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Accord de l’OMS sur la prévention des pandémies : une aubaine pour l’industrie pharmaceutique marocaine

L’accord sur la prévention des pandémies, adopté hier par l’OMS, conforte le Maroc dans sa politique de gestion des grandes crises. Il est même de nature à renforcer l’industrie pharmaceutique nationale dans la réactivité aux situations d’urgence et dans le transfert de technologie.

C’est un accord historique qui a été adopté hier, mardi 20 mai à Genève, par les 124 États membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et il fait l’affaire de pays comme le Maroc ! L’accord prévoit plusieurs grandes nouveautés dans la conduite des systèmes de santé, particulièrement en matière de prévention des pandémies.

«Pour le Maroc, c’est très important, car cela conforte l’orientation prise par le pays depuis la survenue d’un certain nombre d’évènements majeurs, à l’image de la covid-19 et de la catastrophe du séisme d’Al Haouz», commente Moulay Said Afif, président de la Fédération nationale de la santé, dans une déclaration aux Inspirations Éco.

Selon lui, «c’est également important parce que cette avancée conforte la médecine préventive, surtout pour ce qui est de la prise en compte de la vaccination».

Mais ce n’est pas tout : «Pour l’industrie pharmaceutique nationale aussi, il s’agit d’une bonne nouvelle, notamment en termes de transfert de technologie et de sa capacité à faire du Maroc un véritable hub de cette industrie à destination de l’Afrique», poursuit-il.

Unité de Benslimane
En effet, c’est sur ce dernier point que l’aspect économique intervient. Le Royaume étant l’un des rares pays africains (deuxième continental) à disposer d’une véritable industrie pharmaceutique robuste et exportatrice, il se positionne confortablement pour bénéficier de cet accord nouvellement adopté.

«L’industrie pharmaceutique nationale, avec sa maturité, pourra être appelée à réagir rapidement, notamment grâce à ses implantations en Afrique subsaharienne et dans les pays du Golfe», déclare pour sa part le professeur Jaafar Heikel, spécialiste des maladies infectieuses.

Il est vrai que cet accord n’ouvre pas automatiquement la porte au partage de technologie pour la fabrication de vaccins et de médicaments pour prévenir les pandémies, mais il en balise le chemin. Autrement dit, pour prévenir ces pandémies, il faudra sûrement que les pays en développement et émergents puissent bénéficier de ce transfert de technologie. Cela est particulièrement vrai lorsqu’ils disposent d’un environnement propice pour leur permettre de produire ces vaccins, comme c’est le cas du Maroc.

D’ailleurs, il faut noter qu’au lendemain de la pandémie de covid-19, le Roi Mohammed VI avait lancé, à Benslimane, un important projet d’usine de fabrication et de mise en seringue de vaccins (anti-Covid et autres vaccins).

Cette unité devrait disposer de trois lignes industrielles avec une capacité combinée de production pouvant atteindre 116 millions d’unités. Par ailleurs, le lancement, récemment, de la phase d’opérationnalisation des sites de réponses aux catastrophes naturelles à Bouknadel augure d’une nouvelle étape dans la prévention des pandémies et autres calamités.

Export
«L’instauration de l’Agence nationale du médicament, régie par la loi 06-22 sur la réforme de la santé, vise deux objectifs : faciliter les autorisations de mise sur le marché (AMM) et encourager l’industrie pharmaceutique nationale. Ainsi, le Royaume est dans les bonnes dispositions », rappelle le président de la Fédération nationale de la santé.

Said Afif rappelle que l’industrie pharmaceutique nationale permet de couvrir plus de 60% des besoins nationaux en médicaments et exporte aussi de façon dynamique sur le continent africain et au-delà. «Cela va donc conforter cette industrie dans sa vision de s’élargir et d’être plus présente sur le marché de l’export.»

Pour rappel, l’industrie pharmaceutique nationale poursuit sa croissance en termes de chiffre d’affaires. Les derniers chiffres communiqués à ce jour font état d’une progression de 50%, en 2023, par rapport à l’année précédente, soit environ 15 MMDH.

Moulay Said Afif
Président de la Fédération nationale de la santé

«L’instauration de l’Agence nationale du médicament, régie par la loi 06-22 sur la réforme de la santé, vise deux objectifs : faciliter les autorisations de mise sur le marché (AMM) et encourager l’industrie pharmaceutique nationale. Ainsi, le Royaume est dans les bonnes dispositions. Cela va donc conforter cette industrie dans sa vision de s’élargir et d’être plus présente sur le marché de l’export.»

Dr. Jaafar Heikel
Spécialiste des maladies infectieuses

«C’est un accord qui conforte le Maroc dans sa politique de souveraineté sanitaire et sa résilience face aux catastrophes majeures. L’OMS fait au niveau mondial ce que le Maroc fait déjà au niveau national. L’industrie pharmaceutique nationale, avec sa maturité, pourra être appelée à réagir rapidement, notamment grâce à ses implantations en Afrique subsaharienne et dans les pays du Golfe.»

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO



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