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Développement territorial : la mue est enclenchée

Le Conseil régional de Drâa-Tafilalet s’apprête à lancer les projets inscrits dans le cadre du Programme de développement régional (PDR), validé en mars dernier. Une enveloppe budgétaire de l’ordre de 46 MMDH est prévue à cet effet, dont 7 MMDH mobilisés par la Région. 

L’argent est le nerf de la guerre, dit-on, et le développement territorial n’échappe pas à cette règle. Fort de ce constat, le Conseil régional de Drâa-Tafilalet a déjà tracé sa voie de développement en mobilisant les moyens nécessaires pour concrétiser ses ambitions. Ainsi, la nouvelle équipe dirigeante, menée par Hro Abrou, président du Conseil régional, a mis les bouchées doubles, lors de ce début de mandat, afin d’opérer son virage économique et social. Au cours de cette période, qui s’étend jusqu’en 2027, il est prévu de réaliser l’ensemble des projets inscrits dans le cadre de son Programme de développement régional (PDR).

Ce plan devrait mobiliser une enveloppe budgétaire exceptionnelle de l’ordre de 46 MMDH, dont 7 MMDH sous forme de quote-part du Conseil régional. Validé à l’unanimité par les membres de ce dernier, le PDR a été entériné lors de la session ordinaire de mars 2022. Cette validation a été approuvée après son passage par toutes les étapes réglementaires et légales, conformément à la loi organique n° 111.14 relative aux Régions et au décret n° 2-16-299 du 29 juin 2016 fixant la procédure d’élaboration du PDR ainsi que ses modalités de suivi, son actualisation, son évaluation et ses mécanismes de concertation.

Quadrupler le PIB régional d’ici 2045
C’est par la mise en œuvre des orientations contenues dans ce document, qui a fixé les priorités de développement pour les six prochaines années, que la Région Drâa-Tafilalet compte rattraper son retard par rapport aux autres territoires du Royaume et mieux se positionner sur l’échiquier national. Il faut dire que durant le dernier mandat, cette Région, qui n’avait pas entériné son PDR, n’avait pas pu concrétiser son contrat «État-Région».

Partant de ce constat, l’objectif actuel de l’équipe dirigeante est l’accélération du déploiement de ce PDR, qui constitue la traduction territoriale de la vision stratégique du Conseil régional, avec les différents partenaires ministériels et institutionnels.

Il s’agit aussi de capitaliser sur les orientations du Nouveau modèle de développement (NMD), déjà prises en considération lors de la préparation du Plan, en plus du Schéma régional d’aménagement du territoire (SRAT), en cours d’élaboration. En se référant à la vision stratégique du Conseil régional à l’horizon 2045, l’objectif est de hisser le territoire de Drâa-Tafilalet à la moyenne nationale en matière de PIB par habitant, mais aussi de quadrupler son PIB en réalisant, durant les vingt prochaines années, une croissance deux fois plus rapide que celle enregistrée sur le plan national.

L’ambition est aussi de faire de la Région un territoire leader national et continental de l’économie verte, de l’économie du savoir et du développement durable, tout en capitalisant sur ses moteurs historiques de croissance, à savoir les secteurs de l’agriculture, des mines, des énergies renouvelables, de l’offshoring, du tourisme, de l’artisanat, de la culture et de l’industrie du cinéma.

Le désenclavement, un enjeu crucial
Selon le Conseil régional de Drâa-Tafilalet, cette vision a été conçue pour répondre aux aspirations de la population en matière de développement économique et social tout en tirant profit des différentes potentialités offertes par ce territoire, mais sans ignorer les contraintes structurelles qui le caractérisent, notamment la problématique de l’enclavement. Partageant ses frontières avec cinq Régions du Royaume, Drâa-Tafilalet est le territoire le plus vaste du pays, ce qui constitue à la fois un atout mais aussi une contrainte. On y compte plus d’1,6 million d’habitants, soit 5% de la population totale du Maroc.

La Région est délimitée par celles de Fès-Meknès et Beni Mellal-Khenifra au Nord, l’Oriental à l’Est et enfin, Marrakech-Safi et Souss-Massa à l’Ouest. Elle est donc l’une des plus enclavées du pays. C’est pourquoi, la réduction de cette contrainte constitue un enjeu fondamental pour l’actuelle équipe dirigeante qui table sur le transport aérien pour compenser la limite du maillage routier. Ce dernier n’est d’ailleurs pas en reste puisqu’il est également prévu de le développer. Dans ce cadre, la priorité sera donnée à la construction du tunnel d’Ourika, en lieu et place de l’option de Tichka, initialement prévue et ce, pour réduire le temps de transport inter-régional entre Drâa-Tafilalet et Marrakech-Safi.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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