Éco-Business

Croissance économique : des réformes ciblées s’imposent

L’économie marocaine fait preuve d’une résilience notable. Le dernier rapport de la Banque mondiale met en avant plusieurs signaux encourageants, notamment la stabilisation macroéconomique, la reprise de la demande intérieure et le dynamisme du secteur industriel. Cependant, des défis structurels persistent, notamment en matière d’emploi et de pouvoir d’achat. Face à ces enjeux, l’amélioration du climat des affaires et la poursuite des réformes structurelles s’imposent comme des leviers essentiels pour soutenir une croissance durable et inclusive tout en favorisant l’emploi.

La résilience de l’économie marocaine n’est plus à démontrer. En dépit des différents chocs subis, aggravés par une sécheresse sévère, le Maroc a su résister. Preuve en est, la croissance globale, qui bien que légèrement freinée, s’est située à 3,2% en 2024, avec des perspectives prometteuses à l’horizon.

Dans son dernier rapport intitulé «Comment prioriser les réformes pour améliorer le climat des affaires», la Banque mondiale, qui dresse un diagnostic de l’économie marocaine, corrobore ce constat avec des signaux encourageants qui s’affichent ainsi que des défis persistants.

Un marché de travail sous tension
Le rapport souligne notamment le processus de désinflation rapide, lequel a permis une reprise de la demande intérieure et, par conséquent, un assouplissement de la politique monétaire.

Cette tendance a fait de Bank Al-Maghrib la première banque centrale d’Afrique du Nord à assouplir sa politique monétaire après le choc inflationniste. Le dynamisme du secteur industriel a également joué un rôle crucial dans la stabilisation de l’économie.

Par ailleurs, la position extérieure du Maroc demeure globalement solide, avec un déficit du compte courant modéré, largement compensé par l’augmentation des flux d’investissements directs étrangers et soutenu par des indicateurs de confiance robustes chez les investisseurs. Malgré des pressions budgétaires importantes, le ratio dette/PIB poursuit sa lente diminution.

Toutefois, les tendances à long terme révèlent un défi structurel majeur, celui de l’emploi. Les indicateurs du marché du travail restent en baisse. Au cours de la dernière décennie, la population en âge de travailler a augmenté de plus de 10%, tandis que l’emploi n’a progressé que de 1,5%. De fortes disparités persistent entre les marchés du travail urbain et rural. Par ailleurs, l’érosion du pouvoir d’achat des ménages, due au choc inflationniste, demeure préoccupante.

Selon le rapport, cet écart est influencé par les effets persistants des chocs post-pandémiques, les impacts tardifs des réformes récentes et le faible taux de participation des femmes au marché du travail.

«Stimuler l’emploi passe essentiellement par le secteur privé, lequel est dominé par une poignée de grandes entreprises qui, au fil des ans, ne créent plus d’emplois. Ce sont donc les petites et moyennes entreprises à forte croissance qui peuvent absorber ce déficit. Pour ce faire, il est impératif de créer les conditions favorables à leur émergence», souligne Moustapha Ndiaye, directeur de division pour le Maghreb et Malte à la Banque mondiale.

Par ailleurs, les obstacles structurels freinant la participation des femmes au marché du travail constituent un autre défi majeur.

Perspectives prometteuses
Malgré ces contraintes, la Banque mondiale affiche un optimisme prudent. La croissance du PIB réel devrait s’accélérer à 3,6% en 2025 et à 3,5% en 2026. Ces prévisions diffèrent légèrement de celles de Bank Al-Maghrib, laquelle table sur une croissance de 3,9% en 2025 et de 4,2% en 2026.

L’amélioration des conditions climatiques devrait favoriser une reprise partielle de la production agricole, avec une hausse prévue de 4,5% du PIB agricole en 2025 et de 2,6% en 2026. La croissance hors agriculture devrait, quant à elle, ralentir légèrement à 3,5% en raison d’effets de base.

L’inflation : 2,4% en 2025, et 1,8% en 2026
Pour soutenir durablement la croissance économique, les experts insistent sur la nécessité d’accélérer les réformes structurelles et d’améliorer le climat des affaires. Dans ce contexte, la section du rapport consacrée à cet enjeu s’appuie sur les données du rapport Business-Ready.

Il en ressort que si le Maroc se distingue positivement par ses cadres réglementaires et la qualité de ses services publics par rapport aux pays à revenu comparable, il enregistre des performances moins favorables en matière d’efficacité opérationnelle.

Or, ce facteur est essentiel pour que les politiques publiques puissent avoir un impact réel sur la dynamique entrepreneuriale.

Dans la résolution des litiges, des lacunes importantes subsistent en matière de sécurité juridique, de structure organisationnelle des tribunaux, ainsi que de numérisation et de transparence des processus. Autant d’éléments clés pour réduire l’incertitude des entreprises et renforcer la confiance des investisseurs.

Concernant la problématique de l’insolvabilité, les principaux défis portent sur le parachèvement du cadre juridique, la numérisation des services liés à la liquidation des entreprises en difficulté et l’amélioration de la rapidité ainsi que de l’efficacité des procédures de réorganisation.

Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO



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