagement hydroagricole de la plaine de Boudnib à partir du barrage de Kadoussa qui portera sur 5.000 hectares ainsi que de la plaine du Saïss depuis le barrage Amdaz, où 30.000 hectares seront irrigués au terme de l’opération. D

e surcroît, dans le cadre d’un partenariat public-privé, 3.200 hectares seront aménagés dans la région côtière d’Azemmour-Bir Jdid. En ce qui concerne la campagne agricole 2016-2017, celle-ci a bénéficié cette année d’une pluviométrie favorable et de températures modérées, ce qui a permis de réaliser une augmentation des ventes des semences certifiées, en hausse de 52% par rapport à la campagne précédente. Ceci a eu pour effet une augmentation substantielle de 52% de la superficie cultivée par les graines d’automne. «Les premières prévisions indiquent également une récolte céréalière record autour de 102 millions de quintaux, ce qui représentera une hausse de 203% comparativement à la campagne précédente et en dépassement des objectifs ciblés par le Plan Maroc Vert», a affirmé Aziz Akhannouch.

Selon les prévisions, la répartition de la production céréalière englobera 49,4 millions de quintaux de blé tendre, 23,3 millions de quintaux de blé dur et 28,9 millions de quintaux d’orge. Plusieurs filières connaissent également d’importantes améliorations dans la production lors de cette campagne agricole. Au-delà de la question de la commercialisation, la production d’agrumes a évolué de 20% en une année, atteignant 2,4 millions de tonnes, évolution en harmonie avec les objectifs fixés par le Plan Maroc Vert. La filière dattière n’est pas en reste, elle a atteint un volume de production jamais atteint de 117.000 tonnes.

De plus, la campagne agricole actuelle a connu la réalisation du Recensement général de l’agriculture qui sera la base du registre national agricole que le ministère œuvre à mettre en place. Selon les premiers résultats dudit recensement se trouve l’amélioration de l’exploitation de 700.000 hectares, désormais plantés d’arbres fruitiers, activité à forte valeur ajoutée, en plus de l’exploitation de 20% des terrains bour inutilisables auparavant. Autre indicateur du recensement, la création de 300.000 nouvelles exploitations agricoles depuis le début du Plan Maroc Vert faisant passer leur nombre global à 1,8 million d’exploitations. Aussi, la mécanisation du secteur a quasiment doublé depuis le lancement du plan, passant de 4,9 tracteurs à 8,03 tracteurs pour 1.000 hectares.

Enfin, le cheptel a connu une évolution significative de son effectif, augmentant de 4 millions de têtes supplémentaires d’ovins et caprins pour un effectif global de 26,1 millions de têtes, soit une hausse de 18%. Quant aux bovins, leur effectif a augmenté d’un million de têtes pour s’établir à 3,3 millions de têtes, ce qui représente une hausse de 43%.


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