Ford Focus. Une nouvelle perspective
Ford Europe lance la quatrième génération de sa Focus, best-seller parmi les compactes. Design, connectivité, sophistications et qualités dynamiques sont au rendez-vous sur ce véhicule pour lequel l’ingénierie de l’Ovale bleu est partie d’une feuille blanche et a abouti à un produit réussi sur tous les plans. Premier contact…
Le chiffre est colossal : 104.880 heures, soit l’équivalent de 4.370 jours. Eh bien, c’est ce qu’il a fallu aux équipes de Ford, en heures de travail, pour passer du concept au design et à la finalisation de la nouvelle Focus! C’est dire combien l’ingénierie de l’Ovale bleu s’est «mobilisée» pour enfanter un best-seller écoulé à plus de 16 millions d’unités dans le monde en 20 ans. Deux décennies de carrière et de légitimité, puisque la compacte de Ford a été l’une des rares à réussir à descendre la VW Golf de son piédestal de modèle le plus vendu en Europe (c’était en 2007). Elle s’est même adjugé le statut de voiture la plus vendue dans le monde (en 2012). Du coup, c’est à partir d’une feuille blanche que les ingénieurs de Ford sont partis pour développer cette quatrième génération de la Focus, non sans préserver l’ADN qui a contribué au succès de ses devancières et tout en prenant en compte les commentaires et les attentes des clients. Résultat: cette nouvelle mouture, développée en Allemagne, se veut centrée sur l’utilisateur à tous les plans, y compris celui du style, basé sur une philosophie initiée par Ford et dite «Human-Centric Design».
Design: du neuf dans la continuité
Parce qu’elle reste une «global car» et qu’elle doit plaire partout où elle sera vendue, c’est-à-dire aux quatre coins du monde, la Focus joue la carte du consensus stylistique, mais avec quelques fantaisies géométriques bienvenues. C’est le cas de la face avant qui, malgré son air de déjà-vu (notamment à travers sa calandre), confère à la Focus une certaine fraîcheur. Les projecteurs à éclairage full LED (en option) y sont pour beaucoup, au même titre que les nervures qui traversent le capot et débordent sur les flancs en les sculptant. À l’arrière, le coup de crayon et la signature lumineuse font preuve d’un peu plus d’originalité. Pour comprendre les motivations de ceux qui ont dessiné cette compacte, il faut s’en remettre à Amko Leenarts, directeur du design chez Ford Europe qui a déclaré : «Nous avons dessiné cette nouvelle Focus pour qu’un maximum de clients tombent amoureux de ses lignes et ne s’en lassent jamais». Pour le reste, le design de la Focus se veut aussi et surtout efficient, comme en attestent ses performances aérodynamiques avec un Cx de 0,27. Un excellent coefficient pour la catégorie, qui découle de la présence de «rideaux d’air» entre le bouclier et les roues avant, mais aussi des nouvelles dimensions du véhicule. Ainsi, la Focus gagne 2 cm en longueur (4,38 m) et 1 cm en largeur (1,83 m), tandis qu’elle en perd un en hauteur (1,47 m). Surtout, en reposant sur une nouvelle plateforme (C2), la nouvelle Focus gagne 5 cm en empattement (à 2,70 m).
Plus habitable, mieux équipée
Plutôt qu’au coffre qui progresse d’environ 12 litres (à 375 l), les précieux centimètres glanés profitent surtout aux passagers arrière, dont l’espace dévolu aux jambes se voit amélioré de 5 cm. L’intérieur marque le pas avec celui du modèle sortant. Il n’y a qu’à voir la présentation du mobilier, les matériaux utilisés et leur finition en net progrès. Le design affiné de la planche de bord contribue à l’amélioration de la qualité perçue et en particulier du fait de l’écran tactile de 8’’ qui adopte le format tablette. Grâce à l’interface multimédia Sync3 qui centralise une infinité de fonctions (audio, GPS, appels…), dont une connectivité poussée (Android Auto et Apple CarPlay), la console centrale devient épurée au grand bonheur des occupants avant. Au passage, en plus d’un frein de parking électrique, on retiendra que les versions à boîte automatique (à 8 vitesses) se passent du traditionnel levier au profit d’une molette rotative similaire à celle des Jaguar. Il en résulte un bel espace libéré entre les deux sièges avant. La Focus a également profité de son renouvellement pour faire le plein en sophistications de confort et de sécurité. Outre l’affichage tête-haute, le chargeur à induction pour smartphone, la sono signée Bang & Olufsen ou encore l’aide au stationnement évolué (Active Park Assist 2), on note aussi l’arrivée de la reconnaissance des panneaux, l’alerte de dérive involontaire, le freinage d’urgence autonome, une suspension active (Ford CCD) et même un module de conduite semi-autonome de niveau 2 (Ford Co-Pilot360).
Une tenue de route exemplaire
Avec tout cet arsenal, la nouvelle Focus ne pouvait qu’être appréciable au volant. Sur l’ensemble des motorisations disponibles, nous avons pu tester l’excellent 3 cylindres essence EcoBoost dans sa puissance la plus élevée (182 ch), sous le capot de la finition sportive ST-Line (jantes de 17’’, spoilers élaborés, châssis rabaissé…). Un plumage qui se rapporte au ramage, cette version ayant fait preuve de tout un tempérament mécanique, doublé d’une tenue de route imperturbable même sur les hauteurs sinueuses de la commune de Tourrettes, dans le Var. Du côté des blocs diesel dits EcoBlue, notre essai s’est porté sur le 1.5 l de 120 ch, associé à la boîte automatique à 8 vitesses. L’occasion d’apprécier le répondant de ce moteur (couple de 300 Nm), mais aussi sa sobriété (4,2 l/100 km en cycle mixte), avec au final un confort de roulement peu commun sur une compacte. Bref, que de qualités que la nouvelle Focus répercute logiquement sur ses tarifs qui seront un cran plus élevés qu’auparavant. Encore faudra-t-il attendre le premier semestre 2019 pour la voir débarquer sur nos routes. Un surcoût et une attente qui en valent la chandelle.