Éco-Business

Accord de Paris Faut-il «craindre» Trump?

La position affichée par Donald Trump durant sa campagne électorale, quant à la teneur de l’Accord de Paris, nourrit des avis mitigés parmi les observateurs.

Dès les premières heures qui ont suivi la confirmation de Donald Trump aux commandes de la maison blanche, hier mercredi 9 novembre, une question, cruciale, a tout de suite fait écho dans les couloirs de Bab Ighli. Observateurs, chercheurs et négociateurs… nombre d’entre eux se sont montrés sceptiques. Trump ira-t-il jusqu’au bout de sa menace? Annulera-t-il vraiment comme il l’a brandi pendant sa campagne électorale, l’Accord de Paris ? Le richissime candidat avait en effet qualifié le dérèglement climatique de «canular» et menacé d’«annuler» l’accord de Paris contre le réchauffement. Les premières réactions des différents officiels interpellés à ce sujet par la presse internationale ont tempéré ces craintes.

Depuis Marrakech, où se tient justement la 22e conférence de l’ONU sur le climat (COP22), le commentaire de Patricia Espinosa a été très bref. «Nous avons hâte de collaborer avec son administration, afin de faire avancer l’agenda climatique pour le bénéfice des peuples du monde», a ainsi déclaré dans un communiqué la responsable climat de l’ONU. Cité par l’AFP, par exemple, le Maldivien Thoriq Ibrahim, pour l’Alliance des petits Etats insulaires, a estimé que «l’un des grands défis que l’administration Trump devra affronter est le changement climatique».

Le Malien Seyni Nafo, le négociateur du groupe Afrique, affichait de son côté un certain optimisme. «Je ne suis pas inquiet, ce sera intéressant, j’ai hâte de travailler avec la nouvelle administration américaine», a-t-il déclaré à l’AFP. Pour la ministre française de l’Environnement, Ségolène Royal, qui a présidé les négociations internationales sur le climat jusqu’à l’ouverture de la COP 22 à Marrakech lundi dernier, a estimé que Trump «ne peut pas empêcher» la «mise en œuvre» de l’Accord de Paris sur le climat conclu l’an dernier». En dépit, donc, des déclarations faites en ce sens pendant la campagne, Trump n’irait pas jusqu’à dénoncer l’Accord, a estimé Royal sur les ondes de la radio RTL. «Il va falloir redoubler de combativité pour gagner la bataille contre le climat», «il va falloir être extrêmement vigilant et riposter à chaque fois que des tentatives seront faites pour affaiblir cet accord», a-t-elle ajouté. Notons que le Pacte sur le climat, signé lors de la COP21 en décembre dernier et entré en vigueur vendredi 4 novembre, prévoit que les pays ayant ratifié – dont les Etats-Unis – ne pourront le dénoncer avant quatre ans (dont un de préavis). Maintenant, les doivent maintenant s’entendre sur un certain nombre de règles pour le rendre opérationnel. Il implique notamment des investissements massifs dans les énergies renouvelables pour que les économies se détournent des énergies fossiles, dont Donald Trump est un grand défenseur. 


COP22. Kerry pour représenter les USA

Déjà, ce qui est certain c’est que pour la partie américaine, c’est le Secrétaire d’Etat John Kerry, qui prendra part aux travaux de la COP22. Le responsable est en effet attendu les 15 et 16 novembre courant à Marrakech, selon l’annonce faite par le Département d’Etat US. «Le secrétaire d’Etat (John) Kerry se rendra, les 15 et 16 novembre à Marrakech, au Maroc, pour participer à la 22e conférence des parties à la convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique», a indiqué le porte-parole de la diplomatie américaine, John Kirby, dans un communiqué. Il a précisé que lors de la conférence de Marrakech, Kerry prononcera un discours dans lequel il va souligner l’urgence de faire face aux changements climatiques et l’importance d’une action climatique continue et ambitieuse à travers le monde.


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