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Aquaculture : l’ANDA met les bouchées doubles

L’aquaculture, qui pèse de tout son poids dans l’économie bleue, représente une priorité pour le département de tutelle. Il s’agit d’une composante essentielle de la souveraineté alimentaire, d’où le travail acharné que mène l’ANDA pour stimuler le tissu entrepreneurial dans le secteur. Les projets initiés semblent évoluer sous les meilleurs auspices. 

Riche en ressources, le secteur de l’aquaculture augure de réalisations prometteuses. Preuve en est le nombre de projets mis en place à travers l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA) dont les réalisations ont été présentées par Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime lors de la tenue de la 19e session du conseil d’administration de l’ANDA.

Les projets en perspective
En termes de projets, l’agence a assuré l’accompagnement de l’installation de 290 projets aquacoles au titre de l’année 2021, dont 233 sont localisés dans la Région de Dakhla-Oued Eddahab. Ces projets autorisés permettront la création de près de 4.365 emplois directs avec un montant d’investissement global de l’ordre de 6,82 milliards de dirhams. Selon le ministre de tutelle, ces nouveaux investissements vont contribuer à diversifier l’offre en produits de la mer avec un volume additionnel, à terme, de 199 mille tonnes.

Par ailleurs, eu égard aux potentialités dont regorgent les côtes nationales, l’ANDA avait lancé, en 2021, un appel à manifestation d’intérêt dans cinq régions afin de stimuler l’élan des investissements. Il s’agit de Dakhla-Oued Eddahab, Guelmim-Oued Noun, Souss-Massa, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et l’Oriental, avec une offre globale de 300 parcelles en mer pour une superficie totale de 6.000 ha. Les nouveaux projets, sélectionnés à l’issue de ce processus, viendront renforcer le portefeuille des projets aquacoles etconforter le rang de ce secteur dans l’économie nationale.

Dans la même perspective, une nouvelle offre aquacole de 3.985 ha, répartis sur 197 parcelles, a été ouverte à l’investissement en avril dernier. Elle concerne les Régions de Casablanca Settat, Marrakech Safi, Guelmim-Oued Noun et Laâyoune-Sakia El Hamra, qui se sont récemment dotées de plans d’aménagement aquacole régionaux.

Pour une inclusion entrepreneuriale
L’ANDA ne s’est pas non plus endormi sur ses lauriers en cette année 2022. En effet, elle a lancé,  en juin, deux appels à manifestation d’intérêt (expirant en novembre prochain) pour le développement de l’algoculture dans la lagune de Marchica.

Dans le détail, le premier AMI, qui est adressé aux investisseurs nationaux et internationaux, concerne 24 parcelles de 16 ha chacune. Le second est destiné aux jeunes porteurs de projets de la Région de l’Oriental et aux coopératives de marins-pêcheurs opérant dans la même lagune. Il porte sur 5 parcelles de 16 ha chacune.

Pour ce qui est du programme d’appui sectoriel, l’agence a annoncé que 114 projets ont bénéficié d’un soutien financier de 129 MDH. Un financement qui a servi à l’acquisition des équipements et installations des fermes aquacoles en faveur des femmes, des jeunes et des marins-pêcheurs en vue de faciliter leur inclusion dans le tissu entrepreneurial. Toujours en termes de réalisation, l’Agence a amorcé la conception de deux programmes d’accompagnement financier auprès de deux bailleurs de fonds. Il s’agit de la Banque islamique de développement (BID) et de la Banque mondiale pour des montants respectifs de 20 et 10 M€. Ces programmes ont pour vocation de booster la compétitivité du secteur aquacole via l’accompagnement des projets d’investissement tout au long de la chaîne de valeur.

À cet effet, en plus des fermes déjà installées à des fins pédagogiques, un programme de mise en place d’une station de démonstration/formation aquacole est en cours de lancement à Sidi Ifni, dans le cadre de la coopération entre le département de la Pêche maritime, l’ANDA et la FAO. Le financement (2,5 millions de dollars) en est assuré conjointement par les Ambassades de Norvège et des Pays-Bas. Ces installations pilotes sont appelées à servir de structures d’incubation des startups dans le secteur.

Parmi les points de débat, figurent les leviers structurants pour le développement du secteur aquacole, en harmonie avec la stratégie du Maroc qui place l’aquaculture en tant que composante majeure de l’économie bleue, et voué à jouer pleinement son rôle dans la souveraineté alimentaire du pays. La mise en œuvre du cadre juridique et réglementaire, dont les lois ont été adoptées par la première Chambre du Parlement à l’unanimité, permettra de mettre en place les jalons pour un développement structuré du secteur dans toutes ses composantes. Le déploiement d’un programme de formation dédié est érigé en priorité afin de doter cette nouvelle filière de compétences humaines qualifiées sur toute la chaîne de valeur.

Maryam Ouazani / Les Inspirations ÉCO


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