Activité industrielle : ce que disent les derniers chiffres de Bank Al-Maghrib

Dans sa dernière enquête mensuelle de conjoncture de l’activité industrielle, Bank Al-Maghrib révèle une hausse de la production et des ventes dans les branches majeures, à l’exception de celle du textile et du cuir. Le niveau des commandes et les perspectives de production au cours des trois prochains mois ont également été passés au crible.
L’activité industrielle se porte bien. C’est ce que nous apprend Bank Al-Maghrib (BAM) dans son enquête mensuelle de conjoncture du mois de mars. Cette amélioration des activités est confirmée par les chiffres. Ainsi, le taux d’utilisation des capacités (TUC) se serait situé à 79% contre 78% en février dernier.
Cet indicateur mesure l’intensité avec laquelle les industries utilisent leur capacité de production. Autrement dit, il évalue le pourcentage de la production réelle par rapport à la production potentielle.
Cette hausse de la production est perceptible dans quasiment toutes les branches, à commencer par l’industrie agroalimentaire, dont le TUC se serait situé à 75% et où les ventes auraient augmenté sur le marché local et chuté à l’étranger. Une progression des commandes a aussi été notée, avec un carnet qui se serait situé à un niveau supérieur à la normale.
Hausse de la production dans les branches chimiques et mécaniques
Même constat pour les industries chimiques et parachimiques, où ce taux se serait établi à 77%. Contrairement à la branche agroalimentaire, ses ventes auraient été marquées par une croissance des exportations et une baisse des ventes sur le marché local.
Pour leur part, les commandes auraient baissé avec un carnet qui se serait situé à un niveau inférieur à la normale. Les industries mécaniques et métallurgiques surfent également sur cette vague positive, avec un TUC estimé à 87% en mars dernier.
Les ventes auraient augmenté aussi bien sur le marché local qu’étranger. Idem pour les commandes qui ont enregistré une progression avec des carnets qui auraient atteint un niveau supérieur à la normale.
Activités au ralenti dans le textile et le cuir
Cette embellie contraste avec la réalité observée dans la branche textile et cuir (TUC de 80%) où la production aurait stagné, résultat d’une hausse dans les industries habillement-fourrures et celle du textile, et une baisse dans l’industrie du cuir et de la chaussure.
Contrairement aux trois autres sous-secteurs, ses ventes auraient régressé dans toutes les branches à l’exception de l’industrie textile. En hausse sur le marché local, elles ont chuté à l’export.
«S’agissant des commandes, elles auraient affiché une stagnation, recouvrant une hausse dans l’industrie de l’habillement et des fourrures, une stagnation dans l’industrie textile et une baisse dans l’industrie du cuir et de la chaussure. Les carnets de commandes se seraient, pour leur part, situés à un niveau inférieur à la normale», souligne Bank Al-Maghrib.
Perspectives de production : optimisme vs pessimisme
Interrogés sur les perspectives de production au cours des trois prochains mois, les patrons d’entreprises sont partagés. Dans l’agroalimentaire, les top managers s’attendent à une hausse de la production et des ventes.
Toutefois, «plus d’une entreprise sur quatre déclarent des incertitudes quant à l’évolution future de la production et des ventes», précise BAM.
Chez les professionnels de la mécanique et de la métallurgie, on anticipe également une augmentation de la production et des ventes.
Dans ce lot, «24% des entreprises déclarent des incertitudes quant à l’évolution future de la production».
Leur optimisme tranche avec le pessimisme des chefs d’entreprise des industries du textile et du cuir, et ceux des industries chimiques et parachimiques. Les premiers s’attendent à une baisse de la production et à une stagnation des ventes, tandis que les seconds anticipent une baisse dans ces deux segments.
Elimane Sembène / Les Inspirations ÉCO