Genève 2019. Électrochoc aux abords du lac
Ouverte au public du 7 au 17 mars, la 89e édition du Salon automobile helvétique est marquée par la mise en avant quasi-généralisée de l’automobile électrifiée. Renault, Peugeot, Audi, Mercedes, Volkswagen, Jeep et bien d’autres constructeurs passent enfin à l’offensive électrique et à plus grande échelle.
Voilà plus d’un siècle que le Salon automobile de Genève qui, depuis 2018, s’appelle «Geneva International Motor Show» (GIMS) met à l’honneur et sous les projecteurs les dernières créations sur 4 roues. Les organisateurs y attendent quelques 700.000 visiteurs, ce qui en fait le troisième salon automobile le plus fréquenté après ceux de Paris et de Francfort. Malgré l’absence cette année d’une dizaine de marques (Ford, Opel, Hyundai, Volvo, Jaguar, Land Rover, Mini, Infiniti, DS, Abarth et Alpine), l’exhibition helvétique reste un grand rendez-vous automobile réputé pour faire la part belle aux sportives, aux concept-cars et plus globalement à l’innovation.
L’électrification est en marche
Une donne inchangée au vu des labels sportifs (Aston Martin, Bugatti, Ferrari, Koenigsegg, McLaren, Pagani…) et des grands carrossiers et préparateurs qui répondent toujours présents (Alpina, Brabus, Italdesign, Mansory, Pininfarina, RUF…). Ceci étant, la tendance générale de cette année est plus à l’électrification qu’à tout autre technologie, y compris celle de la voiture autonome. En d’autres termes, les constructeurs semblent avoir priorisé les propulsions hybrides et électriques pour leur développement à moyen et long termes. Du coup, les voitures rechargeables sont omniprésentes dans les dédales dudit salon et leur électrification bien mise en évidence, soit par des infographies sur le stand à l’image de l’Audi Q4 e-tron, soit par des câbles les reliant à des bornes ou prises murales comme c’est le cas pour la Kia Optima Plug-in Hybrid, le Renegade de Jeep ou encore la nouvelle Peugeot 208 et un prototype radical de la 508 (Concept 508 Peugeot Engineered). Simple ou rechargeable au courant, la technologie hybride gagne du terrain dans les gammes comme celle de BMW qui compte désormais 6 modèles, dont la nouvelle génération de la Série 3 ainsi que les SUV X3 et X5.
Renault, une star nommée Clio 5
Contrairement aux précédentes éditions où les allemandes et les japonaises canalisaient toutes les attentions, les françaises sont présentes en force cette année. À commencer par Renault qui fait fort avec la nouvelle génération de sa Clio, présentée «comme la meilleure jamais conçue par Renault» selon les dires de son patron du design, Laurens van den Acker qui nous a commenté son coup de crayon (lire ci-contre). La nouvelle Clio pour laquelle la firme au losange a consenti de gros efforts en matière de qualité et notamment pour ce qui est de l’intérieur. À Genève, son duel avec la nouvelle Peugeot 208 a déjà commencé et les journalistes comme les visiteurs ont d’ores et déjà pu constater combien ces deux citadines plébiscitées en France en Europe ont un look et des orientations différentes jusque sous le capot. La Clio 5 sera hybride tandis qu’une e208 viendra enrichir le catalogue de la petite lionne. Du côté de Citroën, l’électrique est également à l’honneur mais dans une toute autre formulation à la fois cubique et futuriste. En effet, le concept Ami One cultive son originalité en se voulant une micro-citadine 100% électrique, accessible à tous via l’auto-partage et pouvant être conduite sans permis dès 14 ans. Une belle projection pour la marque au double chevron qui fête ses 100 ans au même titre d’ailleurs que Bentley. La firme de Crewe n’est donc pas venue les mains vides à Genève où elle a dévoilé le Bentayga Speed ainsi que la Continental GT Number 9 Edition, une série limitée produite pour son centenaire. Enfin, de cette 89e édition on retiendra aussi l’élégance et l’exubérance de certains bolides, comme la Pininfarina Battista et surtout «La voiture noire» de Bugatti. Cette dernière, produite à un exemplaire unique, a été vendue à plus de 16 millions d’euros !
Laurens van den Acker*
«C’est la meilleure Clio jamais conçue»
Quelle est la partie qui a été la plus challenging dans le design de la nouvelle Clio ?
Je pense que le challenge qu’il fallait relever était celui de répondre aux attentes de nos clients et aussi des journalistes pour réellement améliorer la qualité surtout à l’intérieur. C’est ce que nous avons fait, tout en intégrant les dernières innovations et technologies qu’il s’agisse de connectivité ou de conduite semi-autonome. En même temps, la nouvelle Clio présente un habitacle plus vaste et un coffre agrandi, dans un encombrement plus compact.
Justement, comment avez-vous réussi une telle prouesse ?
En fait, nous avons pris chaque élément intérieur et nous l’avons étudié puis travaillé dans le détail pour le rendre plus compact. Cela va du volant, de la console centrale, des sièges avant et leurs appuie-têtes. En même temps, nous avons amélioré les volumes intérieurs avec 26 litres d’espaces de rangement, dont la boîte à gants qui est plus profonde qu’auparavant ainsi qu’un coffre de 391 litres, soit 60 l de plus.
Quelle est la partie extérieure dont vous êtes le plus fier ?
Je suis surtout fier que la Clio 5 soit immédiatement reconnaissable en tant que Clio. J’espère aussi qu’à chaque fois que quelqu’un s’installera à son bord, il constatera qu’elle est fun, moderne et très technologique puisqu’il se dira que c’est la meilleure Clio jamais conçue.
(*) Senior Vice Président du design chez Groupe Renault