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Embargo ovin : Les éleveurs espagnols sortent leurs griffes

Les éleveurs espagnols contestent la décision des autorités espagnoles de permettre l’accès des ovins marocains en provenance d’exploitation libre de fièvre aphteuse. La filière craint une propagation du virus sur le terroir ibérique.

Rien n’est encore gagné pour le cheptel national destiné à l’export. Après les tomates, c’est au tour des ovins marocains de se trouver dans la ligne de mire du secteur agricole espagnol, précisément les éleveurs. La décision des autorités de Mélilia de mettre fin à l’embargo imposé au cheptel marocain a fait bondir la filière espagnole. Les unions d’agriculteurs et d’éleveurs ont promptement réagi en appelant à la révision de cette décision prise par l’administration de Mélilia de permettre l’accès des têtes de moutons importés du royaume.

Le groupement des éleveurs s’en est pris au ministère espagnol de l’Agriculture pour avoir donné son feu vert à la reprise de ce négoce. Les éleveurs ibériques ont ainsi jugé cette «flexibilité» dangereuse et pouvant affecter les mesures mises en place pour éviter la propagation de la fièvre aphteuse en Espagne. La filière a exhorté son département de tutelle à revoir, dans son ensemble, la dérogation accordée au cheptel national sous prétexte de «l’impossibilité d’éliminer les risques de propagation de cette maladie», souligne le document remis à la direction générale de la santé de la production agraire du voisin. Les professionnels espagnols estiment qu’une «entrée massive de moutons en provenance du royaume, où la fièvre aphteuse est présente, constitue une menace pour le cheptel ibérique». De même, ils considèrent que cette concentration de bêtes en provenance du royaume en une période réduite implique un risque pour la santé animalière sur tout le territoire espagnol. La filière espagnole n’a pas manqué de douter de l’efficacité des contrôles vétérinaires attestant de l’état sanitaire du cheptel national. Pour les éleveurs espagnols, cette importation accroîtra le risque d’entrée du virus animalier.

La filière a fait part de son inquiétude en cas de déclaration de cas de fièvre aphteuse à Mélilia car l’Espagne pourrait perdre son statut de pays libre de cette maladie animalière. Sur un ton alarmant, ce secteur a alerté sur les pertes économiques que pourraient engendrer la détection de bêtes contaminées et la propagation du virus auprès du cheptel espagnol. Toutefois, cette sortie de la filière espagnole pourrait être une riposte au manque à gagner que devrait connaître le secteur à cause de la concurrence des ovins marocains. En effet, maintenant que la communauté musulmane est autorisée à s’approvisionner du royaume alors que durant l’embargo, les bêtes étaient acheminées de la péninsule, le chiffre d’affaires du secteur espagnol devrait en pâtir, selon les observateurs.

D’ailleurs, les éleveurs insistent dans leur plaidoirie contre les ovins nationaux sur la nécessité de fournir une alternative à la communauté musulmane afin de pouvoir célébrer dûment sa fête. Or, la seule alternative est celle d’importer les bêtes de la péninsule. Cette idée n’est pas du goût des musulmans de l’enclave pour plusieurs motifs. D’abord d’ordre financier: Les ovins importés seraient plus chers que les bêtes marocaines. De plus, certains milieux musulmans ont remis en cause l’alimentation du bétail élevé en Espagne, le considérant comme peu «halal». De son côté, le président du gouvernement de Mélilia a appelé la population musulmane à respecter la consigne imposant l’approvisionnement en moutons marocains à travers une exploitation certifiée et autorisée à importer et non via des initiatives individuelles, en référence au transport des bêtes à titre personnel. 


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