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Détroit de Gibraltar. Le projet du tunnel sous-marin relancé ?

Le projet rêvé en 1980 par Hassan II de relier l’Afrique à l’Europe pourrait rebondir grâce aux nouvelles avancées technologiques en matière de construction.

Le projet de tunnel sous-marin entre le Maroc et l’Espagne verra-t-il le jour ? C’est la question posée dans un article publié par le pure-player espagnol www.elconfidecnail.com. L’auteur s’est rendu au siège de la Société espagnole d’études pour la communication fixe à travers le détroit de Gibraltar (SECEGSA). Il s’agit de l’entité créée exclusivement pour étudier la viabilité de ce projet qui intéresse les deux pays. De ce fait, la création de cette société remonte à 38 ans en vertu d’un accord signé par Hassan II et le chef du gouvernement espagnol de l’époque, Adolfo Suarez.

Du côté marocain, l’étude de la viabilité du projet est confiée à la Société nationale d’études du Gibraltar (SNED). L’objectif  était de trouver la meilleure formule pour relier les deux continents. Un pont ou un tunnel ? Pour les deux parties, la balance penchait pour un tunnel ferroviare de 28 km reliant Punta Paloma (Cadix) et Malabata (Tanger), en 30 minutes ! Il a fallu 15 ans de travail approfondi pour arriver à cette première conclusion. La décision finale fut prise en 1995 lors d’une importante réunion d’experts et professionnels  à Séville. L’inauguration du tunnel sous la Manche, le 1er juin 1994, stimule les promoteurs de cette œuvre pharaonique. Les travaux reprennent de plus belle. Une galerie souterraine de 600 m  est creusée à Cadix et à Malabata, à 200 m sous l’eau et voici que surgit le premier obstacle d’ordre géologique.

L’ambitieux rêve maroco-espagnol se heurte à deux sillons datant de 6 millions d’années, lesquels empêchent la poursuite des études sur ce tracé au vu de la difficulté géologique du site. La nouvelle sape l’enthousiasme des prometteurs du projet. De même, la galerie marocaine est abandonnée à cause de problèmes d’inondation mais les artisans de cette œuvre ne jettent pas l’éponge. En 2003, la décision est prise : ce sera un tunnel ferroviaire mais sans accès aux voitures. Le passage des véhicules affectera l’investissement vu qu’il faudra mettre en place un pointu système de ventilation. Cette dernière mouture est présentée à l’ingénieur suisse Giovanni Lombardi en 2006. Sa désignation a ravivé les espoirs.

En 2006, le quotidien madrilène titrait dans une édition du 19 octobre que les deux pays allaient réactiver le projet, un mois seulement après que Giovanni se voit attribuer les commandes de cette œuvre. Or, le projet qui devait voir le jour entre 2006 et 2011 est appelé à être repensé à partir de 2009 à la lumière des nouvelles avancées technologiques. L’idée du pont refait surface. Les techniques de construction de ponts ont largement progressé et l’idée n’est pas à exclure, encore une fois. Giovanni ne verra pas son œuvre accomplie puisqu’il a rendu l’âme en 2017. Il faut donc attendre quelques décennies encore !


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