Crédit bancaire : l’activité se rétracte en janvier
L’encours des crédits bancaires poursuit sur son trend baissier en glissement mensuel. Il affiche cependant une nette progression par rapport à la même période de l’année précédente. Les créances en souffrance continuent de leur côté de se creuser en lien avec les effets de la crise sanitaire.
L’activité des crédits bancaires démarre timidement en ce début d’année. Selon les dernières statistiques de Bank Al-Maghrib, ce sont un peu plus de 933,3 MMDH de prêts qui ont été ainsi accordés à fin janvier dernier, représentant une baisse de 2,6% par rapport au mois précédent. Ils se sont, par contre, renforcés de 4,1% en glissement annuel.
Cette évolution recouvre principalement l’accélération de 4,7% à 7,5% de la croissance des prêts aux sociétés non-financières privées et le ralentissement de 3,4% à 3,2% de la progression des crédits aux ménages. Dans le détail, le crédit immobilier s’est établi à 282,8 MMDH à fin janvier 2021, en léger repli de 0,3% par rapport à fin décembre 2020. En glissement annuel, l’encours augmente de 2,3%. Il est porté par le financement participatif qui affiche une accélération de 43,3% depuis le mois de janvier 2020. D’un mois à l’autre, son encours enregistre une progression de 2% à 11 MMDH. Le crédit à la consommation, quant à lui, se stabilise autour de 54 MMDH, comparativement à fin décembre 2020. Sur une année glissante, l’encours ressort en retrait de 3,6%.
Au niveau du crédit à l’équipement, les banques ont accordé un total de 177,7 MMDH de prêts à fin janvier, soit 839 MDH de moins que le mois précédent. L’écart est beaucoup plus important en glissement annuel. Ce sont 4,6 MMDH qui n’ont pas pu être accordés durant la période allant de janvier 2020 à janvier 2021. Les comptes débiteurs et crédits de trésorerie ont, de leur côté, affiché une légère progression de 0,6% entre décembre 2020 et janvier 2021, pour s’établir à 207,6 MMDH. Cette catégorie de prêts s’est par ailleurs appréciée de 13% sur l’année. À noter qu’une grande partie des entreprises, devant faire face à la baisse de leur activité, ont dû souscrire aux crédits de trésorerie garantis par l’État (Damane Relance et Damane Oxygène) mise en place par le Comité de veille économique (CVE) en début de la crise sanitaire. Ceci étant, l’état d’urgence, le confinement, l’arrêt d’activité ou encore les pertes d’emploi, ont eu un sérieux impact sur la capacité de remboursement tant au niveau des entreprises que des ménages. Les créances en souffrances ne cessent d’augmenter depuis l’avènement de la crise sanitaire. Ils culminent à 81,4 MMDH à fin janvier 2021, en hausse de 15,3% en glissement annuel et de 1,7%, comparativement au mois de décembre 2020. La progression est d’autant plus importante au niveau de la catégorie des ménages qui concentre des impayés de 35,5 MMDH, en augmentation de 19,6% en glissement annuel et de 3,5% d’un mois à l’autre. Les sociétés non-financières privées présentent des créances en souffrance de 45,2 MMDH, en légère augmentation de 0,7% comparativement à décembre 2020. Ils grimpent cependant de 12,5% par rapport à la même période l’année dernière.
Aida Lo / Les Inspirations Éco