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Droits de tirage spéciaux. A quoi servira la manne du FMI ?

L’enveloppe de 1,2 milliard de dollars, disponible depuis hier, devrait renforcer la résilience des réserves en devises du Royaume qui atteindraient 328,5 MMDH à fin 2021 et 338,6 MMDH à fin 2022, soit l’équivalent de plus de 7 mois d’importations de biens et services, selon les chiffres fournis par Bank Al-Maghrib. Elle pourrait aussi améliorer ses finances publiques et surtout consolider sa relance économique. Les détails.

Depuis hier, lundi 23 août 2021, à l’instar de tous les pays membres du Fonds monétaire internationale (FMI), le Maroc peut profiter de sa quote-part au FMI en Droits de tirage spéciaux (DTS) pour améliorer ses réserves. Celle-ci porte précisément sur un taux de 0,19% correspondant à environ 1,2 milliard de dollars US.

En effet, la nouvelle allocation générale de DTS, équivalente à 650 milliards de dollars approuvée récemment par le conseil des gouverneurs du Fonds monétaire international (FMI), qui vient appuyer les efforts de relance de l’économie mondiale toujours aux prises avec une crise pandémique sans précédent, est mise à disposition au début de la semaine.

Un bon matelas de réserves en devises…

Pour le Maroc, cette manne financière pourrait renforcer la résilience de ses réserves en devises qui devraient atteindre 328,5 MMDH à fin 2021 et 338,6 MMDH à fin 2022, soit l’équivalent de plus de 7 mois d’importations de biens et services, selon les chiffres fournis par Bank Al-Maghrib (BAM).

“Ces allocations de DTS qui sont reprises au niveau des avoirs extérieurs de BAM, mais qui sont également comptabilisés en engagements à long terme, permettent à la Banque centrale de renforcer ses réserves, sans oublier qu’elle peut les arbitrer contre des devises, et les utiliser pour financer ses dépenses”, avait déclaré le wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, à l’issue de la deuxième réunion trimestrielle du conseil de BAM au titre de 2021. En tout cas, ces différentes opérations ainsi facilitées rejoignent les objectifs fixés par le FMI qui ambitionne, à travers cette allocation, la plus importante de son histoire, d’apporter une bouffée d’oxygène à l’économie mondiale en cette période de crise inédite, en injectant davantage de liquidités dans les circuits économiques.

En effet, le FMI veut prêter main forte, notamment, aux pays les plus vulnérables face aux conséquences néfastes de la crise sanitaire. Les pays émergents et les pays en développement, y compris ceux à faible revenu, recevront ainsi environ 275 milliards de dollars (soit environ 193 milliards de DTS) de la nouvelle allocation. À signaler que ce transfert volontaire des DTS des pays les plus riches aux pays les plus pauvres, figure parmi les pistes explorées par le FMI pour pallier les déséquilibres économiques, y compris à l’avenir. Une des principales options consisterait en un transfert des DTS au fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (fonds fiduciaire RPC), ce qui accroîtrait l’offre de prêts aux pays à faible revenu.

…Qui renforce l’attractivité du royaume pour les IDE

En attendant, le Maroc entend pleinement profiter de cette mise à disposition pour améliorer ses finances publiques et consolider sa relance économique. En effet, “cette allocation de DTS, qui vient alimenter les réserves de change, permet de renforcer la confiance dans la solidité de l’écosystème monétaire marocain”, a déclaré à la MAP, l’économiste Mehdi El Fakir.

“Ces DTS constituent des comptes de liaison entre les Banques centrales à l’international et le FMI. Plus cette relation est renforcée, plus le Maroc aura une meilleure accessibilité à l’appui financier du FMI”, a-t-il fait valoir. Et d’expliquer que des réserves solides de change permettent de renforcer la confiance dans la monnaie nationale et de rétablir les indicateurs macroéconomiques, dans la perspective d’améliorer le rating et le positionnement risque du Royaume à l’international.

Une telle stabilité est très importante pour attirer les Investissements directs étrangers (IDE) et accéder à des financements avantageux, a-t-il souligné, ajoutant que le Maroc devrait s’ériger en un refuge des capitaux étrangers qui sont en quête de stabilité dans un environnement fluctuant où le spectre de la crise sanitaire plane toujours. Selon Mehdi El Fakir, la meilleure allocation à attribuer à ces devises est de les orienter vers l’investissement, notamment dans les infrastructures et l’innovation dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO



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