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Accès des pays du Sahel à l’Atlantique : le Maroc accélère l’intégration économique

L’Initiative royale est la promesse que le Maroc apporte toute son énergie, mobilise tous ses efforts et partage tout son savoir-faire, insiste-t-on du côté du ministère des Affaires étrangères. 

Le Maroc a retenu l’attention de la communauté internationale en proposant, aux pays continentaux du Sahel, une initiative pour favoriser leur accès à l’Océan Atlantique. La première réunion ministérielle tenue à cet effet à Marrakech, le samedi 23 décembre, a été largement commentée. Surtout que la principale question qui est revenue était de savoir comment un pays qui ne dispose d’aucune frontière avec les États sahéliens enclavés que sont le Burkina, le Mali, le Niger et le Tchad, pouvait être à la manœuvre d’une telle action diplomatique. Certains y ont vu une manière pour le Maroc de chercher à se substituer aux puissances occidentales actuellement en mauvaise passe dans cet espace africain, alors que pour d’autres, c’est une énième manifestation du bras de fer entre Rabat et Alger, et qui se prolonge dans le Sahel.

Pour le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, «l’initiative royale est la promesse que le Maroc apporte toute son énergie, mobilise tous ses efforts et partage tout son savoir-faire. Il s’agit de soutenir les partenaires du Sahel, pour libérer les énormes potentialités de la région et, ainsi, accélérer la croissance et le développement durable et inclusif des économies de la région». Une proposition bien accueillie par les principaux pays concernés.

Task force
À Marrakech, il était question de présenter l’initiative marocaine. À l’issue des travaux, il a été convenu de créer une «task force» au niveau de chaque pays, afin de réfléchir aux priorités, et par la suite en faire part aux autres parties. Des propositions seront soumises par la suite aux dirigeants de l’ensemble des États impliqués. «L’objet de notre réunion est de mener une réflexion active, collective et concrète, sur comment traduire l’initiative royale dans la réalité, comment planifier sa mise en œuvre, comment l’inscrire dans les politiques et stratégies nationales, et comment mobiliser les bailleurs de fonds», avait tenu à préciser Nasser Bourita lors de son discours à Marrakech.

Ce qui veut implicitement dire que d’autres partenaires africains et internationaux pourront être impliqués. D’ores et déjà, des facilitations dans le commerce sont annoncées entre le Maroc et ces pays sahéliens. L’entrée en service du port Dakhla Atlantique sera, à coup sûr, une autre opportunité d’accélérer les échanges du Maroc avec ses partenaires sahéliens, mais aussi d’ouvrir un nouveau corridor pour le commerce avec le reste du monde.

Alliance des États du Sahel
Du côté marocain, on annonce que d’autres pays sont les bienvenus. À cet effet, on pense naturellement à la Mauritanie, principal pays frontalier des autres États du Sahel, donnant sur l’Atlantique. Avec la disparition du G5 Sahel, l’initiative marocaine constitue un palliatif africain pour continuer de construire le développement avec les pays sahéliens. Cela, à l’image du gazoduc Nigéria-Maroc, qui tarde certes à sortir de terre, mais qui rappelle la nécessité pour les États africains de mettre le cap sur les projets intégrateurs et à vocation sous-régionale.

D’ailleurs, cela constitue une priorité pour le Burkina Faso, le Mali et le Niger, qui ont, ensemble, récemment créé l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette alliance veut, elle aussi, maximiser sur les projets sous-régionaux liant ses pays membres, afin de réaliser l’un de ses axes principaux, à savoir le développement économique de ces pays réputés pour leurs importantes ressources, notamment dans leur sous-sol.

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO



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