Adoption de l’Intelligence artificielle : le déni des départements marketing !
Les départements marketing & communications des entreprises marocaines ne maîtrisent pas encore la véritable valeur ajoutée de l’Intelligence artificielle dans le fonctionnement de leurs entreprises. Cette prise de conscience est encore embryonnaire, une perception qu’il faudra changer au plus vite.
«L’Intelligence artificielle (IA) créera des individus augmentés et des entreprises augmentées, mais ne les remplacera jamais». C’est avec ces propos qu’Amine Laraki, directeur général de Zone Bleue DDB, a démontré l’importance et la valeur ajoutée que peut apporte l’IA dans le fonctionnement des entreprises marocaines. En effet, c’est une première dans le monde de la communication. L’agence de conseil Zone Bleue DDB et ThinkONE sont allés à la rencontre de plus de 100 dirigeants et responsables de marques au sein des entreprises au Maroc avec pour objectif de comprendre leurs perspectives en matière d’adoption de l’intelligence artificielle dans leur activité. Les résultats de cette étude novatrice sont partagés sur bluehub.ma, la plateforme de knowledge sharing spécialisée dans le branding, faisant partie intégrante de Zone Bleue DDB. Ainsi, cette étude vise à contribuer à mettre en lumière les défis et les opportunités liés à l’adoption de l’IA dans le domaine de la gestion stratégique des marques au Maroc.
Cette étude sur la maturité de l’Intelligence artificielle dans les départements marketing et communication des entreprises marocaines révèle un paysage contrasté, notamment à travers une prise de conscience des avantages de l’IA et des connaissances superficielles. En effet, seulement 3% des dirigeants sondés déclarent avoir une maîtrise ou une connaissance approfondie de l’IA et de ses champs d’application. L’étude fait ressortir une forte volonté d’adopter l’IA malgré les craintes concernant le manque de compétences spécialisées et la préparation insuffisante à l’évolution numérique : 50% des dirigeants de marque craignent une pénurie de compétences spécialisées en IA pour accompagner son implémentation. Ils sont également 50% des sondés à appréhender le fait d’être non préparés à l’évolution actuelle de l’environnement numérique actuel.
La planification traîne
Par ailleurs, les dirigeants s’attendent à un impact significatif de l’IA sur la compétitivité et la croissance des marques, mais l’étude relève une planification à la traîne pour l’adoption d’outils IA au niveau global de l’entreprise. Seulement 6% ont planifié formellement de se doter d’outils IA dans les 6 à 24 mois. L’étude démontre aussi une prédominance des initiatives individuelles avec une préférence pour le recours à des consultants externes pour l’intégration de l’IA, 56% des sondés déclarent que l’usage des outils IA au sein de leur entreprise se fait de façon individuelle. Paradoxalement, moins de 2% considèrent que l’entreprise qui les emploie se dotera d’outils IA d’ici juin 2024.
D’un autre côté, l’étude relève un véritable engouement actuel pour l’IA générative dans le développement de contenu créatif et l’analyse des données clients, mais des perspectives tournées vers la gestion de la relation et l’expérience client. En outre, 69% des sondés déclarent d’ores et déjà que l’acculturation IA de leur entreprise devra être confiée à des consultants et prestataires externes. Elle se ferait notamment à travers des programmes de formation pour 31% d’entre eux.
Cependant, seuls 6% du public sondé affirment avoir pris des initiatives formelles en matière de formation pour les équipes internes. Peu d’inquiétude concernant l’impact de l’IA sur l’emploi, mais des préoccupations quant à la sécurité des données et au manque de réglementation. Ce dernier point est évoqué par 54% des sondés qui expriment des craintes liées à la sécurité des données et à l’absence de réglementation et de normes de transparence quant a l’usage des outils d’IA.
«Il n’y a pas de démarche collective pour l’IA»
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO