Éco-Business

Conjoncture : La croissance cale à 1,4%

Le HCP a livré sa note de conjoncture relative au deuxième trimestre 2016. Ses conclusions font état d’un ralentissement de la croissance à 1,4%, et un repli des activités agricoles à 12,1%.

La croissance du produit intérieur brut (PIB) perd un peu de sa vigueur. De 1,7% au troisième trimestre de l’année précédente, celle-ci a décéléré, en l’espace d’un an, à 1,4%. C’est ce que révèlent les conclusions présentées par le Haut-commissariat au Plan (HCP), dans sa note de conjoncture du mois de juillet 2016, relative au troisième trimestre de l’exercice en cours. Cette contreperformance est imputable, selon les services d’Ahmed Lahlimi Alami, au repli des activités agricoles à 12,1%, tandis que la valeur ajoutée, hors agriculture, a progressé de 2,5%, portée principalement par l’amélioration de la production des branches tertiaires. Dans le détail, il est à noter que les exportations de biens, qui ont enregistré une timide hausse estimée à 1% durant la période étudiée par rapport à son niveau de 2015, auraient souffert de la baisse des expéditions des «phosphates et dérivés», qui ont accusé une perte de leur valeur dans un contexte de reflux des cours mondiaux de ces produits. Hors phosphates et dérivés, les exportations auraient augmenté de 6,3%, profitant de l’orientation favorable de la demande extérieure pour le secteur automobile, notamment pour le segment de la construction.  

Repli des produits énergétiques
S’agissant des importations, le HCP relève une baisse des activités de 3,8%, conséquence du repli, en valeur, des produits énergétiques dans un contexte d’accalmie relative des prix mondiaux, et ce, malgré la hausse des achats en tonnage des gasoil et fuel, du gaz de pétrole et autres hydrocarbures, en vue de compenser la suspension temporaire des importations de pétrole brut. Hors énergie, les importations auraient été tirées par les acquisitions des biens d’équipement (parties et pièces détachées pour véhicules industriels, machines et appareils divers, moteurs à pistons et voitures industrielles), de consommation (voitures de tourisme et médicaments), des demi-produits (matières plastiques, papier et carton) et des produits alimentaires. Ces données font dire au HCP que le déficit de la balance commerciale se serait allégé, au deuxième trimestre 2016, de 10,2% en glissement annuel. Le taux de couverture se serait ainsi amélioré de 2,8 points de base pour atteindre 59,9%. Hors automobile, ce taux n’aurait pas dépassé les 44,2%.     

Hausse des prix
Pour ce qui est de la demande intérieure privée, celle-ci aurait continué son ralentissement sur cette période par rapport à 2015. La consommation des ménages aurait pâti d’une augmentation des prix à la consommation (+1,9%, au lieu de +1% un trimestre plus tôt), ainsi que de la faiblesse de l’emploi rémunéré. En revanche, l’amélioration de 4,2% des transferts des Marocains résidents à l’étranger (MRE) et de 4,6% des crédits à la consommation, aurait soutenu la hausse des dépenses des ménages de +2,4%, en variation annuelle, au lieu de +2,7% au premier trimestre 2016. Une embellie qui a fait les choux gras des importations de biens de consommation, une activité qui a observé une hausse significative de ses activités de 18,8%, au deuxième trimestre 2016. Pour sa part, l’investissement productif aurait affiché un accroissement de 4,2%, en variation annuelle, au lieu de +5% au premier trimestre de 2016.

Cette évolution est, toujours selon les conclusions du HCP, attribuable à la lente reprise des investissements en construction, en ligne avec la poursuite de la baisse des crédits adressés aux promoteurs. L’investissement en produits industriels aurait, en revanche, poursuivi sa tendance haussière, dans le sillage du renforcement de 33% des importations de biens d’équipement et d’une progression de 4% du flux des crédits accordés à l’équipement. Les activités hors agriculture commencent, eux aussi, à montrer quelques signes d’essoufflement. Amorcé en 2015, leur rythme de progression de la valeur ajoutée hors agriculture n’aurait pas dépassé les 2,5% au deuxième trimestre 2016, contre 3% au quatrième trimestre 2015.

Les activités tertiaires auraient continué de soutenir la croissance non-agricole, grâce à la résilience des activités du commerce et de la communication. Au sein des branches secondaires, les industries manufacturières auraient été la composante la plus dynamique, affichant une légère accélération de leur rythme de croissance. C’est ainsi qu’après avoir réalisé un accroissement de 2,9% au premier trimestre 2016, la valeur ajoutée industrielle aurait progressé de 3,2%, au deuxième trimestre 2016, soit un gain de +0,3 point de base ente les deux premiers trimestres de l’année en cours. Cette évolution aurait été sous-tendue par les bonnes performances des branches de l’agroalimentaire, des Industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques (IMME) et de la chimie et parachimie, dont les progressions auraient atteint, respectivement, 4,3%, 5,3% et 4,5%, en variations annuelles.


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