Centre national de l’arganier : le projet sort de terre
Lancés au cours de ce mois, les travaux de gros œuvre vont mobiliser plus de 13,5 MDH, sur un coût total du projet estimestimé à 35 MDH hors taxes, selon l’Agence nationale de développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA), maître d’ouvrage du projet.
Faisant partie des objectifs stratégiques du contrat-programme de la filière de l’arganier conclu le 26 avril 2011 entre le gouvernement et l’interprofession, le projet du Centre national de l’arganier (CNA) commence à sortir de terre au quartier Tilila à Agadir. Couvrant une superficie globale de l’ordre de 5.638 m2, dont 4.376 m2 de surface couverte, «les travaux du CNA,, lancés durant ce mois de juin, nécessiteront une durée de 10 mois», explique Ahmed Dany, ingénieur responsable des travaux de construction de ce projet au sein de l’ANDZOA.
En effet, c’est l’Agence nationale de développement des zones oasiennes et l’arganier (ANDZOA) qui assure la maîtrise d’ouvrage de ce centre. Quant au budget, «le montant total prévisionnel du projet est estimé à 35 MDH hors taxes alors que les travaux de gros œuvre, actuellement lancés, ont été déjà adjugés à 13,5 MDH», ajoute Dany. C’est l’entreprise Seltra qui assure la réalisation des travaux de gros œuvre alors que la conception a été élaborée par le cabinet d’architecture Zohry.
S’agissant de l’assistance à la maîtrise d’ouvrage, elle a été confiée au bureau d’études «Bien» et au bureau de contrôle «Cotec». Le chantier de ce projet a fait l’objet d’une visite de terrain, en fin de semaine dernière, de Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts.
Le CNA sera construit autour de trois composantes
Le Centre national de l’arganier (CNA), mis en œuvre par l’ANDZOA, est engagé en tant que plateforme d’interprétation du patrimoine, de convergence et de coordination de la recherche et de gestion des connaissances afin d’assurer un accompagnement de la filière de l’arganier et de ses acteurs.
Faisant partie aussi des premières recommandations du Congrès international de l’arganier, notamment lors de sa 5e édition organisée en 2011, le CNA a pour principal objectif de structurer et de canaliser l’ensemble des efforts liés à l’arganeraie afin d’assurer une gouvernance durable de la filière.
Ce projet englobe trois composantes qui constituent une déclinaison des missions et attributions qui lui sont assignées. Il s’agit de l’unité d’interprétation du patrimoine de l’arganeraie pour une meilleure valorisation et promotion de son patrimoine naturel et culturel matériel et immatériel, l’unité d’encouragement de la recherche scientifique afin d’orienter et appuyer sa convergence sur l’arganier et l’arganeraie ainsi que l’unité de gestion des connaissances.
Cette dernière s’assigne pour objectif d’assurer une veille stratégique et technologique et de promouvoir la gestion des connaissances pour accompagner l’aide à la prise de décision. Le Centre national de l’arganier concrétise aussi les engagements de l’État avec l’interprofession dans le cadre du contrat-programme précité pour la mise en place de ce pôle de compétences dédié à l’arganeraie (premier axe du contrat-programme).
Conçu dans le cadre du Plan Maroc Vert et concrétisé dans le cadre de la nouvelle stratégie de développement du secteur agricole «Génération Green 2020-2030», le projet permettra de canaliser les efforts des acteurs scientifiques et professionnels de la Réserve de biosphère arganeraie, puisque cette structure se positionnera aussi comme un pôle de promotion du patrimoine culturel de l’arganier et d’appui à la recherche.
Les objectifs du nouveau contrat-programme de la filière
S’étalant sur une superficie de 2,5 M d’hectares environ, la Réserve de biosphère de l’arganier a été reconnu et classé en 1998 en tant que première Réserve de biosphère par l’UNESCO et a bénéficié d’un financement, en 2016, du Fonds vert pour le climat de l’arganiculture dans le cadre du projet «Mise en place de l’arganiculture en environnement dégradé» (DARED).
Par la suite, les Nations unies ont proclamé le 10 mai Journée internationale de l’arganier, lequel est célébré chaque année. Cette reconnaissance onusienne consacre la contribution du secteur de l’arganier dans la mise en œuvre des 17 objectifs de développement durable (ODD) et la réalisation du développement durable dans ses trois dimensions : économique, sociale et environnementale.
Générant plus de 31 millions de dollars à l’export au titre de l’année 2021, la filière de l’arganier devra se doter d’un nouveau contrat-programme à l’horizon 2030. Ce prochain contrat devra s’aligner sur les orientations de deux nouvelles stratégies nationales, notamment «Génération green 2020-2030» et sa déclinaison en PAR (Plan agricole régional), en plus de «Forêts du Maroc 2020-2030».
Aujourd’hui, les objectifs tracés par la nouvelle vision de la filière à l’horizon 2030 porte sur cinq axes, notamment la réhabilitation de l’arganeraie, pour atteindre 400.000 hectares à l’horizon 2030 et l’extension de l’arganiculture avec pour cible 50.000 hectares.
Il s’agit aussi de l’augmentation de la production d’huile d’argane avec pour objectif 10.000 tonnes en 2030 et en assurer 50% de conditionnement à l’horizon 2030. Il est aussi question de procéder à la commercialisation de 10% des ventes en 2025, via la plateforme digitale dédiée à la commercialisation des produits de l’argane, pour passer en 2030 à 30%.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO