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Club des Femmes administrateurs : l’engagement ESG l’emporte (VIDEO)

Les enjeux d’une gouvernance performante, responsable et durable sont innombrables, mais encore faut-il le vouloir. Aujourd’hui, avec le changement de paradigme qui s’opère, les priorités de l’entreprise s’élargissent et se transforment. La convergence des intérêts communs prévaut. 

C’est en grande pompe que le Club des femmes administrateurs au Maroc (CFA) a célébré son 10e anniversaire. Une brochette d’illustres personnalités ont pris part à l’événement qui s’est tenu sous le thème «Les engagements ESG pour une gouvernance responsable et durable des entreprises des secteurs public et privé». Ont répondu présents, Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des finances, Chakib Alj, président de la CGEM et Nezha Hayat, présidente de l’AMMC, le «gendarme de la Bourse», pour discuter de la priorité stratégique de la responsabilité sociétale des entreprises, thème d’actualité s’il en est.

D’où, d’ailleurs, le choix du CFA de développer une communauté influente de femmes leaders, œuvrant pour une gouvernance performante, responsable et durable. Dans cet esprit, Nadia Fettah a insisté sur le fait que le développement de l’entreprise rime actuellement avec respect des principes ESG (environnement, social et gouvernance), dévoilant que le Fond Mohammed VI – qui sera opérationnel dans les jours à venir -vient prôner une stratégie de développement et de bonne gouvernance, basée sur l’engagement ESG.

À ce sujet, un décret dédié aux EEP (Entreprises et établissements publics) est en cours d’élaboration afin de renforcer la bonne gouvernance. Dans son allocution, la ministre a souligné qu’il s’agit, certes, d’une approche volontariste mais dont l’impact économique reste non négligeable, notamment dans une ère marquée par les fluctuations et le changement de paradigme. Preuve à l’appui, plusieurs études confirment que les programmes ESG ont un impact positif sur le bilan des sociétés. À titre d’exemple, les entreprises les plus performantes en la matière bénéficient d’une croissance 10 à 20% plus rapide, et d’une valorisation plus importante, que leurs concurrents. S’ajoute à cela la réduction des coûts qui est estimée entre 5 et 10%.

Un baromètre pour mesurer la bonne gouvernance
Des déclarations corroborées par la présidente de l’AMMC. En effet, cette dernière a répertorié les actions entreprises par le régulateur du marché financier, en termes de transparence extra-financière, depuis 2017. Elles ont consisté essentiellement à promouvoir des instruments de financement adapté, au point de développer un écosystème pour accompagner les émetteurs dans la transition.

Pour la prochaine étape 2021-2023, l’AMMC envisage d’étendre cette approche aux investisseurs et gestionnaires de portefeuille. Toutefois, dans un souci de valorisation de la gouvernance responsable, le patronat s’est engagé conjointement avec le CFA et Ethics & Boards, une data bank spécialisée dans les solutions liées à la gouvernance, à travers la signature d’un accord de partenariat. Lequel consiste à réaliser un baromètre annuel de gouvernance responsable qui demeure un outil d’appréciation de l’état de l’art, à l’instar des pays développés.

D’ailleurs, ces mécanismes de mesure ont fait leurs preuves, à l’image du succès de la loi Copé-Zimmermann sur la mixité dans les conseils, appliquée en France. Cependant, le baromètre ne concerne que les 100 entreprises labélisées RSE de la CGEM, dont 20% sont cotées en bourse, avec la perspective d’en élargir l’accès aux TPME, selon Chakib Alj. In fine, le CFA, qui fait de cette thématique son cheval de bataille, s’inscrit dans la perspective de partage de la valeur et la préservation de la planète, d’où l’incitation des entreprises à adhérer à la convergence des intérêts de l’ensemble des parties prenantes, et non plus au seul bénéfice de celui des actionnaires.

Par ailleurs, le club des femmes administrateurs poursuit sa lutte pour combattre ce plafond de verre étanche qui empêche la gent féminine d’accéder à la sphère des décideurs à plus grande échelle. À noter qu’aujourd’hui, seulement 2% des entreprises marocaines comptent des femmes dans leurs conseils d’administration. Du côté des sociétés introduites en bourse, la proportion serait de l’ordre de 18%, à en croire les chiffres du patronat. D’où le fait que le CFA milite pour faire augmenter le pourcentage des femmes dans les conseils des entreprises publiques et des sociétés faisant appel à l’épargne. Pour l’heure, le club compte à son actif 100 membres à l’échelle nationale.

Maryam Ouazani / Les Inspirations ÉCO


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