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Conjoncture : une croissance de 1,8% attendue au 2e trimestre

Au lieu des 15,2% de croissance enregistrés au second trimestre de l’année dernière, on devrait s’attendre à un taux de croissance de seulement 1,8% à la fin du second trimestre de l’année en cours. C’est le HCP qui l’annonce dans sa note de conjoncture du premier trimestre 2022 et perspectives pour le deuxième trimestre. Il y rappelle que le contexte qui prévaut actuellement est, à tous points de vue, très différent de ce celui de l’année dernière. Les détails.

Pas d’émerveillement, cette fois-ci, à l’annonce du taux de croissance du 2e trimestre de cette année ! Au lieu des 15,2% enregistrés au second trimestre de l’année dernière, on devrait, plutôt, s’attendre à un taux de croissance de seulement 1,8% à la fin du second trimestre de l’année en cours.

C’est le Haut-commissariat au plan (HCP) qui l’annonce dans sa note de conjoncture du premier trimestre 2022 et perspectives pour le deuxième trimestre. L’institution y rappelle que le contexte qui prévaut actuellement est, à tous points de vue, très différent de celui de l’année dernière. À commencer par la mauvaise campagne agricole de cette année, qui engendrerait une baisse de 12,9% de la valeur ajoutée agricole au second trimestre 2022.

S’y ajoute, l’évolution de l’économie mondiale qui resterait tributaire de la situation épidémiologique notamment en Chine (seule constante) ainsi que des répercussions du conflit russo-ukrainien qui pèseraient sur les perspectives de croissance de l’économie mondiale sur l’ensemble de l’année 2022.

Ce n’est pas tout, le renchérissement des cours des matières premières, notamment ceux énergétiques et agricoles, conjugué aux perturbations que connaissent les chaines d’approvisionnement mondiales pèsent déjà beaucoup sur la reprise des économies avancées.

Dans ce contexte, la demande étrangère adressée à l’économie nationale afficherait une hausse de 3,1% au deuxième trimestre 2022, en variation annuelle, au lieu de 20,7% au cours de la même période de l’année passée, révèle le HCP. La demande intérieure connaîtrait, pour sa part, une légère accélération au deuxième trimestre 2022, contribuant à hauteur de 3,3 points à la croissance économique globale.

Les dépenses des ménages plombées par la pression inflationniste
Cette demande intérieure serait particulièrement portée par la poursuite de l’affermissement des dépenses publiques, alors que les dépenses des ménages resteraient affectées par le maintien des fortes pressions inflationnistes.

Du côté des entreprises, la valeur ajoutée hors agriculture afficherait un accroissement de 4,1% au deuxième trimestre 2022, en glissement annuel (voir graphique). Elle serait particulièrement portée par les branches tertiaires, dont la contribution à la croissance économique globale s’élèverait à +2,4 points. Dans le secteur secondaire, les activités minières renoueraient avec une croissance positive, favorisant une hausse de 2,8% de la valeur ajoutée des branches secondaires.

Bref, le Royaume s’en sortirait mieux que lors du premier trimestre 2022 où l’activité économique a quand même fait preuve de résilience, même si la valeur ajoutée agricole aurait affiché une contraction de 12,1% (Voir histogramme). En effet, selon le HCP, la croissance économique se serait située à 1,2%, tirée principalement par un accroissement de 3,3% de la valeur ajoutée hors agriculture.

Les branches tertiaires, qui auraient continué de profiter d’un effet d’ajustement de base favorable, auraient contribué pour +1,9 point à l’évolution du PIB, portées par la poursuite du rétablissement des activités touristiques.

En variation annuelle, la valeur ajoutée de l’hébergement et de la restauration aurait augmenté de 53,4%, au premier trimestre 2022, dans le sillage de l’amélioration de la situation épidémiologique au Maroc et de la réouverture des frontières aériennes à partir du 7 février 2022.

L’activité économique  toujours  résiliente
La croissance des activités secondaires se serait, quant à elle, légèrement accélérée, portant sa contribution à la croissance globale du PIB à +0,5 point, au lieu de +0,4 au cours de la même période de 2021. La valeur ajoutée minière se serait infléchie de 4,2% au premier trimestre 2022, en variation annuelle, après avoir enregistré une hausse de 5,2% une année auparavant.

Les activités d’extraction des minerais non métalliques auraient régressé de 5,3% dans un contexte de repli de la demande des industries locales de transformation. En revanche, l’activité des industries manufacturières aurait poursuivi sa reprise au rythme de 2,7% au premier trimestre 2022, au lieu de 1,6% pendant la même période de 2021.

En dépit du renchérissement des coûts de production, lié à la hausse des prix des matières premières et aux problèmes d’approvisionnement, l’activité des industries manufacturières aurait bien résisté, grâce notamment au raffermissement de celles des industries de textile et des industries métalliques et métallurgiques.

En revanche, les industries chimiques qui avaient été particulièrement dynamiques en 2021, auraient connu une réduction de 2,2% de leur valeur ajoutée dans un contexte de repli des quantités exportées de dérivés de phosphates, largement compensé par la hausse de leur prix de vente à l’export.

Globalement, la valeur des exportations a augmenté 29,5% par rapport à la même période de l’année dernière. Dans le même temps, la valeur des importations a bondi de 37% sur la même période, ce qui occasionné un recul de 3,5 points du taux de couverture au 1er trimestre (voir infographie page 11).

Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO


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