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Fermeture de la douane à Mélilia : Rabat et Madrid négocient

Une réunion est prévue, la semaine prochaine, entre les représentants de l’administration douanière du Maroc et de l’Espagne afin de se pencher sur le dossier de la fermeture du poste douanier de Mélilia, une décision qui déplaît aux opérateurs de l’enclave.

S’achemine-t-on vers le dénouement de l’affaire de la douane fermée par le Maroc le 1er août dernier? Sabrina Moh, la déléguée du gouvernement central espagnol vient d’annoncer une réunion à Madrid entre le Maroc et l’Espagne, durant la prochaine semaine, à propos de ce sujet. Dans un communiqué, la fraîchement installée préfet de l’enclave a souligné que cette rencontre se tiendra entre la directrice espagnole du Département des douanes et des impôts spéciaux et le directeur marocain de l’Administration des douanes et impôts indirects.

Dans cette sortie pour rassurer les commerçants de sa ville, Moh a souligné que le «gouvernement s’est mobilisé depuis la première minute» pour trouver une solution à ce problème. Moh a ajouté que la mobilisation de l’Exécutif espagnol a touché tous les fronts, du ministère du Trésor au ministère des Affaires étrangères et ce, en vue d’étudier ce dossier sous ses aspects techniques comme diplomatiques. De fait, le gouvernement de Pedro Sanchez est sous les feux des critiques à cause de ce que les opérateurs du préside ont appelé le «silence des autorités espagnoles face à la mesure prise unilatéralement par le royaume». Le président du gouvernement de Mélilia, José Imbroda, a qualifié cette fermeture de la douane entrée en vigueur le 1er août dernier, d’acte hostile de la part des autorités marocaines. Il a aussi reproché au gouvernement central sa «faible mobilisation», a-t-il accusé.

Imbroda souhaitait qu’une crise diplomatique éclate entre les deux gouvernements à cause de cette décision. S’en prenant au royaume, Imbroda a estimé que le gouvernement marocain a fait fi des intérêts de Mélilia et de l’Espagne, en mettant en pratique cette décision. Interpellé à ce sujet, le gouvernement marocain, à travers son porte-parole, a souligné que cette décision souveraine vise à développer davantage le port de Béni Ansar. Mustapha El Khalfi a prononcé ces mots sans faire aucune référence à l’enclave. En attendant, la mobilisation des entrepreneurs ne fléchit pas. Dans une énième sortie, la plateforme des entrepreneurs de Mélilia a souligné que le premier coupable de cette situation que vit le tissu économique de l’enclave est le Maroc. «Nous exigeons une solution au gouvernement de l’Espagne», ont-ils riposté devant ce qu’ils ont qualifié à leur tour de «geste hostile», qui va à l’encontre des bonnes relations entre les deux pays. Cependant, cette crise a révélé au grand jour les rivalités politiques à Mélilia, entre le PP qui s’occupe de la gestion locale et le gouvernement central qui essaie de lui damer le pion en trouvant une issue à cette question qui préoccupe les commerçants.

De leur côté, les représentants de la Chambre de commerce de l’Oriental ont applaudi des deux mains cette décision. Dans des déclarations à l’Agence EFE, Abdelhafid El Jarroudi a estimé que cette mesure était réclamée par les entrepreneurs marocains de la région afin que les importateurs puissent débarquer leurs marchandises directement dans le nouveau port.


La droite espagnole attaque !

L’affaire de la fermeture de la douane fait le bonheur des partis de l’extrême droite qui surfent sur ce point pour tenter d’attiser les tensions entre le Maroc et son voisin du nord. Vox, une petite formation conservatrice et ultra-nationaliste, a appelé le gouvernement de Pedro Sanchez à taper du poing sur la table et réagir en fermant l’accès aux ambulances en provenance du royaume. Dans un entretien accordé au site www.melilahoy.es, Jesus Delgado, le coordinateur de Vox à Mélilia, a estimé que le gouvernement espagnol a perdu «une magnifique opportunité» pour répondre à cette décision en procédant au refoulement des ambulances marocaines transportant des patients marocains. «Il ne s’agit pas de représailles mais une application de la loi», s’est-il défendu.



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