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Covid-19. Les parlementaires mesurent les effets sur l’ économie

Les partis politiques représentés au sein des deux chambres du Parlement ne peuvent plus rester dans l’expectative, après l’annonce du plan d’action du gouvernement visant à soutenir l’économie nationale alors que le spectre du coronavirus plane sur l’ensemble du tissu productif. Les deux chambres du Parlement tiendront à cet effet, le 24 mars, une réunion conjointe de leurs commissions des finances avec le ministre de l’Économie «durant une séance qui sera consacrée à l’examen de l’impact du coronavirus sur l’économie nationale», indique l’ordre du jour de cette audition qui devra permettre aux députés et aux conseillers de lister une série de mesures devant accompagner le plan gouvernemental.

Les priorités des élus
Si la création d’un fonds spécial pour assurer la pérennité de l’activité économique a écarté l’option du vote d’une loi de Finances rectificative, les deux chambres du Parlement ont besoin de plus de visibilité sur les secteurs prioritaires devant bénéficier des dotations budgétaires dudit fonds, mais aussi sur le calendrier de la mise en œuvre du dispositif de soutien aux opérateurs. En ligne de mire des parlementaires figure également la continuité des services publics, alors que l’ensemble des départements administratifs cherchent des moyens alternatifs d’assurer leurs services aux usagers. À noter que les craintes des élus s’articulent autour de l’urgence d’accompagner les entreprises actuellement en difficulté en raison de l’arrêt de plusieurs secteurs, ainsi que des modalités qui seront proposées par le gouvernement dans le domaine réglementaire pour conférer au fonds nouvellement créé un rôle primordial.

En cette période sensible que traverse l’économie nationale, les parlementaires cherchent à faire un bilan d’étape des programmes conçus par l’État, et souhaitent que les deux chambres du Parlement disposent d’une source unique de collecte de données. Le pilotage stratégique adéquat des politiques publiques, aux niveaux central et régional, accapare aussi l’attention des élus, notamment pour cibler les dysfonctionnements inhérents à la faiblesse de la convergence et à des écarts constatés durant plusieurs étapes de la mise en œuvre des politiques publiques.

Le sort des réformes en cours
Ce sont essentiellement les mesures destinées à assurer la continuité des réformes sectorielles en cours qui retiennent l’attention. La prochaine rentrée parlementaire sera incontestablement marquée par les modalités d’intervention de l’instance législative, notamment via un projet de loi qui pourrait permettre de donner au plan de lutte contre le coronavirus une dimension dépassant le strict cadre sectoriel. C’est la réforme de l’éducation qui semble être la plus menacée actuellement, vu que la durée de la suspension des cours dépendra des résultats des mesures anticipatives amorcées.

Pour les parlementaires, la suspension des cours ne doit pas induire un relâchement du corps enseignant, des élèves et des étudiants des établissements publics. La question se pose avec encore plus d’acuité pour l’enseignement privé. En plus de la réforme de l’éducation, les projets inscrits dans le cadre de la réduction des disparités spatiales devront également avoir la priorité. Il s’agit des modalités de mise en cohérence des plans régionaux de développement avec les stratégies sectorielles pour la période 2020-2021 qui seront activées, ainsi que la création d’un comité régional de coordination qui sera en charge de veiller à la convergence des actions des services et des établissements publics agissant dans le ressort territorial des régions.


Comment assurer le contrôle parlementaire

Les membres des deux chambres tentent actuellement de garder la grille de contrôle de l’Exécutif, notamment les mesures prises par le département de la Santé et le comité de veille. L’implication des élus devra s’opérer via l’accélération des questions écrites adressées au gouvernement, ainsi que des mesures qui seront prises durant la deuxième étape de lutte contre le coronavirus. Les bureaux des deux chambres se chargeront d’entériner les axes du contrôle qui sera exercé, délimités par le règlement intérieur. Cela permettra, assurément, d’esquisser un tableau de bord pour les relations Parlement-gouvernement durant cette période.


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