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Conjoncture-Covid-19 : la DEPF évalue les dégâts

La Direction des études et des prévisions financières relevant de la Banque centrale vient de livrer sa note de conjoncture, pour scanner la situation économique et financière nationale à l’issue de 2020, année de crise sans précédent !

On la savait lourde, la facture de la Covid-19, mais elle s’avère bien onéreuse. La baisse marque, pratiquement, tous les compartiments sondés par le bilan de la conjoncture, comme en attestent les données de Bank Al-Maghrib étudiées par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF). En termes de tendances sectorielles, même si la pandémie a malmené l’économie nationale, le ciel s’est montré clément au cours de l’année dernière, ce qui a favorisé les conditions d’une bonne campagne agricole 2020/2021, renforcées par une performance positive du secteur de la pêche. Ce dernier a, en effet, cumulé une progression de ses indicateurs atteignant 4,5% à fin septembre dernier.

Dans le secteur secondaire, l’on note une bonne tenue du secteur des mines. Une situation due au dynamisme de la production de phosphates, qui a progressé de 9,9% au T4 et de 6,1% à fin 2020. En parallèle, le segment industriel a pu atténuer de sa morosité, «en ligne avec l’amélioration graduelle du taux d’utilisation de la capacité et la poursuite de la reprise des exportations au quatrième trimestre 2020», détaillent les analystes de la DEPF. En revanche, dans le secteur tertiaire, la situation est plus compliquée : une dégringolade subie par l’activité touristique, avec des arrivées en repli de 78,9% à fin novembre, couplée au recul de l’activité des postes et télécommunications (-1,2% à fin septembre), en plus d’une évolution mitigée du secteur de transport.

Année de crise sanitaire inédite, l’année 2020 a été de fait marquée par une contraction de la consommation des ménages «pâtissant des retombées négatives de la succession de deux années de sécheresse sur les revenus des ménages ruraux et des pertes nettes d’emplois occasionnées par la crise sanitaire, générant un repli du recours des ménages aux crédits à la consommation», souligne la note de la DEPF. Néanmoins, la résilience des transferts des MRE (+5% à fin 2020), les transferts monétaires octroyés à travers le Fonds Covid-19 en faveur des ménages impactés par la pandémie, ainsi que par la maîtrise de l’inflation sont venus tempérer cette contreperformance. L’onde de choc de la Covid-19 a, par ailleurs, également atteint l’effort d’investissement. En a découlé «une baisse des biens d’équipement de 13,6% à fin 2020 et des crédits à l’équipement, pour la première fois depuis 2015, de 3% à fin 2020». est-il expliqué. Paradoxalement, l’investissement budgétaire a enregistré une hausse de 18,8% à fin 2020.

Dans le registre des finances publiques, le bilan 2020 de la DEPF chiffre le creusement du déficit budgétaire à 7,6% du produit intérieur brut après 3,6% un an auparavant. Bonne nouvelle, toutefois, «l’exécution de la loi de Finances rectificative 2020 a été favorable par rapport aux prévisions, réalisant une plus-value de 6,6 MMDH au niveau des recettes et une économie de 5,6 milliards au niveau des dépenses ordinaires». Maintenant, sous le volet du financement de l’économie, la note de conjoncture note un ralentissement de la croissance des crédits bancaires à fin 2020 à 4,5% après 5,3% à fin 2019, particulièrement, ceux au secteur non financier (+3,9% après +5,5%). Par objet économique, l’évolution des crédits bancaires recouvre un recul des crédits à l’équipement (-3% après 5,7%) et à la consommation (-4,2% après 4,6%), le ralentissement de ceux à l’immobilier (2,5% après 3,5%) et l’accélération de ceux de trésorerie (8,8% après 6,8%). 

Sami Nemli / Les Inspirations Éco


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