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ALECA. Vers un nouveau partenariat Maroc-UE plus large ?

 

Ayant un aspect purement commercial alors que les nouveaux accords de l’UE avec ses partenaires deviennent plus élargis, l’opportunité de l’ALECA est remise en question. Une réflexion est menée sur le nouvel agenda de partenariat avec l’UE après 3 ans de blocage.

C’est dans un contexte marqué par la montée des populismes, le Brexit et surtout les élections européennes du 23 mai prochain , que s’est tenue, vendredi au Parlement à Rabat, la 10ème réunion de la Commission parlementaire mixte (CPM) Maroc-UE. Et, c’est une délégation restreinte de parlementaires européens qui ont pu faire le déplacement vu les restrictions en terme de déplacements imposées aux membres à la veille du scrutin. Outil de la diplomatie parlementaire ayant joué un rôle crucial durant les moments difficiles des relations Maroc-UE, notamment suite aux jugements de la Cour de justice européenne concernant l’accord agricole ou l’accord de pêche, la CPM est à la phase-bilan.

Le coprésident de la Commission, Abderrahim Atmoun, récemment nommé ambassadeur du Maroc en Pologne, laissera une CPM à la croisée des chemins. Il a été au cœur des combats au sein des instances européennes pour faire valoir le droit du Maroc à un partenariat décomplexé des enjeux politiques et territoriaux.

À ses côtés, la coprésidente de la CPM, Ayala Sender, a insisté sur l’importance d’insuffler une nouvelle dynamique aux relations Maroc-UE pour renforcer davantage le statut avancé dont bénéficie le royaume. Pour elle, le vote des accords agricole et celui de la pêche constituent des momentums pour les deux partenaires marquant un travail patient et intelligent de la diplomatie tout en prenant en considération la complexité des procédures du Parlement européen. Cap stratégique Plusieurs interrogations ont été soulevées durant cette réunion dont les nouveaux outils qu’il faut mettre en œuvre en terme de plaidoyer pour un partenariat encore plus approfondi. Mais, les intervenants n’ont pas beaucoup mis l’accent sur le rôle que l’ALECA (Accord de libre échange complet et approfondi) avec l’UE serait à même de jouer. Car, les lois ont changé au niveau européen et les nouveaux accords de l’UE avec les autres pays sont souvent mixte (commerce, politique, social, culturel) et non seulement commerciaux.

Dans cette optique, Santiago Eisas Ayxela, député du Groupe du parti populaire européen et membre de la CPM Maroc-UE, entrevoit un accord encore plus élargi que l’ALECA. À plus forte raison qu’il a qualifié le Maroc de «seul pays stable et fiable dans la région» ainsi qu’un partenaire principal de l’UE. C’est donc une nouvelle approche qui interpelle les relations Maroc-UE à la lumière des soubresauts qui secouent la région méditerranéenne sans épargner le partenaire historique européen. Pour mieux se préparer à ce qui va venir, le ministère des Affaires étrangères prépare une réflexion sur l’avenir des relations avec l’UE afin de tracer un cap stratégique. C’est ce qui ressort des explications d’Omar Amghar, directeur de l’UE et des processus méditerranéens au ministère, qui a passé en revue les différents types de partenariat Maroc-UE. Pour lui, le statut avancé conclu en 2008 a permis de consolider les relations et de pénétrer les structures de travail de l’UE. Il a cité dans ce sens, le programme national de convergence réglementaire avec l’UE, la mise en réseau du transport et de l’énergie ainsi que le partenariat pour la mobilité. «Toutefois les arrêtés de la Cour de justice européenne concernant notamment l’accord agricole et l’accent de pêche ont menacé de déconstruire tout ce qui a été bâti», a-t-il soutenu.

Le financement, une question toujours cruciale
Cette phase post-crise est aujourd’hui propice à la reprise de l’agenda suspendu il y a trois ans tout en restant vigilent vis-à-vis des adversaires du Maroc qui ne ménageront aucun effort pour ré-attaquer les accords agricole et de pêche. Le rôle de la diplomatie parlementaire, principalement dans le cadre de la CPM est de première main. Surtout pour pousser le gouvernement à faire montre d’une plus grande disposition à hisser le niveau du partenariat au-delà de l’agenda politique. C’est un aspect que Philip Mikos, Chef de la coopération à la délégation de l’UE à Rabat, a particulièrement mis en lumière. «Le rôle du parlement est fondamental pour maintenir une pression positive sur le gouvernement dans le cadre de ses prérogatives de supervision de l’action politique», a-t-il expliqué. Pour Mikos, les fonds européens dans le cadre du partenariat avec le Maroc ne sont pas toujours dépensés à cause de la lenteur de mise en œuvre des projets. En effet, il s’agit là d’un problème devenu assez embarrassant pour les gouvernements successifs qui souvent manquent d’idées ou de projets pour profiter pleinement de l’outil de financement européen pourtant disponible. 


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